Journalistes honoraires

27.06.2018

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Bord de mer à Busan.



Par la Journaliste Honoraire de Korea.net Mathilde Chabot, photos Mathilde Chabot

Un ordinateur portable dans la valise, un billet d'avion aller dans la poche, un passeport à jour et une connexion Wi-Fi à l'arrivée... c'est un bon départ pour un séjour immersif en Corée du Sud pour une période plus longue que des vacances essentiellement touristiques, pour aller de découvertes en rencontres, d'aventures en trouvailles, tout en travaillant.

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Café coréen.



Si les incertitudes et les imprévus sont au rendez-vous, la flexibilité et la liberté que procure le statut de digital nomad (technomade ou nomade digital, en français) charment plus d'un pour parcourir le monde en prenant son temps.

En effet, les digital nomads travaillent tout en voyageant lentement et en s'immergeant parmi les locaux et leurs cultures.

Sous l'appellation digital nomad se cachent en fait trois groupes distincts. En premier lieu, les freelances. Ils ont leur propre clientèle et sont rémunérés à la tâche ou au temps passé. Dans un deuxième temps, les entrepreneurs. Ils inventent des services évolutifs qu'ils vendent ensuite à des sociétés intéressées. Et enfin, les travailleurs. Salariés dans une entreprise, ils peuvent exercer leurs fonctions en télétravail, depuis n'importe où.

Quel que soit son statut pour voyager en toute indépendance, le Wi-Fi est l'ami indispensable de tout digital nomad travaillant principalement en ligne. La Corée du Sud offre en cela une atmosphère particulièrement propice pour travailler dans des cafés, qui permettent, non seulement d'accéder à une connexion internet ultra rapide, mais également d'avoir une ambiance de travail cosy. La Corée du Sud figure d'ailleurs parmi les pays qui proposent actuellement les vitesses les plus rapides au monde. De nombreuses nationalités sont autorisées à rester pour un délai maximum de 3 mois sur le territoire, mais nombreux sont ceux qui reviennent après des escapades intermédiaires dans les pays voisins.

Dans les cafés ou autres espaces de coworking, on trouve principalement des développeurs pour la création et le développement de sites internet, ainsi que des rédacteurs web pour l'optimisation SEO et la création de contenus. Les secteurs du web, de l'informatique, de la communication, du community management, de la formation, du graphisme, du coaching sont largement représentés, néanmoins il existe aussi des personnes en télétravail à plein temps étant rattachées à une entreprise et fournissant d'autres services.

Faire le tour du monde, beaucoup en rêve, mais il n'est pas toujours facile de financer une telle aventure même en faisant du woofing, du workaway et autres systèmes permettant de dépenser un minimum tout en vivant d'incroyables expériences.

En cela, être digital nomad peut fournir la stabilité financière nécessaire sans que les mois ne se ressemblent. Avant de venir en Corée du Sud, il faut établir son budget pour s'assurer que le coût de la vie dans le pays correspond à votre rémunération, provenant d'un pays différent où le coût de la vie n'est pas le même.

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Café coréen.



S’il est un inconvénient pour lequel certains ont du mal à faire face, c’est l'absence totale de vie sociale professionnelle qui en découle. Pour cela, une fois dans un pays comme la Corée du Sud, il suffit de se rendre dans des espaces de coworking à Séoul, gratuits ou payants, comme Hive Arena, Youth Hub, FabLab, WeWork, etc., ou dans de nombreux cafés où il est possible d'avoir une excellente connexion Wi-Fi pour travailler gratuitement, moyennant la consommation d'une boisson ou d'un gâteau. Dans ces lieux, il n'est pas rare de rencontrer d'autres digital nomads.

Par ailleurs, il est aussi possible de s'inscrire à des Meet Up via l'application qui porte ce nom ou via des groupes Facebook pour rejoindre des groupes de digital nomads préexistants se donnant régulièrement rendez-vous dans certains cafés de la capitale coréenne.

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Café coréen.



Pour éviter la solitude et rencontrer des personnes aux horizons divers, qui s'envoleront peut-être demain, peut-être dans 3 mois, travailler à plusieurs une ou plusieurs fois dans la semaine, dans un même lieu, peut-être une réelle source de motivation et d'apprentissage.

La plupart du temps, c'est une succession de coïncidences qui a mené les digital nomads vers ce mode de vie. Ils forment pourtant une véritable communauté – réseau – mondiale, qui se cache derrière cette appellation.

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Espace de coworking coréen.



La conciliation entre les voyages et le travail s'appuie en grande partie sur l'autonomie du digital nomad. En tant que travailleur indépendant, il est plus facile d'aménager son temps de travail, le seul impératif étant de gérer le décalage horaire avec les clients. Une vie en Corée du Sud et des clients en France, c'est 7 heures de décalage en été et 8 heures en hiver, les rendez-vous téléphoniques ou vidéoconférences avec les clients se font donc plutôt en fin d'après-midi, voire le soir, ou alors très tôt le matin.

Pour le digital nomad, ce sera souvent l'absence de routine qui régnera au quotidien pour certains. D'autres reproduisent rapidement leur routine de pays en pays, parce qu'ils en ressentent le besoin pour travailler de manière efficace et productive.

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Paris Baquette : chaîne de café boulangerie-pâtisserie coréenne.



À travers ce mode de vie, on se rend compte que les gens, partout dans le monde, ne sont pas si différents que ça lorsque, attablés dans un même café, une Française rédactrice web, un Néozélandais développeur, un Coréen programmeur, une Philippine graphiste, une Slovaque travaillant pour une société de diffusion musicale, un Québécois traducteur et un Américain programmeur partagent leur espace et leur temps pour travailler indépendamment et échanger collectivement.

Au final, ils ont tous les mêmes aspirations, les mêmes rêves, les mêmes problématiques, les mêmes espoirs et ont des parcours atypiques. Leur voyage leur a permis de faire des rencontres et de se connecter avec des gens du monde entier, ce qui leur apporte une certaine richesse et des liens qui leur permettent de se recroiser dans d'autres pays.

Pendant les temps libres, les digital nomads ont tout le temps de faire des visites touristiques, de partir à la découverte de la culture, de la langue, du pays, en totale immersion. L'expérience est différente de simples vacances.

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Bord de mer à Busan.



Ce type de nomadisme permet à la fois d'apprendre beaucoup sur soi-même, notamment sur nos aspirations et capacités. C'est également l'opportunité de découvrir les vraies facettes d'un pays et un tremplin pour certains pour monter une start-up en Corée du Sud et obtenir, parfois, un visa pour rester plus longemps. Des rumeurs courent parmi les digital nomads concernant un éventuel visa de 5 ans pour les freelances, mais rien ne semble prouver pour l'instant que ce projet verra le jour.

etoilejr@korea.kr

* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.