Entretiens

19.04.2024

Les membres de Big Ocean, Park Hyunjin, Lee Chanyeon et Kim Jiseok, le 16 avril 2024. © Margareth Theresia / Korea.net

Les membres de Big Ocean, Park Hyunjin, Lee Chanyeon et Kim Jiseok, le 16 avril 2024. © Margareth Theresia / Korea.net



Par Margareth Theresia et Lee Kyoung Mi

Le groupe Big Ocean ressemble à première vue à n’importe quel autre boys band de K-pop. Sauf que ses trois membres, Park Hyunjin, Lee Chanyeon et Kim Jiseok, présentent un handicap invisible : ils sont malentendants. Une petite révolution dans le monde de la K-pop.

Briser les préjugés à l'encontre des personnes handicapées : c’est ce qui a motivé ces trois jeunes ambitieux à faire leurs débuts musicaux. « Nous rêvons que les valides et non-valides, les jeunes et les plus âgés, de toutes origines, puissent vivre ensemble dans un monde sans barrières, et que chacun puisse s'exprimer librement et être accepté tel qu'il est », ont-ils déclaré à Korea.net lors d’une interview dans les locaux de leur agence, Parastar Entertainment, située à Gangnam, à Séoul, le 16 avril.

Lee Chanyeon, Park Hyunjin, et Kim Jiseok donnent une interview à Korea.net dans la salle de répétition de leur agence, Parastar Entertainment, le 16 avril 2024. © Lee Kyoung Mi / Korea.net

Lee Chanyeon, Park Hyunjin, et Kim Jiseok donnent une interview à Korea.net dans la salle de répétition de leur agence, Parastar Entertainment, le 16 avril 2024. © Lee Kyoung Mi / Korea.net


Avant leurs débuts, les trois jeunes hommes n’avaient jamais pensé à devenir idoles de K-pop. C’est leur handicap qui les a réunis, ainsi que la volonté de faire évoluer la perception de la société à l’égard de la surdité.

Tous porteurs d'un appareil auditif, Lee Chanyeon, Park Hyunjin, et Kim Jiseok ont chacun un niveau d’audition différent qui peut rendre complexe la coordination des battements, des rythmes, des notes de musique et des mouvements de danse. « Au début, nous avions beaucoup de mal à nous coordonner car nous percevions le rythme à des vitesses différentes », explique Park Hyunjin. « Nous ne pouvions pas différencier les notes aiguës et les notes graves, ce qu'une année de formation a fini par corriger », poursuit-il.

Cet entraînement leur a permis de réussir à mémoriser les notes à produire en fonction des mouvements des muscles de leur estomac, raconte le groupe, qui chante en utilisant les langues des signes coréenne, mais aussi internationale ou anglaise. « Nous disposons d’un éventail plus large sur le plan linguistique que la majorité des autres chanteurs », explique-t-il.


De nombreux internautes confient vouloir apprendre la langue des signes coréenne dans les commentaires laissés sur les réseaux sociaux du groupe. Une autre facette de la culture et de la langue du pays du Matin clair est donc en train de se diffuser à travers le monde.

Car le groupe attire déjà l’attention, notamment au Brésil, en Indonésie ou aux États-Unis, où beaucoup de messages de soutien lui ont été laissés à l’approche de leurs débuts. « Nous sommes reconnaissants de tout l’amour qu'on nous a témoigné», confie Kim Jiseok, qui espère voir d’autres artistes porteurs de handicap faire leurs premiers pas sur scène à l’avenir.

Big Ocean ne compte pas se limiter à la chanson. Le groupe souhaite aussi être actif dans l’industrie du divertissement et apparaître dans des séries ou des films. « Nous espérons que nos débuts contribueront à mieux faire connaître les talents des jeunes en situation de handicap », a-t-il déclaré.

Big Ocean fera ses débuts officiels le 20 avril, journée mondiale du handicap, avec une reprise de Hope, un morceau du groupe H.O.T. sorti en 1998 pendant la crise économique asiatique, afin d’encourager la société coréenne. « Ne renoncez pas à vos rêves ! », se sont exclamés les trois membres en chœur, pour les lecteurs de Korea.net.

margareth@korea.kr