Les économistes Daron Acemoglu, Simon Johnson et James A. Robinson, prix Nobel d'économie 2024 pour leurs travaux sur l'impact des institutions sur la prospérité, ont qualifié l’exemple coréen comme une « réussite en matière de développement économique », lors d’une conférence de presse conjointe tenue en ligne ce 14 octobre.
« Dans le cas des deux Corées, l’influence des institutions a fait que l'écart économique entre les deux pays s'est multiplié par plus de dix », a déclaré Daron Acemoglu. « Le développement de la République de Corée ne s’est pas effectué sans embûches, en particulier lors du processus de démocratisation, qui a permis à la croissance de s’accélérer », a-t-il ajouté.
« D’une nation autoritaire et sous-développée après la Seconde Guerre mondiale, la République de Corée est devenue une économie saine et démontre l’exemplarité du chemin parcouru depuis, une vraie réussite par rapport à d’autres pays », a déclaré James A. Robinson.
L’économie coréenne serait cependant confrontée aux défis du vieillissement de la population et une structure basée sur les conglomérats, selon les deux chercheurs, qui ont appelé à « l'ouverture à de nouvelles idées et technologies ».
Le sujet de la Corée du Nord a également été abordé. « Le système économique nord-coréen est confronté à des défis de plus en plus nombreux, mais il faut espérer que les deux pays seront réunis un jour dans un cadre démocratique », a déclaré Daron Acemoglu.
Daron Acemoglu et James A. Robinson sont les auteurs de Prospérité, puissance et pauvreté : Pourquoi certains pays réussissent mieux que d'autres, publié en 2012.