Entretiens

14.10.2024

La Corée est repartie des Jeux paralympiques de Paris à la 22e place avec six médailles d’or, dix d’argent et quatorze de bronze. La délégation coréenne a brillé dans plusieurs disciplines en faisant preuve de persévérance, de courage et d’excellence. Dans cette série d’articles, Korea.net a rencontré quatre athlètes qui ont dépassé leurs limites. Parmi eux, Park Jin-ho, qui a établi deux records, et Jeong Ho-won, qui a mené l’équipe à sa dixième médaille d’or consécutive en boccia.

Par Hong Angie et Gil Kyuyoung

Park Jin-ho, la star du tir 
Park Jin-ho, qui a décroché deux médailles d’or en tir lors des Jeux paralympiques de Paris 2024, pose devant la tour Eiffel, à Paris, le 8 septembre 2024. © Comité paralympique coréen

Park Jin-ho, qui a décroché deux médailles d’or en tir lors des Jeux paralympiques de Paris 2024, pose devant la tour Eiffel, à Paris, le 8 septembre 2024. © Comité paralympique coréen


« J’avais confiance en moi et pris suffisamment de repos pour donner le meilleur de moi-même. »

Park Jin-ho est handicapé depuis une chute survenue à l’âge de 25 ans. C’est lors de sa rééducation, effectuée à l’hôpital Severance, qu’il a trouvé sa voie. Attiré par le tir, il a décidé de se consacrer à ce sport après avoir été jugé apte à le pratiquer. À cette époque, il n’aurait jamais pensé que ce sport devienne si important dans sa vie.

« Je ne peux plus imaginer ma vie sans le tir, c'est lui qui me fait progresser », a confié Park Jin-ho.

Ce sport requiert à la fois concentration et détermination. Selon lui, la clé du succès réside dans « la capacité à répéter sans erreurs, du début à la fin ».

« Au moment de tirer, je peux instinctivement anticiper la direction et le point d’impact de la balle » explique l'athlète. « Je ressens une immense satisfaction lorsque les résultats correspondent à mes attentes », ajoute-t-il.

Park Jin-ho a attiré l’attention aux Jeux paralympiques de Paris en décrochant deux médailles d’or lors des épreuves masculines de carabine à air comprimé 10m debout et de carabine à 50m 3 positions SH1. « J’ai ressenti une joie immense lorsque j’ai obtenu ma première médaille d’or », confie-t-il avec un grand sourire. « C’était le moment où tous mes efforts et le soutien de mon entourage ont enfin porté leurs fruits », ajoute-t-il.

« Je souhaite que l’on se souvienne de moi comme d’un athlète en constante amélioration », déclare le tireur, désigné Most Valuable Player de l’équipe coréenne lors des Jeux paralympiques de Paris.

Jeong Ho-won, le roi de la boccia 

Jeong Ho-won (à droite) a remporté la médaille d’or lors de l’épreuve masculine de boccia individuel BC3, à l’Arena Paris Sud 1, le 2 septembre 2024. © Comité paralympique coréen

Jeong Ho-won (à droite) a remporté la médaille d’or lors de l’épreuve masculine de boccia individuel BC3, à l’Arena Paris Sud 1, le 2 septembre 2024. © Comité paralympique coréen


Jeong Ho-won a battu l’Australien Michel Daniel lors de la finale masculine de boccia individuel BC3, qui s’est tenue à l’Arena Paris Sud 1 le 2 septembre, offrant à la Corée sa dixième médaille d’or consécutive en boccia.

« Je n’attendais pas à obtenir facilement la médaille d’or, car le niveau des joueurs de boccia s’est considérablement amélioré », explique Jeong Ho-won. « Jouer avec confiance et audace m’a cependant beaucoup aidé », ajoute-t-il.

L’athlète est atteint de paralysie cérébrale après être tombé de son lit lors de son enfance. C’est à l’âge de 12 ans qu’il a découvert la boccia, grâce à son professeur de sport. Depuis 2008, il a participé à cinq Jeux paralympiques consécutifs, remportant sept médailles (quatre d’or, deux d’argent et une de bronze). Il est aujourd’hui surnommé le roi de la boccia.

La boccia est une discipline paralympique ouverte aux athlètes ayant les handicaps les plus lourds. Elle se joue en salle, sur un terrain de 12,5 mètres de long sur 6 mètres de large. Le but est de lancer des balles rouges ou bleues le plus près possible de la balle blanche, appelée Jack.

La catégorie BC3 est destinée aux athlètes étant limités dans les mouvements du tronc. Les joueurs sont donc accompagnés d’un assistant, qui est chargé de « régler la hauteur, l’angle et la direction de la rampe selon les instructions d’un joueur, mais qui doit aussi tourner le dos au jeu et rester muet », explique Jeong Ho-won.

Le numéro un mondial a traversé une période noire l’année dernière à cause de mauvais résultats. « Kim Seung-kyum, mon assistant, m’a beaucoup soutenu pendant cette période difficile, en m'aidant à améliorer mon jeu à travers l'étude de la boccia et des stratégies », poursuit-il.

Derrière les deux décennies de boccia intense se cache un fort soutien, notamment de la part de son entourage. « Je n'avais pas d'autre choix dans ma vie que de jouer à la boccia », répond le joueur, qui ambitionne désormais de « devenir un ambassadeur paralympique au-delà de la boccia ».

shong9412@korea.kr