Journalistes honoraires

20.08.2024

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Par Lantou Onirina, journaliste honoraire de Korea.net

Durant la quinzaine de jours qu’ont duré les Jeux olympiques de Paris 2024, la Korea House a abrité en son cœur une exposition exceptionnelle d’esthétique et de sens.

Cette exposition, intitulée That’s Korea: the Shape of Time et déclinée en trois chapitres, met en avant l’évolution de la culture coréenne qui a su conserver sa valeur historique tout en s’enrichissant d’éléments et techniques plus modernes. D’ailleurs, partout en Corée lorsque j’ai visité le pays, j’ai remarqué cette alliance entre vestiges du passé – bien présents – et modernité.


Chapitre 1 : Le commencement de la forme

En entrant dans l’espace de la culture traditionnelle de la Korea House, on découvre le chapitre 1 de l’exposition. Trois éléments représentant les traditions culturelles coréennes sont présentés : le moon-jar, « le vase le plus beau du monde », la fabrication de fleurs en soie qui fleurissent quelle que soit la saison et le hanbok, le vêtement traditionnel coréen.

Moon Jar : symbole de l'élégance et de l'héritage de la céramique coréenne

Les moon jars, ou jarres de lune, sont l'une des formes les plus emblématiques de la céramique coréenne. Ces jarres en porcelaine blanche, créées pour la première fois pendant la dynastie Joseon (1392-1897), sont nommées ainsi en raison de leur forme ronde et de leur couleur blanche laiteuse, évoquant la pleine lune. Les moon jars étaient à l'origine utilisées pour conserver des aliments fermentés, des liquides ou pour stocker des objets rituels. Leur apparence simple mais élégante reflète l'esthétique confucianiste de la dynastie Joseon, qui valorisait la modestie, la pureté et l'harmonie avec la nature.

Ce qui distingue les moon jars, c'est leur processus de fabrication unique. Elles sont généralement composées de deux hémisphères qui sont ensuite assemblés pour former une forme sphérique presque parfaite. Cette technique de fabrication, combinée à la nature imprévisible de la cuisson, signifie que chaque jarre possède de légères variations et imperfections, ce qui en fait une œuvre d'art unique en son genre. Ces imperfections, loin d'être considérées comme des défauts, sont en fait célébrées comme une expression de l'individualité et de l'esprit de l'artisan.

Aujourd'hui, les moon jars sont non seulement appréciées pour leur valeur artistique et culturelle, mais elles sont aussi devenues des symboles de l'identité coréenne. Elles incarnent un héritage historique riche tout en continuant d'inspirer les artistes contemporains à travers le monde. Que ce soit dans les musées, les galeries d'art, ou même comme pièces maîtresses dans des collections privées, les moon jars continuent de fasciner par leur beauté intemporelle et leur profonde signification culturelle.

Hwa dans un moon jar et hanbok au fond. © Lantou Onirina

Hwa dans un moon jar et hanbok au fond. © Lantou Onirina


L'art royal des fleurs de soie : un héritage de la Cour coréenne

Les fleurs de soie, ou hwa, étaient des créations artisanales minutieusement fabriquées à la cour royale coréenne, symbolisant à la fois la beauté éternelle et la sophistication de la culture coréenne. Cet art raffiné a été développé durant la dynastie Joseon, où les fleurs de soie étaient utilisées pour orner les coiffures royales, décorer les vêtements et les intérieurs des palais, ainsi que pour les rituels et cérémonies importantes. Chaque fleur était soigneusement fabriquée à la main, avec une attention particulière portée aux détails pour imiter la délicatesse des fleurs naturelles tout en leur conférant une longévité que la nature ne pouvait offrir.

La fabrication des fleurs de soie nécessitait un savoir-faire précis, transmis de génération en génération parmi les artisans de la cour. Les artisans commençaient par teindre la soie dans des couleurs vibrantes et variées, puis découpaient et façonnaient chaque pétale à la main. Ensuite, les pétales étaient assemblés avec des fils de soie, du papier et parfois même du métal pour créer des compositions florales réalistes et gracieuses. Ces fleurs n'étaient pas seulement des objets décoratifs, mais aussi des symboles de statut et de goût au sein de la cour royale, capables de maintenir leur splendeur indépendamment des cycles naturels des saisons. En effet, contrairement aux fleurs naturelles, les fleurs de soie « fleurissent en toutes saisons », conservant leur beauté et leur fraîcheur toute l'année, symbolisant ainsi la permanence et l'intemporalité dans la culture coréenne.

Cette expression symbolique souligne la permanence et l'intemporalité de ces créations, qui ne sont pas affectées par le passage du temps ou les conditions climatiques. Elles incarnent une beauté éternelle, permettant de profiter de la splendeur des fleurs en toute saison, ce qui en fait des objets particulièrement prisés pour la décoration et les cérémonies royales, où l'élégance et le raffinement étaient de mise en toutes circonstances.

Hwa dans un moon jar et hanbok au fond. © Lantou Onirina

Hwa dans un moon jar et hanbok au fond. © Lantou Onirina


Le Hanbok : élégance et héritage de la mode traditionnelle coréenne

Je porte le hanbok dès que je peux quand je suis en Corée. L’occasion pour moi de m’immerger encore davantage dans la culture et l’histoire. Je n’ai d’ailleurs pas manqué l’occasion de le faire à la Korea House.

Le hanbok est l'emblématique costume traditionnel coréen, symbole d'élégance et de richesse culturelle. Porté depuis des siècles, le hanbok se distingue par ses lignes simples, ses couleurs vives et ses motifs symboliques. Sa conception unique, avec des formes amples et fluides, permet à celui qui le porte de se mouvoir avec grâce. Traditionnellement composé d'une veste courte, appelée jeogori, et d'une jupe longue et plissée pour les femmes (chima) ou d'un pantalon ample pour les hommes (baji), le hanbok reflète les valeurs confucianistes de modestie et de respect.

Au-delà de son esthétique, le hanbok est profondément enraciné dans l'histoire et la culture coréennes. Chaque couleur, tissu et motif utilisé a une signification particulière, souvent liée à la classe sociale, à l'état civil ou à l'occasion pour laquelle il est porté. Par exemple, les couleurs vives étaient souvent réservées aux jeunes femmes et aux occasions festives, tandis que les tons plus sobres étaient choisis pour les personnes âgées ou les événements formels. Les motifs, tels que les grues, les fleurs de lotus ou les dragons, ajoutent une dimension symbolique, représentant la longévité, la pureté ou la royauté.

Aujourd'hui, le hanbok continue d'être porté lors des grandes occasions, telles que les mariages, les fêtes traditionnelles comme Chuseok et Seollal, et d'autres événements culturels. Bien que les styles modernes aient évolué, les créations contemporaines de hanbok restent fidèles aux éléments traditionnels tout en intégrant des touches de modernité. Il demeure une expression vivante de l'héritage coréen, un lien entre le passé et le présent, et une célébration de la beauté intemporelle de la culture coréenne.

Moi-même portant le hanbok au stand de la KTO. © Lantou Onirina

Moi-même portant le hanbok au stand de la KTO. © Lantou Onirina


Chapitre 2 : La forme d’aujourd’hui

Le parcours de l’exposition se poursuit dans une salle qui représente le présent en intégrant des matériaux durables au soban. Curieusement la luminosité baisse un peu dans cette salle du présent, ce qui contraste avec la salle du passé, directement baignée par la lumière extérieure.

Le soban : petite table, grand héritage de la culture coréenne

Le soban est une petite table portable en bois traditionnelle qui joue un rôle central dans la vie quotidienne coréenne depuis des siècles. Utilisé à l'origine pour servir les repas individuels, le soban se distingue par sa praticité et son esthétique simple mais élégante. Fabriqué principalement à partir de bois comme le pin, le noyer ou le châtaignier, le soban est souvent décoré de motifs gravés ou peints, reflétant l'héritage artisanal coréen. Sa conception légère et portable permettait aux membres de la famille de manger dans n'importe quelle pièce de la maison, rendant chaque repas un moment de partage et de confort.

Au-delà de sa fonction utilitaire, le soban est aussi un symbole de l'hospitalité et des valeurs familiales coréennes. Lors des rituels ancestraux, des cérémonies ou des fêtes traditionnelles comme Chuseok ou Seollal, le soban est utilisé pour présenter les offrandes alimentaires, honorant ainsi les ancêtres et renforçant les liens familiaux. Aujourd'hui, bien que les modes de vie aient changé, le soban reste un objet respecté et souvent utilisé lors des occasions spéciales. Il incarne une connexion entre les traditions anciennes et la vie moderne, tout en continuant à symboliser l'harmonie et le respect au sein de la famille coréenne.

Le hanji : l'art du papier coréen et son héritage millénaire

Le hanji est un papier traditionnel coréen fabriqué à partir des fibres de l'écorce de mûrier à papier, un matériau réputé pour sa durabilité et sa souplesse. Depuis plus de mille ans, le hanji occupe une place centrale dans la culture coréenne, utilisé non seulement pour l'écriture et la peinture, mais aussi dans la fabrication de lanternes, de paravents, de fenêtres, et même d'objets utilitaires comme les boîtes ou les vêtements. Sa texture unique et sa longévité en ont fait un matériau de choix pour les œuvres d'art et les documents historiques, dont certains ont traversé les siècles sans se détériorer.

Le processus de fabrication du hanji est un art en soi, combinant des techniques transmises de génération en génération. Chaque feuille de hanji est produite à la main, demandant un savoir-faire méticuleux, depuis la récolte de l'écorce de mûrier jusqu'à l'assemblage final des fibres. Cette tradition artisanale, qui célèbre l'harmonie entre l'homme et la nature, fait du hanji bien plus qu'un simple papier : il est un symbole du patrimoine culturel coréen. Aujourd'hui, bien que la production du hanji ait évolué, il continue d'inspirer les artistes et les designers, s'intégrant dans des créations contemporaines qui rendent hommage à cette riche tradition.

Innovation et tradition : le hanji laqué pour un soban moderne

Allier tradition et modernité, c'est ce que permet la technique de l'application du hanji laqué sur un cadre métallique pour créer un soban contemporain. En utilisant ce papier coréen traditionnel, durable et esthétiquement unique, puis en le renforçant par des couches de laque protectrice, on obtient un soban non seulement résistant, mais aussi élégant et raffiné. Cette approche innovante permet de préserver la beauté artisanale du hanji tout en le rendant plus pratique pour une utilisation quotidienne. Le cadre métallique apporte une touche de modernité et de robustesse, transformant le soban en une pièce fonctionnelle qui conserve l'esprit et l'héritage culturel coréen, tout en s'adaptant aux besoins et aux goûts des utilisateurs contemporains.

Soban anciens et modernes. © Lantou Onirina

Soban anciens et modernes. © Lantou Onirina


Chapitre 3 : L’avenir de l’archétype

La troisième salle dédiée à cette exposition m’a fascinée et j’y suis retournée à chacun de mes cinq passages à la Korea House. Ici, la culture traditionnelle est résolument utilisée comme une ressource essentielle pour l’avenir. Si la salle précédente, représentant le présent, était un peu moins lumineuse que celle du passé, cette troisième salle est vraiment dans la pénombre. Et c’est avec émotion qu’on pénètre dans cet endroit où des petites lumières s’allument ça et là.

Le nubi : l'art ancien du matelassage coréen

Le nubi est une technique traditionnelle coréenne de matelassage qui consiste à coudre ensemble plusieurs couches de tissu pour créer des vêtements et des couvertures à la fois élégants et fonctionnels. Utilisé depuis des siècles, le nubi se distingue par ses lignes extrêmement fines de couture qui non seulement renforcent la durabilité du tissu, mais créent également une texture unique et un motif visuellement attrayant. Cette méthode artisanale permettait de produire des vêtements chauds et résistants, essentiels pour les hivers coréens rigoureux, tout en préservant une légèreté et une souplesse remarquables.

Le nubi n'est pas seulement un art utilitaire, mais aussi une expression de l'esthétique et de l'habileté artisanale coréennes. Les vêtements nubi, souvent portés par les membres de la famille royale ou de la haute société, étaient ornés de motifs subtils et de couleurs harmonieuses, reflétant à la fois le statut social et le goût raffiné de leur propriétaire. Aujourd'hui, le nubi connaît une renaissance, inspirant les créateurs contemporains qui cherchent à fusionner tradition et modernité dans leurs œuvres textiles. Que ce soit dans la mode ou la décoration intérieure, le nubi reste un témoignage vivant du patrimoine textile coréen.

Un somptueux manteau d’hiver cousu avec cette technique est exposé au fond de la salle. Il est d’une finesse absolument extraordinaire et témoigne d’un savoir-faire et d’une méticulosité hors normes de l’artiste.

Manteau traditionnel confectionné par l'artiste Kim Haeja. © Lantou Onirina

Manteau traditionnel confectionné par l'artiste Kim Haeja. © Lantou Onirina


L'art cinétique du SILO Lab : fusion de mouvement et d'innovation

À ses côtés trône ce qui ressemble à un métier à tisser géant, couvrant la largeur de la pièce. La pénombre, les éclairages et la musique ajoutent à l’ambiance de recueillement et d’appréciation de l’œuvre.

L'art cinétique du SILO Lab est une forme d'expression contemporaine qui intègre le mouvement dans ses œuvres, créant des expériences visuelles et interactives fascinantes. Grâce à des mécanismes motorisés ou à des forces naturelles, les créations de SILO Lab évoluent et se transforment, offrant une perspective nouvelle à chaque instant. En combinant technologie, design et esthétique, SILO Lab repousse les limites traditionnelles de l'art, explorant l'interaction entre l'homme, la machine et l'environnement. Cet art innovant célèbre la beauté du mouvement et invite le public à s'engager activement avec les œuvres, redéfinissant ainsi la manière dont nous percevons l'espace et le temps.

Lors de ma première venue à la Korea House, le jour de la cérémonie d’ouverture, par un heureux hasard je rencontre Ryma qui était il y a quelques années dans la même classe de coréen que moi. Elle travaille à la Korea House et présente justement les œuvres de l'exposition « La forme du temps ». Je bois ses paroles. Propos recueillis le 25 juillet 2024 à la Korea House.

Lantou Onirina : Est-ce que tu peux me présenter l’exposition ?

Ryma : L’exposition s'appelle « La Forme du Temps » et permet de voir comment les arts traditionnels coréens s'adaptent au passage du temps et à l'évolution de la culture. Dans la première salle sont interprétées les traditions du passé, puis la salle du présent permet la rencontre des temps anciens avec des temps actuels, à travers les tables traditionnelles coréennes souvent faites en bois de chêne. On voit comment aujourd'hui elles sont reprises dans une matière plus actuelle et durable pour un usage quotidien plus confortable. Enfin on entre dans la salle du futur où on va faire une interprétation de ce que pourraient être ou de ce que pourraient devenir les arts traditionnels coréens, dont justement l'art de l'habit et de la confection de vêtements. On s’intéresse à ce que pourraient devenir ces arts traditionnels lorsqu'ils rencontrent la technologie moderne, voire futuriste puisqu’on peut voir en Corée une technologie numérique qui dépasse tous les records.

Nous sommes devant un métier à tisser géant qui me fascine. Je suis curieuse de comprendre la symbolique recherchée par les artistes.

C’est une œuvre d'art qui a été créée par le SILO Lab, un studio d'art média basé à Séoul. Elle s'appelle Si-Yu, si signifie le temps et Yu l'existence. L'Existence du Temps a été exposée pour la première fois à Séoul en 2023 et c'est la toute première fois qu'elle voyage à l'international. Le but est justement de fusionner l’art ancestral coréen de la confection de vêtements (le métier à tisser était très important dans l’ancienne Corée pour confectionner les vêtements) avec une technologie numérique. Un logiciel va déclencher tout un engrenage de fils et de câbles électroniques insérés dans la structure en bois afin de tirer les petites ficelles. Ça c'est le premier aspect. Il y a un second aspect plus abstrait en relation avec le thème de notre exposition. Le but est de représenter l'individualité temporelle et comment le temps avance et se déroule en fonction de chaque personne.

Chaque pelote va laisser se dérouler un fil relié de l’autre côté à une autre structure en bois. Chaque pelote représente une individualité temporelle et comment chaque personne perçoit le temps qui avance, à sa manière. Chaque lumière qui s'allume au-dessus de la pelote, qu’elle soit forte ou basse, représente une émotion ressentie par cet être humain au cours de sa vie et cela va justement faire bouger le fil de sa vie. On voit donc comment le les petits fils bougent en fonction des lumières qui s'allument. Finalement lorsqu'on regroupe toutes les pelotes, on va voir comment tout un monde se crée et se regroupe. Grâce aux lumières, on imagine comment les gens évoluent dans le monde, dans leur individualité et comment ils ressentent les choses, parfois seuls, parfois tous ensemble, parfois avec beaucoup d’intensité, parfois non. Ainsi toutes les pelotes rassemblées, toutes les individus rassemblés, créent un monde.

La symbolique est magnifique et l’analogie de la pelote de fil avec le fil de la vie est très intéressante. Est-ce que la musique qui se joue a une signification particulière également ?

Cette musique est une fusion entre des instruments traditionnels coréens et des sons plus modernes. Elle a été créée spécifiquement pour cette œuvre d'art et a pour but de suivre les lumières et leur évolution.

Le vêtement qui est exposé à côté du métier à tisser fait partie de l’œuvre ?

Non, ce vêtement exposé est un manteau d’extérieur traditionnel coréen porté par des femmes de classe noble dans l'ancien royaume de Corée, quand il commençait à faire un peu froid vers la mi-saison. C'est une pièce qui a été confectionnée par l'artiste Kim Hae-ja en 2023, spécifiquement pour la Korea House et cette exposition pendant les JO. Malheureusement l'artiste est décédée en ce début d’année 2024 des suites d'une maladie. Elle savait qu’elle ne pourrait pas avoir la chance de la voir exposée mais elle a tenu quand même à ce qu'elle soit terminée à temps pour que le monde entier apprécie la manière de faire traditionnelle coréenne.

En regardant de très près, on remarque que le tissu est piqué. C’est un tissu en soie, ou plutôt deux tissus en soie entre lesquels on va disposer du coton pour rembourrer le vêtement. Tout ce tissu va être piqué à 0,03 cm donc c'est très minutieux et très précis. Je trouve vraiment incroyables une telle minutie et une telle dextérité, vraiment phénoménales. Cette technique de piquage va permettre de maintenir le coton en place et aussi de renforcer la soie pour qu'elle dure plus longtemps.

L’histoire de la confection de ce manteau rajoute à l’émotion ressentie dans cette salle. Quelle est le message que l’artiste voulait véhiculer, par rapport au futur ?

Pendant la confection de ce vêtement qui a pris plusieurs mois, l'artiste va rentrer dans une phase de méditation qui va lui permettre de garder sa concentration et de maintenir son rythme de travail. Une autre symbolique vient s'accrocher au vêtement. Dans la croyance coréenne traditionnelle, et d’ailleurs également dans d’autres cultures ou même en mythologie grecque, on dit que le fil représente la longévité d'un être humain. Plus on va faire passer le fil dans le tissu, plus la vie de l'être humain sera rallongée. On a toute cette symbolique et toute cette méditation, toute cette tradition qui viennent s’intégrer d’une certaine façon dans le vêtement. Ça en fait plus qu'un simple vêtement porté tous les jours à l'extérieur ; il va prendre sur lui le poids des traditions pour ainsi devenir un vêtement particulier. Juste à côté on voit les instruments qu'utilisait l'artiste pour confectionner ses pièces. C'est un matériel assez simple qu'on trouve un peu dans toutes les maisons. Il y a des fils de soie qu’elle utilisait pour coudre et puis on voit aussi des instruments encore une fois simples qui permettront, grâce à sa dextérité, de faire des œuvres d'art d’une qualité extraordinaire.

Les instruments de travail de l'artiste Kim Haeja. © Lantou Onirina

Les instruments de travail de l'artiste Kim Haeja. © Lantou Onirina



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