Aileen Frisch qui était l’espoir de l’Allemagne participe aux J.O de PyeongChang 2018 avec le drapeau sud-coréen à la poitrine.
Par Min Yea-Ji et Cho A-la, photos Kim Sunjoo
Qui dit tir à l’arc en Corée du Sud, dit luge en Allemagne.
L’Allemagne est l’un des pays les plus forts en luge en remportant plus de la moitié des médailles pour cette discipline pendant les Jeux olympiques d’hiver.
Aileen Frisch qui était l’espoir de l’Allemagne participe aux J.O de PyeongChang 2018 avec le drapeau sud-coréen à la poitrine.
Frisch, naturalisée Coréenne en décembre 2016, a gagné une médaille bronze lors de la Coupe du monde de luge de Königssee en 2013.
La résistance aux entraînements est difficile mais celle-ci, qui a accueilli Korea.net le 20 septembre 2017 à PyeongChang, avait un sourire radieux aux lèvres.
Nous avons écouté son quotidien en tant qu'athlète de l’équipe nationale sud-coréenne, elle qui est appelée « Ileeni » par ses collègues.
Aileen Frisch s'est fait naturaliser Coréenne en décembre 2016. Photo de Frisch prise le 19 février 2017 pendant la Coupe du monde de Luge Viessmann 2017 qui a eu lieu au Centre de glisse d’Alpensia situé à PyeongChang, dans la province de Gangwon-do. Korea.net
- Pourquoi avez-vous décidé de devenir lugeuse sud-coréenne ?Le coach de l’équipe nationale sud-coréenne de luge Steffen Sartor me l’avait déjà proposé deux fois. La première fois était tout de suite après ma retraite. J’avais refusé parce que je ne voulais plus faire de luge et j’étais vraiment épuisée mentalement.
Et quand Sartor me l’a suggéré une deuxième fois, la luge me manquait beaucoup. Ce n’était pas mon équipe ou autre qui me manquaient, mais la luge elle-même. J’ai su à quel point j’aimais ce sport et ça m’a donné envie de recommencer ma carrière.
- La Corée du Sud n’était-elle pas un pays inconnu pour vous ?
Franchement, il était un peu difficile pour moi de m’imaginer comme membre d’une autre équipe nationale. Heureusement je connaissais la Corée grâce à ma petite sœur qui est une grande fan de K-Pop, de K-drama et de la nourriture coréenne. J’ai donc commencé à étudier l’histoire et la culture coréenne. Au fur et à mesure que mes connaissances sur le pays s’approfondissaient, mon affection a également augmenté et j’ai pensé de manière positive sur ma nouvelle vie en Corée.
« Au fur et à mesure que mes connaissances s’approfondissaient sur ce pays, mon affection a également augmenté et j’ai pensé de manière positive sur ma nouvelle vie en Corée », a dit Aileen Frisch.
- Vous avez un nom coréen. Qui vous l’a donné ?
La Fédération sud-coréenne de luge m’a nommé Im Il-wi (임일위).
Lorsque j’ai su que Il-wi signifiait “numéro 1” en coréen, j’ai un peu senti de la pression, mais en même temps ça m’a fortement motivée. Je suis une personne qui surmonte la pression quand j’ai une bonne motivation.
- Comment trouvez-vous votre vie en Corée ? Il n’y a presque aucune différence avec l’Allemagne. Par contre, il est vraiment pratique de m’abonner à un forfait parce que je suis Coréenne.
- Et en tant que membre de l’équipe nationale de luge de la Corée du Sud ?Le plus grand avantage de l’équipe de luge sud-coréenne est que nous pouvons recevoir des instructions au niveau individuel car nous ne sommes pas si nombreux. Et le fait que nous nous entrainons au Centre de glisse d’Alpensia où se dérouleront les matchs des J.O d’hiver de PyeongChang, est un autre mérite.
Je suis vraiment satisfaite. Au point que je pourrais répondre que j’irai dans l’épuipe coréenne si quelqu’un me demande de choisir entre l’Allemagne et la Corée du Sud.
- Que faites-vous pendant votre temps libre ?
J’aime me reposer en écoutant de la musique. J’aime surtout les chansons du groupe coréen Big Bang. Ça m’aide aussi pour mon coréen parce que les paroles me donnent envie de savoir ce qu’elles veulent dire.
Aileen Frisch sourit en répondant que son plat préféré est le dweji galbi, ou côtes levées de porc.
- Pouvez-vous nous dire un mot en tant que joueuse coréenne de luge ?Je suis une athlète qui a de l’ambition.
Je sais très bien que j’ai un potentiel énorme qui pourra me rapporter beaucoup de choses, tant que je m’entraîne bien et que j’ai de la motivation.
Comme tous les joueurs le rêvent, je ferai mon maximum afin de gagner une médaille. Je remplirai l’année que j’ai laissé s’écouler en suivant les entraînements et en profitant des mérites que possède le pays hôte d’un concours.
- Allez-vous retourner en Allemagne après les Jeux olympiques de PyeongChang ?
Je voudrais rester un peu plus longtemps en Corée. En apprenant un peu plus le coréen et la culture coréenne. Je voudrais découvrir plus d’endroits parce que je ne suis restée seulement qu’à Séoul et à PyeongChang.
Avant tout, je suis Coréenne. Je souhaite vivre comme une Coréenne.
jesimin@korea.kr