Journalistes honoraires

21.03.2018

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Des étrangers prenant une photo devant le Samdo Sugun Tongjeyeong dans la ville de Tongyeong. (photo Jeon Han)



Par le Journaliste Honoraire de Korea.net Fabien Delcambre

D’abord connue comme terre d’émigration du fait de son faible développement économique, la Corée du Sud attire de plus en plus de monde désirant connaître la culture coréenne, ou profiter des opportunités de travail grâce à l’incroyable essor économique et technologique qu’elle connaît. La Corée du Sud met tous ses efforts pour que les étrangers s’y sentent comme chez eux.

Historiquement, la Corée s’est ouverte tardivement au monde extérieur. Le pays était d’ailleurs surnommé « le royaume ermite » sous la dynastie Joseon. Du fait de son long isolement, elle est encore considérée comme l’un des pays où la population est la plus homogène au monde. Cependant, dû à son ouverture progressive et à son attractivité renforcée grâce à sa solide économie, ses universités classées parmi les meilleures au monde, et un rayonnement culturel mondial particulièrement par la K-pop (abréviation de Korean pop, pop coréenne), le nombre d’étrangers vivant dans la péninsule a considérablement augmenté ces dernières années.

La Corée semble attirer irrésistiblement
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Nombre de résidents étrangers en Corée du Sud (source Ministère de la Justice sud-coréen)



Le nombre de résidents dans le pays du Matin calme a atteint 2 millions en 2017. Ce nombre a donc grimpé de 5 000 % en moins de 40 ans. La population étrangère représente environ 4 % de la population sud-coréenne. A titre de comparaison, en 2014, en France, la proportion des immigrés représentait 8,9 % de la population mais ce chiffre n’a que peu évolué en 40 ans en comparaison avec la Corée du Sud.

Une immigration dont l’origine se concentre sur trois zones

La population étrangère la plus représentée est sans surprise la communauté chinoise. Elle représente à peu près 50 % des étrangers en Corée du Sud. La grande majorité d’entre eux sont de la diaspora coréenne de Chine, principalement présente dans le Nord-Est de la Chine. Cette communauté est appelée Joseonjok (Hangul: 조선족).

La deuxième communauté étrangère la plus représentée sont les Américains. La raison principale du nombre important d’Américains est qu’il y a une présence militaire importante (30 000 soldats) sur le sol coréen depuis la guerre de Corée. Il y a aussi de nombreux américains qui enseignent l’anglais dans les établissement publics et privés.

Enfin, la troisième communauté la plus représentée sont les Asiatiques du Sud-Est (Vietnamiens, Thaïlandais et Philippins). Du fait du manque de main-d’œuvre, et surtout du manque de Coréennes voulant vivre dans les zones rurales, un nombre non négligeable d’agriculteurs se marient avec des femmes venant de l’Asie du Sud-Est afin de pouvoir fonder une famille et rester sur leurs terres. Cette immigration participe au maintien de l’activité dans les campagnes et limite le déclin démographique déjà très visible.

Quant à la communauté française, on dénombre environ 10 000 personnes en Corée du Sud.

La Corée du Sud face au défi de l’intégration de ses nouveaux arrivants

Qui dit augmentation du nombre d’étrangers en Corée du Sud, dit défis liés à leur intégration dans la société. C’est une situation nouvelle pour un pays n’ayant pas connu de précédent (du moins pas à cette échelle). Le gouvernement doit à la fois faciliter leur installation et éduquer ses citoyens, afin d’éviter des problèmes liés à l’émergence de xénophobie ou de racisme. Cependant, le gouvernement coréen semble avoir conscience de ces défis et n’a pas tardé à prendre de nombreuses mesures pour assurer leur intégration.

Il y a à la fois des mesures visant les nationaux, principalement sous la forme de campagnes de sensibilisation, et des mesures d’aides pour les nouveaux arrivants.

Les campagnes pour la promotion du multiculturalisme

Les mariages entre Coréens et étrangers augmentent, et par conséquent les familles mixtes deviennent de plus en plus nombreuses. Les enfants métis peuvent quelquefois être sujets à certaines moqueries de leurs camarades. L’éducation étant la meilleure des solutions, le gouvernement et certaines organisations ont lancé des campagnes pour sensibiliser aux problèmes dont sont victimes les enfants de familles multiculturelles. Ces campagnes visent les enfants non-métis, mais pas seulement. Les campagnes prônent la tolérance, le respect de la différence, et montrent qu’un Coréen peut être aussi une personne avec des traits asiatiques qu’ayant des apparences quelque peu différentes des stéréotypes généralement intégrés par les gens.

- Lien renvoyant à la campagne organisée par la fondation Hyundai Chung Mong-Koo Foundation : http://post.naver.com/viewer/postView.nhn?volumeNo=8729229&memberNo=34652216

Des services pour intégrer au mieux les nouveaux arrivants restant aussi bien pour une courte qu’une longue durée existent également. 

Seoul Global Center

Le premier Global Center a été créé en janvier 2008, sous l’impulsion du maire de l’époque Oh Se-hoon, dans le but d’ouvrir Séoul aux étrangers et de leur faciliter la vie dans la capitale sud-coréenne. Depuis, d’autres ont ouvert leurs portes. Ils sont financés et gérés par la mairie de Séoul. Les Global Centers sont des lieux qui offrent de multiples services aux étrangers (étudiants et expatriés). Ils les aident dans la vie quotidienne et les tâches administratives (informations sur les transports, permis de conduire, etc.), les activités professionnelles (notamment l’entrepreneuriat grâce aux incubateurs qui sont gracieusement mis à disposition avec un téléphone et une ligne internet). Ces centres proposent également des services tels que des cours de coréen, des cours de cuisine et des événements d’échanges internationaux. Enfin, les Global Centers offrent aussi des services juridiques dans le droit du travail, l’immobilier et d’autres domaines légaux pour aider les expatriés à s’installer à Séoul. Des conseillers sont à l’écoute des étrangers en 12 langues différentes.

Le bâtiment principal du Global Center est situé près de la marie de Séoul, mais il existe deux autres Global Centers.

Les Global Village Centers sont des branches plus petites, qui rayonnent au niveau d’un arrondissement, et ont chacun leurs missions. Ils proposent moins de services que le Seoul Global Center, mais ils se veulent plus proches et plus à l’écoute de communautés spécifiques.

Ainsi, le Global Village Center de Seorae Maeul (le « quartier français » de Séoul) propose un service spécifique pour la communauté française avec un personnel parlant français et organise des événements correspondant plus aux attentes de la communauté française.

- Lien du site du Global Center : http://global.seoul.go.kr
- Lien du site du Global Village Center de Seorae Maeul : http://global.seoul.go.kr/index.do?site_code=2401

Danuri

Danuri est un site qui offre des informations en 13 langues (pas encore en français, mais une version en anglais existe) pour s’adapter au mieux en Corée, aussi bien pour des séjours courts que prolongés. Cependant, le site Danuri vise principalement les couples dont un des conjoints est d’origine étrangère, c’est-à-dire les familles multiculturelles. Il a notamment été mis en place pour les femmes de l’Asie du Sud-Est récemment mariées à un conjoint coréen et vivant dans les zones rurales.

Le site offre des informations d’ordre général que l’on peut trouver sur le site du Global Center (vie sur place, emploi, etc.). Mais le site de Danuri a la particularité de donner des informations pour les futurs parents (informations pour les femmes enceintes, le système éducatif coréen, etc.).

Comme pour le Global Center, l’organisation a aussi une présence physique grâce aux nombreux « Centres multiculturels » (다문화센터). Contrairement aux Global Centers, les Centres Multiculturels sont présents dans toute la Corée. Leurs services sont gratuits, et ils ont parmi diverses missions de protéger les femmes de l’Asie du Sud-Est se mariant en Corée. Elles peuvent trouver dans ces centres des conseillers à qui elles peuvent se confier.

- Lien du site Danuri : https://www.liveinkorea.kr

Des services administratifs multilingues

En dehors des centres d’aide aux étrangers qui ont été présentés précédemment, le gouvernement fait également des efforts pour faciliter la vie des étrangers non coréanophones en essayant de traduire certains documents administratifs.

Ainsi, il n’est pas rare en Corée de recevoir des documents administratifs en deux langues quand vous êtes résident étranger.

Il en est de même pour les documents lors d’une demande de visa et du service téléphonique du centre d’immigration qui est disponible en de nombreuses langues dont le français. Si vous avez la moindre question, ils sont à votre écoute dans la langue de Molière. C’est toujours pratique, surtout pour des procédures complexes.

- Lien du site de l’immigration coréenne : http://www.immigration.go.kr/HP/IMM80/index.do#
- Numéro d’assistance téléphonique de l’immigration coréenne : 1345

Ainsi, n’ayez crainte de venir en Corée du Sud. Le pays du Matin calme se plie en quatre pour que les étrangers se sentent comme chez eux, même loin de leur pays natal. Le mal du pays saura se faire attendre, et même ne jamais se faire ressentir.

etoilejr@korea.net

* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.