Histoire

Des écrits conservés au Japon montrent que les rois de Balhae s'identifiaient eux-mêmes aux rois de Goguryeo. Balhae, finalement, devint si grand et fort que la population chinoise des Tang l’appela Haedong seongguk (le pays prospère de l'Est), mais il tomba en 926 à la suite des dévastations causées par une éruption du mont Baekdusan et une invasion des Khitan.

À la fin du VIIIe siècle, Silla avait été affaibli par une lutte interne pour le pouvoir entre les membres de la noblesse. Puis au Xe siècle, les dirigeants des puissantes factions locales telles que Gyeon Hwon et Gungye, avaient établi leurs propres régimes. En 892, Gyeon Hwon avait établi un royaume nommé ancien Baekje, avec Wansanju comme capitale, puis il prit le contrôle des régions aujourd'hui nommées province du Jeolla et du Chungcheong. En 901, Gungye, un membre de la famille royale Silla, fonda l'ancien Goguryeo, exerça un contrôle sur l'actuel province du Gangwon et du Gyeonggi. Il élargit le territoire, réforma le système administratif et déménagea la capitale à Cheorwon. Il changea également le nom du pays pour Taebong.

Gungye perdit de sa popularité auprès son peuple tout en exerçant un contrôle sur les dirigeants locaux et renforçant sa prétention au trône. En 918, il fut chassé par Wang Geon, un dirigeant local de Songak. Wang Geon changea le nom du pays pour Goryeo, annonça que le pays allait hériter de Goguryeo, puis transféra la capitale à Songak. Goryeo resta hostile à l'ancien Baekje et adopta une politique d'engagement positif avec Silla.

En 935, Silla unifié fut intégré pacifiquement à Goryeo. Après une lutte de pouvoir entre les dirigeants de l'ancien Baekje, Gyeon Hwon capitula face à Wang Geon. En 936, l'ancien Baekje capitula face à Goryeo. Ainsi, Wang Geon unifia plus tard les trois royaumes sur la péninsule coréenne. Goryeo adopta le confucianisme comme idéologie politique et établit un système d'éducation efficace en fondant le Gukjagam (une institution nationale d'enseignement supérieur) et de nombreux hyanggyo (écoles privées locales). Le bouddhisme exerça aussi une influence considérable sur la société Goryeo en général. Le royaume avait adopté une approche plus tolérante à l'égard de l'acceptation des autres religions, comme indiqué par le Yeondeunghoe (Festival des lanternes de lotus) et le Palgwanhoe (Festival des huit vœux). Les rites, pendant lesquels les prières étaient offertes comme des bénédictions, étaient basés sur un mélange syncrétique de religions de toutes natures et du bouddhisme. Goryeo s'était engagé dans le commerce actif avec de nombreux pays, y compris la Chine des Song. De nombreux commerçants de la Chine des Song, de l'Asie centrale, d'Arabie, de l'Asie du Sud et du Japon se rendaient à Byeongnando, aux portes de la capitale, Gaeseong. Les commerçants de la Chine des Song vendaient du satin, de la soie et des herbes médicinales, tandis que les négociants de Goryeo vendaient de la toile de chanvre et du ginseng. Les joyaux tels que l'ivoire, le crystal et l'ambre étaient importés d'Arabie. Et, enfin, le nom « Corée » fut tiré de Goryeo pendant cette période.

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Vase céladon « Prunus » avec des incrustations de dessins de nuages et de grues (Goryeo, XIIe siècle). Ce vase vert céladon est représentatif des céramiques de la période Goryeo. Les dessins raffinés sur ces objets ont été créés par incrustation d'argile blanche et noire dans les rainures gravées sur leurs surfaces. Les dessins incrustés de ce genre sont reconnus comme une technique unique.



Jikji (Goryeo, XIVe siècle), le plus ancien texte existant imprimé avec des caractères métalliques mobiles

Jikji (Goryeo, XIVe siècle), le plus ancien texte existant imprimé avec des caractères métalliques mobiles.





Le royaume de Goryeo donna naissance à une magnifique culture. Les dessins incrustés trouvés sur de la porcelaine vert jade à Goryeo témoignent d'un art unique, sans pareil ailleurs dans le monde à cette époque. Le Tripitaka Koreana (une collection coréenne du Tripitaka, ou écrits bouddhiques, sculptée sur 81 258 tablettes de bois), qui avait été faite pendant la période Goryeo, constitue l'essence de la culture bouddhique et le summum de la réussite de la technologie d'impression au moyen de planches de bois. Les premiers modes d'impression au monde à partir des caractères mobiles en métal, furent également inventés durant la période Goryeo. D'après des documents fiables, le peuple de Goryeo inventa les modes d'impression à partir de caractères mobiles en métal plus de 200 ans avant Johann Gutenberg en Europe. Un livre intitulé Jikji (anthologie des enseignements zen des grands prêtres bouddhistes) fut imprimé en 1377 grâce à un mode d'impression employant des caractères mobiles en métal, soit 78 ans avant sur son homologue européen imprimé en 1455. Le Jikji est conservé à la Bibliothèque nationale de France et a été enregistré comme Mémoire du monde en 2001.

Guerre avec les mongols

Au début du XIIIe siècle, la situation de la Chine changea de façon soudaine. Les Mongols conquirent la dynastie des Jin de Chine et étendirent leur influence dans la péninsule coréenne. Ils envahirent Goryeo sept fois entre 1231 et 1259. Dans un effort de résistance à ces attaques, Goryeo déplaça sa capitale à Ganghwa. Même la population ordinaire et les esclaves combattirent les envahisseurs. En 1259, un accord de paix fut signé entre les deux pays. La dynastie des Yuan de Chine, établie par les Mongols, accepta les six conditions de Goryeo pour la paix, lesquelles comprenaient une garantie d'existence continue de la dynastie Goryeo et le retrait immédiat des troupes mongoles de la péninsule coréenne. L'accord était un résultat de la résistance persistante de Goryeo au dessein des Mongols d'exercer un contrôle direct sur Goryeo. Malgré l'accord avec les Mongols, un groupe de soldats Goryeo avait continué à les combattre, déplaçant sa base d'opérations à Jindo, puis à Jeju. Ils continuèrent à se battre jusqu'en 1273. Leur campagne de quarantedeux années de résistance contre les Mongols, le pouvoir le plus fort du monde à cette époque, témoigne de leur persévérance et de leur esprit invincible. Cependant, le pays était dévasté et la vie des populations était ravagée en raison des longues années de guerre. Les Mongols détruisirent de nombreux patrimoines culturels précieux, y compris la pagode à neuf niveaux du temple Hwangnyongsa.