Où trouvez-vous votre source d’inspiration en Corée ?
Mon travail artistique est très inspiré par les femmes, car je travaille énormément avec des femmes, j’ai peu de modèles masculins. Ensuite, je suis quelqu’un d’engagé : je suis militante féministe. En arrivant en Corée du Sud, j’ai eu la chance de rapidement rencontrer des militantes féministes, des militant.e.s LGBTQ+A, des personnes qui ne sont pas forcément représentatives de la majorité des Coréens, mais qui sont extrêmement inspirants. Elles sont discriminées ou ont conscience de faire partie d’une minorité. Ce sont comme des muses pour moi et je n’avais jamais rencontré des personnes qui m’inspiraient autant avant.
A côté de cela, je trouve que la société coréenne est extrêmement inspirante. Il y a ce mix entre cette société encore très conservatrice et cette modernité économique et technologique qui est partout. Cette double identité peut être constatée dans l’espace urbain : on peut voir d’un côté des choses anciennes, mais pas vraiment anciennes, car ce sont des reconstructions et en même temps les grattes ciel, les quartiers d’affaires. J’adore cette dualité. Au-delà de cela, je trouve que Séoul et la Corée du Sud en général mérite d’être plus connue car c’est beau ! Il y a des espaces magnifiques, architecturalement. il y a des choses merveilleuses qui sont des lieux de shootings géniaux pour moi.
Vous publiez vos photos sur Instagram, vous avez aussi un blog et une chaîne Youtube. Que voulez montrer de la Corée à travers ces différents canaux ?
Toutes les personnes qui sont venues en Corée du sud ont toutes eu la même question de leurs proches : « mais pourquoi ? ». J'ai l'impression qui si l'on n’est pas fan de K-pop ou de drama, on n’a pas de porte d'entrée vers la Corée. Moi, je n’étais pas intéressée par ça et j’ai tout simplement voulu montrer que c'est un très beau pays, un pays qui est un peu dans l’ombre du Japon, de son histoire et de la Corée du Nord. Car, quand on parle de Corée, on pense tout de suite à la Corée du Nord. Je trouve que la Corée du sud mériterait qu'on lui apporte plus d'attention et j'ai vraiment voulu partager ce côté. Avec la vidéo je parle plus de ce que je connais de la culture coréenne, je ne suis pas une spécialiste. Je donne aussi la parole aux coréens pour qu'ils s'expriment sur leur pays. En gros, mon idée ce n’était pas de donner mon avis mais d'utiliser les outils que j'ai pour donner la parole à des Coréen.ne.s.
Comment choisissez-vous les lieux et modèles pour vos shootings ?
Il y a plusieurs options : des fois, je vais juste passer devant un endroit, ça va m’attirer, je me le note et je vais réfléchir à ce que je verrais exister ici. Des fois, cela va venir de la personne. Par exemple Aleximarafisk, qui est la créatrice de Danger Dames, la première communauté féminine de motardes en Corée du Sud, m’a contacté car elle aimait mon travail. Je me suis demandée comment on pouvait raconter quelque chose d’intéressant en alliant son environnement (la Corée) et sa grande passion (la moto). Je prends mon inspiration partout, j’absorbe un peu comme une éponge (rires) et cela fait que je vais construire quelque chose en moi et avoir une image mentale que je vais avoir envie de créer.