Étranger

Psy et Gangnam 
Pour situer Seorae Maeul*, souvenez-vous de Psy, ce chanteur qui est devenu une icône dans son pays avec son tube planétaire Gangnam style. Gangnam,
ce quartier hyper moderne, branché, offrant de multiples activités nocturnes, prisé des touristes, est le voisin immédiat de Seorae Maeul.

* « Maeul » signifiant quartier, « Seorae Maeul » veut donc dire le quartier de Seorae. Ce dernier a pris le nom de « quartier français ».

Le parc Montmartre 

Dans la partie sud de Séoul, le quartier français se niche entre les hauteurs d’un vaste ensemble boisé et verdoyant, le parc Montmartre et le fleuve Han, ces deux endroits accueillant les promeneurs de tous âges et de nationalités diverses. Revenons au parc Montmartre. Surplombant le quartier et une partie de Séoul — d’où son nom à l’image de la célèbre butte parisienne — ce parc fut aménagé dans les années 2000 sur une colline à l’origine couverte d’acacias. Paris – nous indique une stèle placée dans le parc – se trouve à 8986 kilomètres. Cet îlot de verdure d’une surface de 20 000 mètres carrés est un des lieux recherchés non seulement par les riverains mais aussi par ceux venant de régions éloignées de la capitale. En effet, au printemps, une palette de couleurs chatoyantes allant du rose au violet en passant par le pourpre et le blanc enchante les sens. Les azalées, bordant les chemins, s’épanouissent et fleurissent généreusement d’avril à mai. C’est donc un lieu de promenade, de repos, de détente sportive — quelques agrès ont été installés ici et là à l’image des autres parcs coréens. Le promeneur croisera au cours de ses déambulations une reproduction en granit d’un ver à soie, insecte emblématique de la Corée (les autochtones en dégustent dans des cornets que l’on peut acheter partout), avec la mention « Touchez la bouche cela vous portera bonheur  ». On peut aussi y découvrir des poètes français dont les textes sont reproduits en français avec la traduction en coréen : Guillaume Apollinaire et son « Pont Mirabeau  », Arthur Rimbaud et « Sensation  », Paul Verlaine et « Chanson d’automne », Francis Jammes et « Prière pour avoir une femme simple  »... Au pied de ce parc, on trouve d’importants bâtiments : Académie des Arts, Bibliothèque nationale, Cour Suprême... De ce parc, le passant peut rejoindre une grande artère menant au deuxième hôpital de Corée (Sainte Marie Hospital), à de grands magasins (Shinsaegae, Newcore) ou, en poussant un peu, aux berges du fleuve Han.

Le fleuve Han 

Ce sont sur ces berges qu’ont été il y a quelques années construites les îles flottantes Sebit, ce terme coréen signifiant « les trois îles brillantes ». Il s’agit de trois îles qui sont comme déposées sur le fleuve. Le passant peut y boire un café, s’y restaurer. Ce sont aussi des lieux d’exposition. L’une des îles a servi de décor à un film Avengers : Age of Ultron (studio Disney). En soirée, ces îles sont illuminées et viennent former une continuité avec le pont de Banpo.

Seoul Arts Center 

Du parc Montmartre, à pied, on peut remonter jusqu’à un complexe artistique : le Seoul Arts Center. C’est un immense lieu qui offre au visiteur la possibilité d’assister à des concerts, des opéras, de visiter des expositions... Le musée Hangaram, au centre de ce complexe, abrite de nombreuses expositions : on a pu voir des œuvres de peintres européens  : des impressionnistes français, des peintres italiens (Modigliani, par exemple). Bientôt va se terminer une exposition intitulée « Musée d’Orsay » où 131 œuvres d’art signées par certains des artistes préférés des Coréens (Millet, Van Gogh, Renoir, Monet, Gauguin...) sont exposées.

SEORAE MAEUL, ARCHITECTURE ET STRUCTURE 

Un quartier caché 

Il y quelques années, tous les chauffeurs de taxi ne connaissaient pas nécessairement ce quartier, un peu caché entre les grandes artères de Séoul. Les premières bouches de métro se situent à dix ou quinze minutes à pied (ligne 3, Express Bus Terminal ou ligne 2, Seocho). On peut ensuite prendre un bus, un seul qui monte et descend la rue de Seorae : un petit bus vert, le 13, agrémenté des yeux d’un personnage de dessin animé coréen adoré des enfants tayo (littéralement, « montez ! »)

Deux côtés 

On peut remarquer aussi que ce quartier est comme scindé en deux parties dont les deux moitiés se répartiraient de part et d’autre de la rue de Seorae. D’un côté, s’érigent de riches immeubles modernes, des maisons particulières pour le moins cossues. C’est le coin notamment des vedettes. Avec un peu de chance, l’on pourra alors croiser des chanteurs : Jo Yong-pil, Kim Chang-wan, Kim Kun-mo, Shin Seunghun, des acteurs : Lee Mi-ja, Choi Su-jong, Ko Hyunjeong, Jeong Woo-sung, Hwang Jeon-min, Han Hyo-ju, des animateurs : Kim Je-dong. L’on y voit d’ailleurs des groupies de jeunes filles s’attroupant subitement devant la terrasse d’un café parce que telle vedette y est installée. De l’autre côté, des restaurants, des parcs pour enfants  : parc du dragon, parc de l’éléphant, la mairie de quartier et son centre d’accueil, des immeubles d’habitation un peu moins chics que dans l’autre partie. Ici, se trouvaient aussi des demeures particulières, peu à peu détruites pour laisser place à la construction de petits immeubles. La place est chère à Seorae Maeul.

Cinq étages 

Ce quartier typique et à dimension humaine se distingue des autres secteurs de la capitale coréenne par son architecture particulière où sont bannis pour des raisons de préservation du site les immeubles de plus de cinq étages. L’on y trouve disséminées ici et là de belles maisons particulières. Dans l’avenue principale et rectiligne, l’on découvre d’abord le collège de Banpae accueillant des élèves coréens puis, plus bas, le Lycée français de Séoul, scolarisant des élèves français, coréens et d’autres nationalités encore.


En savoir plus :

Revue Culture Coréenne Culture Coréenne

« Culture Coréenne », dont le premier numéro remonte à l’automne 1981, est une publication destinée au public français présentant les arts, l’histoire, les traditions, et d’une façon générale, les multiples facettes de la Corée et de sa culture.

http://www.coree-culture.org/-printemps-ete-2017-no94,341-.html