Au milieu d'un moment de conflit hautement critique sur la péninsule coréenne, une opportunité de négociation et de dialogue s'est ouverte.
L'annonce faite par le chef de la délégation, Chung Eui-yong, après avoir visité Pyeongyang pendant deux jours, était bien plus que ce à quoi on s'attendait.
La Corée du Sud et la Corée du Nord ont convenu d’organiser un troisième sommet intercoréen fin avril à la Maison de la Paix de Panmunjeom, qui devra être précédé par des réunions de niveau opérationnel.
La Corée du Sud et la Corée du Nord ont décidé de mettre en place une ligne téléphonique intercoréenne reliant les bureaux de leur dirigeant respectif, et d’organiser le premier appel avant la tenue du prochain sommet.
La Corée du Nord a réaffirmé sa volonté de dénucléariser la péninsule, en précisant qu’elle n’aura aucune raison de conserver son arsenal nucléaire si la menace militaire pesant sur le Nord est éliminée et sa sécurité garantie.
La Corée du Nord a manifesté son intention d’entamer un dialogue franc et direct avec les États-Unis pour évoquer la dénucléarisation et normaliser leurs relations.
La Corée du Nord a confirmé qu’elle ne reprendrait pas ses provocations stratégiques, de type essais nucléaires ou tirs de missiles balistiques, tant que le dialogue sera en cours. Elle s'est également engagée à n’utiliser ni arme nucléaire ni arme conventionnelle contre la Corée du Sud.
Pour maintenir l'atmosphère de réconciliation née durant les Jeux olympiques, la Corée du Nord a invité des équipes de démonstration de taekwondo sud-coréennes et des groupes d’artistes à Pyeongyang.
Si cette opportunité exceptionnelle s’est présentée, et ce dans un contexte d’escalade des tensions autour de la péninsule coréenne, c’est grâce à l’action du président Moon Jae-in qui n’a eu de cesse de tenter d’amener la Corée du Nord à la table des négociations, à l’effort continu du gouvernement sud-coréen, et enfin à un fort soutien de la communauté internationale, notamment des États-Unis et des pays voisins.
Panmunjeom
symbole de la division transformé en
symbole de paixSitué à 52 km de Séoul, à 147 km de Pyeongyang, et à 8 km de la zone industrielle intercoréenne de Kaesong, Panmunjeom est devenu célèbre lorsqu’il a été choisi en 1951 comme lieu de discussion pour le cessez-le-feu entre les forces onusiennes et l’armée populaire de Corée du Nord. C’est également dans ce village que se sont déroulées et la signature du cessez-le-feu de 1953, et les discussions de la Commission militaire d'armistice. Depuis 1971, Panmunjeom a accueilli environ 360 sessions de discussions intercoréennes, à commencer par la rencontre préliminaire des pourparlers intercoréens de la Croix-Rouge.
Alors que Panmunjeom était une zone commune de sécurité (ZCS) conjointement gérée par les soldats américains, sud et nord-coréens, une frontière a été installée au sein de la zone à la suite d’un meurtre à la hache. Située entre la Maison de la Liberté et Panmungak, la ligne de démarcation militaire, marquée par un seuil en béton de 5 cm de hauteur et de 50 cm de largeur, est devenue le symbole de la division et de la tragédie qui a frappé le peuple coréen.
Comme les deux Corée se sont mises d’accord pour organiser le sommet intercoréen de 2018 à Panmunjeom, les yeux du monde entier sont rivés sur ce petit village pour voir si les germes de la paix pousseront sur ce terrain où toute la douleur de la division a commencé.
Nous souhaitons, à travers ce sommet, franchir une première étape vers la dénucléarisation, la pacification et l’amélioration des relations intercoréennes. Étant donné l’absence récente de dialogue et la dégradation des relations entre les deux Corée, nous souhaitons avant tout rétablir la confiance entre les dirigeants à travers une rencontre franche et directe.
Si le dirigeant nord-coréen rencontre son homologue américain après le sommet intercoréen, la péninsule sera en bonne voie vers la dénucléarisation. La rencontre de mai 2018 sera à considérer comme un tournant majeur vers la pacification de la péninsule
Ensemble, avec la communauté internationale dont les États-Unis, et en continuant le dialogue avec la Corée du Nord, nous allons avancer pas à pas pour devenir la pierre angulaire de la paix et de la prospérité dans la péninsule coréenne.
Chung Eui-yong, chef de délégation annonce le 6 mars la conclusion de la visite de la délégation spéciale sud-coréenne.
Le gouvernement sud-coréen envisage d’entamer des discussions sur △la dénucléarisation de la péninsule coréenne, △l’instauration de la paix dans la péninsule coréenne, et △l’amélioration des relations intercoréennes, ceci avec une approche aussi compréhensive que possible. Les trois sujets seront abordés de façon équilibrée, et nous sommes en train d’examiner plusieurs options pour que l’accord qui en découlera puisse être appliqué de façon consistante.
En ce qui concerne la dénucléarisation, nous espérons que soit réaffirmée la volonté nord-coréenne de dénucléariser la péninsule, et de jeter les bases d’avancées substantielles vers une résolution pacifique du problème. Nous ferons de notre mieux pour mener à bien les deux prochains sommets qui s’enchaîneront, et faire en sorte que la Corée du Nord mette en œuvre des mesures effectives pour la dénucléarisation dans le cadre d’une décision stratégique.
En ce qui concerne l’instauration de la paix, plusieurs éléments favorisant une pacification durable de la péninsule coréenne, y compris des mesures nécessaires pour baisser les tentions militaires et établir la confiance entre les deux Corées, seront abordés lors de la rencontre.
En ce qui concerne l’amélioration des relations intercoréennes, les dialogues se baseront sur la déclaration conjointe du 4 juillet 1972, l’accord de base intercoréen de 1991, la déclaration conjointe du 15 juin 2000 et la déclaration conjointe du 4 octobre 2007. Nous aurons ainsi la possibilité d’aborder les sujets généraux tels que les échanges, la coopération économique et les questions humanitaires.
Le gouvernement consacrera tous ses efforts pour que le prochain sommet soit le premier pas vers le rétablissement de la confiance tant entre les deux Corées qu’entre la Corée du Nord et les États-Unis.