Journalistes honoraires

16.06.2022

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Par la Journaliste Honoraire de Korea.net Danielle TARTARUGA de France

Aaron est un jeune artiste peintre, que j’ai découvert grâce à un ami Coréen qui s’intéresse tout comme moi à la peinture. C’est une belle découverte et j’observe son travail depuis plus d’un an. Ses tableaux sont très réalistes, immenses et colorés, j’admire particulièrement sa capacité technique à réaliser du « 3D », son travail minutieux pour donner du relief, de la profondeur, mais aussi l’expression de ses personnages, qu’il arrive à capter et à reproduire parfaitement !

Ce que j’aime particulièrement, au-delà du fait qu’il s’intéresse bien sûr à la Corée, c’est qu’il aime son peuple, « les petites gens » comme l’on dit en France. Les gens du peuple, ceux qui exercent des petits métiers ou des métiers traditionnels (qui deviennent rares), les gens de la rue, les commerçants …etc . Il est proche d’eux, on sent qu’il les aime, car au-delà de la peinture il a toujours une petite attention vis-à-vis de ses modèles ; il ne manque jamais lorsque son œuvre est achevée, de repasser les remercier en leur offrant une affiche du portrait réalisé.

J’ai souhaité rencontrer Aaron, afin qu’il présente son parcours et ses tableaux aux lecteurs de Korea.net. Un artiste attachant et qui ne manquera de faire parler de lui dans les années à venir, j’en suis certaine !

Aaron Cossrow en train de peindre le tableau « L'homme Makkeoli de Hongdae » . ( crédits photos : Aaron Cossrow)

Aaron Cossrow en train de peindre le tableau « L'homme Makkeoli de Hongdae » . ⓒ Aaron Cossrow



Huile sur toile « L'homme Makkeoli de Hongdae ». ( crédits photos : Aaron Cossrow)

Huile sur toile « L'homme Makkeoli de Hongdae ». ⓒ Aaron Cossrow


1/ Bonjour Aaron Cossrow, pourriez-vous présenter votre parcours artistique à nos lecteurs et nous parler un peu de vous ?

Bonjour, je m'appelle Aaron Cossrow, de Philadelphie, USA. Je me considère comme un gars normal, qui aime sortir avec ses amis. J'aime regarder les mêmes films encore et encore. J'ai Game of Thrones en boucle pendant que je travaille. Je connais toutes les répliques de la série.

Lorsque je partais en voyage avec ma famille, j'étais toujours captivé par le caricaturiste ou le portraitiste assis dans un hôtel ou dans la rue d'une destination touristique populaire. Je les regardais pendant des heures. De cette façon, j'ai toujours eu une fascination naturelle pour les arts. Quand j'étais jeune, je dessinais à l'école comme tout le monde, Dragon Ball Z ou autre anime.

J'ai été initié au concept « art de l'industrie, du film et du jeu » en Californie, ce qui m'a poussé à étudier le design industriel à l'Université des Arts de Philadelphie. C'était le moment idéal pour explorer différentes formes de créativité, la peinture, la sculpture, la conception de produits, la conception d'environnements, toutes sortes de choses. Lorsque j'ai obtenu mon diplôme, j'avais 21 ans et j'étais encore assez immature, sans expérience de vie ou de travail. Des amis d'autres universités ont suggéré que nous allions en Asie pendant un an et que nous enseignions l'anglais en Corée.

Comme j'allais retourner vivre chez mes parents, cela m'a semblé être une bien meilleure option.

Le forgeron de Sindang - Huile sur toile d’Aaron Cossrow . ( crédits photos : Aaron Cossrow)

Le forgeron de Sindang - Huile sur toile d’Aaron Cossrow . ⓒ Aaron Cossrow


Le forgeron de Sindang présentant la peinture d’Aaron . ( crédits photos : Aaron Cossrow)

Le forgeron de Sindang présentant la peinture d’Aaron. ⓒ Aaron Cossrow


2/ Quelles ont été vos motivations à l’origine et pourquoi avoir choisi le peuple Coréen pour vos modèles de peintures ?

Je suis attiré par la capture de personnes et de lieux uniques que je ne peux voir nulle part ailleurs. J'aime capturer ces personnages coréens uniques comme une forme de documentation, pour enregistrer tous leurs détails, les surfaces et les objets de leurs lieux de travail, leurs vêtements, leurs mains et surtout les expressions de leur visage. J'ai l'impression de mieux communiquer mon point de vue avec mon art qu'avec mes mots. Si je dois avoir un travail, autant que ce soit quelque chose que je puisse faire chez moi en regardant un film. J'ai toujours aimé le travail du portrait. C'est un métier de très haut niveau et une quête de compétences qui dure toute la vie. J'admire vraiment les grands peintres comme John Singer Sargent, Philip De Laszlo et Franz Xaver Winterhalter. J'aime aussi la capacité qu'a Normal Rockwell à raconter une histoire.



Huile sur toile « le cireur de chaussures d’Itaewon ». ( crédits photos : Aaron Cossrow)

Huile sur toile « le cireur de chaussures d’Itaewon ». ⓒ Aaron Cossrow



Le cireur de chaussures d’Itaewon présentant le poster de la peinture réalisée par Aaron. ( crédits photos : Aaron Cossrow)

Le cireur de chaussures d’Itaewon présentant le poster de la peinture réalisée par Aaron. ⓒ  Aaron Cossrow


3/ Comment les Coréens accueillent-ils vos peintures ?

Je dirais qu'il y a deux communautés distinctes qui regardent mon travail, le grand public coréen et la communauté des expatriés. Lorsque je retourne chez les sujets avec un tirage de leur portrait, la plupart sont très surpris et heureux d'être photographiés. Une expression très chaleureuse se lit généralement sur leur visage. Je capture des sujets, des modèles, que beaucoup de Coréens peuvent considérer comme omniprésents ou quotidiens, et qu'ils ne voient donc pas du même œil que moi, comme étant aussi « spéciaux », de mon point de vue américain.

La communauté des expatriés quant à elle, est très en phase avec mon travail. Ils peuvent ressentir la même impression que j’ai en regardant, par exemple avec le cireur de chaussures de leur quartier, ou la couturière de hanbok.

4/ Organisez-vous des expositions en Corée ? Comment faites-vous découvrir vos peintures au grand-public ?

La majorité de mes contacts se font par le biais des médias sociaux. Comme tout le monde, je télécharge bien sûr mon travail sur Facebook et Instagram ; je suis en mesure de me connecter à notre communauté d'expatriés par le biais de grands réseaux comme Facebook, j'ai moi-même organisé deux expositions personnelles. En novembre dernier, j'ai loué l'espace d'un ancien magasin dans le marché d'Itaewon et j'ai organisé une exposition solo de neuf jours pour toutes mes œuvres de 2021. C'était très amusant, beaucoup de gens sont venus. J'ai contacté des galeries établies pour voir si elles voulaient travailler avec moi, mais je n'ai pas eu de réponse. En général, la plupart des galeries s'intéressent à l'art contemporain, pas aux portraits d'art de Coréens âgés. Je suis sûr qu'il y a un espace approprié pour ce genre de travail, mais je ne l'ai pas trouvé.

Les vernissages d’Aaron Cossrow. ( crédits photos : Aaron Cossrow)

Les vernissages d’Aaron Cossrow. ⓒ Aaron Cossrow


5/ Quelles sont les techniques que vous utilisez et quel type de peinture ? Comment procédez-vous pour réaliser d’aussi grands tableaux ?

Mes peintures sont toutes réalisées à l'huile. J'ai découvert la peinture à l'huile l'année dernière. C'était comme ouvrir une porte sur un jardin magique, et maintenant je me prélasse au soleil de la peinture à l'huile.(sourire)

Pour choisir mes sujets, je me promène généralement et je repère quelqu'un ou quelque chose que je trouve visuellement intéressant. Pour les portraits, je demande au sujet la permission de prendre quelques photos après avoir expliqué mon travail et partagé mon portfolio.

J'aime les tableaux grands et puissants. Ils ont de l'impact quand on les voit dans une exposition.

Les grandes toiles sont trop chères à l'achat, alors je les fabrique moi-même. Je me procure le bois chez les ébénistes locaux et la toile au marché aux tissus de Dongdaemun.

J'ai une grande maison-atelier, donc beaucoup de place pour réaliser de grands formats. Il m'a fallu un peu de temps pour comprendre comment faire une belle toile, beaucoup d'essais et d'erreurs.

Euljiro Pop-Up street exhibition avec Mr.Jo. ( crédits photos : Aaron Cossrow)

Euljiro Pop-Up street exhibition avec Mr.Jo. ⓒ Aaron Cossrow


6/ Vous faites beaucoup de tableaux dans les villes, prévoyez-vous d’aller aussi peindre des personnages typiques dans les campagnes coréennes ?

Jusqu'à présent, tout mon travail a été lié à Séoul, à l'exception d'un voyage au marché de Gyeonggido, juste à l'extérieur de Séoul. Je devrais probablement faire plus de voyages dans d'autres villes. Cela me donnerait une raison de sortir davantage de la maison. Mais je pourrais manquer aux chats ! (sourire). J'aimerais peindre des pêcheurs au bord de la mer. Cela pourrait être un sujet difficile à travailler.

La couturière de hanboks du marché KwangJang. (crédits photos : Aaron Cossrow)

La couturière de hanboks du marché KwangJang. ⓒ Aaron Cossrow

Tableau d’Aaron Cossrow représentant la couturière de hanboks du marché KwangJang. ( crédits photos : Aaron Cossrow)

Tableau d’Aaron Cossrow représentant la couturière de hanboks du marché KwangJang. ⓒ Aaron Cossrow


7/ Avez-vous des projets d’expositions en Europe ou ailleurs ? Ou d’autres projets ?

Je n'ai en quelque sorte que récemment commencé à mettre en avant ma peinture. J'ai commencé la peinture à l'huile en 2021. Depuis, j'ai eu deux expositions en solo et quelques petites expositions pop-up. J'aimerais faire des œuvres pour différents pays, mais ces opportunités ne se sont pas encore matérialisées. J'imagine qu'elles le seront avec un travail conséquent. Je vais continuer à avancer ! Bien sûr, j'aimerais peindre mon propre pays.

Mama Kim du bar Grand Ole Opry d'Itaewon. (crédits photos : Aaron Cossrow)

Mama Kim du bar Grand Ole Opry d'Itaewon. ⓒ Aaron Cossrow


Huile sur toile réalisée pas Aaron Cossrow représentant « Mama Kim du bar Grand Ole Opry d'Itaewon ». (crédits photos : Aaron Cossrow)

Huile sur toile réalisée pas Aaron Cossrow représentant « Mama Kim du bar Grand Ole Opry d'Itaewon ». ⓒ Aaron Cossrow


8/ si vous aviez un vœu à faire quel serait-il ?

Je suis simplement heureux d'avoir développé mon art et mon travail à un point tel que je peux passer mon temps à faire ce que j'aime. Bien sûr, en continuant, j'aimerais organiser de grands évènements avec le grand-public. Je vais simplement continuer à faire mon travail, à capturer des gens et des endroits sympas. J'ai récemment pris de photos de grands paysages urbains, une nouvelle direction par rapport au travail de portrait que je faisais jusqu'à présent.

Restez à l'écoute pour d'autres travaux !

Je remercie Aaron pour le temps qu’il m’a consacré, et je lui souhaite tout le succès qu’il mérite ! Ses œuvres seront peut-être une partie de « la mémoire » de Séoul dans quelques décennies.

Informations complémentaires :
FACEBOOK : https://www.facebook.com/cossrow ( aaron cossrow )
instagram : @aaroncossrow


* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

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