Étranger

De magnifiques paysages montagnards et maritimes, des ressources naturelles abondantes, des spécialités culinaires à la fois goûteuses et naturelles, les traces d’une culture très ancienne… Les atouts ne manquent pas à la province de Gangwon qui reste malgré tout moins bien développée que les autres régions de Corée du Sud. Les Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang, qui se dérouleront du 9 au 25 février 2018, devraient apporter un nouveau souffle à son économie et à son tourisme. De nombreuses infrastructures ont vu le jour ou sont en phase finale d’installation pour cette occasion, notamment le KTX, un train qui relie Incheon et Gangneung en moins de deux heures !

Entre la montagne et la mer

Située dans le nord-est de la Corée du Sud, à la frontière intercoréenne, Gangwon-do ou province de Gangwon se divise en deux parties, Yeongseo et Yeongdong, respectivement à l’ouest et à l’est de la chaîne de montagne Taebaek. Un découpage qui n’a rien d’administratif et qui est pourtant très fréquemment utilisé par les Coréens. La chaîne Taebaek fait partie d’un ensemble montagneux, Baekdudaegan, considéré comme la colonne vertébrale de la péninsule qu’il traverse du nord au sud, depuis le mont Paekdu, décor du mythe de Dangun, fondateur légendaire du premier royaume coréen, jusqu’à la montagne Jiri-san. Les célèbres monts Kumgang, « diamant », situés dans l’actuelle Corée du Nord, font également partie de la province de Gwangwon, seule province coréenne divisée en deux à l’image de la péninsule.

Pas besoin de recourir à la géomancie pour comprendre que, séparées par une montagne dont certains pics dépassent 1 000 mètres d’altitude et qui détermine de ce fait des différences climatiques, les deux parties de la province ont cultivé un mode de vie propre. L’ouest a développé une agriculture spécifique sur le site de ses nombreux cratères bénéficiant d’une grande amplitude thermique, tandis que la pêche constitue une des ressources les plus importantes dans l’est.

La province de Gangwon présente de nombreux sites touristiques. Ses parcs nationaux, Seorak-san, « pics enneigés », et Odae-san, « cinq pics », pour ne citer que les plus connus, sont très fréquentés, en particulier à l’automne, lorsque les feuilles des arbres se colorient en rouge et en jaune.

Les plages sablonneuses bordées de pins contribuent elles aussi à faire de la province de Gangwon un lieu d’excursion prisé des Séoulites qui viennent s’y ressourcer en quelques heures de voiture. Le 1er janvier de chaque année, on voit déferler toute une foule venue admirer le lever du soleil sur un horizon maritime dégagé, faisant des vœux et prenant des résolutions pour la nouvelle année, et ce malgré une température qui descend en-dessous de zéro degré.

« Quand on parle du Gangwon-do, chacun évoque ses propres souvenirs, les valeurs sentimentales priment, alors que pour les autres provinces on se contente en général d’évoquer leurs particularité respectives  », explique Yu Hong-jun, historien de l’art et auteur du célèbre ouvrage Mon journal de découverte des patrimoines culturels*. Une remarque qui fait irrésistiblement penser au film de Hong Sang-soo Le Pouvoir de la province de Kangwon [Gangwon] (1998), ainsi intitulé de manière légèrement ironique puisqu’il raconte les amours difficiles entre une jeune fille et un homme marié qui font séparément un pèlerinage dans la province de Gangwon qu’ils avaient visitée ensemble, pèlerinage qui s’avère peu réjouissant en faisant surtout remonter à la surface le malaise existentiel des deux protagonistes.

* Naui munhwa yusan dapsagi, vol. 2, Seoul, Changbi, 1994, p. 106.


En savoir plus :

Revue Culture Coréenne Culture Coréenne

« Culture Coréenne », dont le premier numéro remonte à l’automne 1981, est une publication destinée au public français présentant les arts, l’histoire, les traditions, et d’une façon générale, les multiples facettes de la Corée et de sa culture.

http://www.coree-culture.org/-automne-hiver-2017-no95,368-.html