Culture

16.02.2016

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Une copie numérique du chef-d’oeuvre « Voyage de rêve au pays des fleurs de pêcher" ('몽유도원도') peint en 1447 par le Maître An Gyeon est aujourd’hui exposée au Musée de l’Université de Corée.



"Voyage de rêve au pays des fleurs de pêcher" (« 몽유도원도 »), une peinture présentant une vision onirique du paradis, est inspirée d’un rêve du Prince Anpyeong (1418-1453), troisième fils du Roi Sejong. La toile se distingue par ses chaînes de montagne nimbées d’un épais brouillard créant un contraste saisissant avec la pâleur de fleurs de pêcher. C’est ce qui fait de cette oeuvre l’un des plus magnifiques paysages de Joseon. La peinture, cependant, est peu visible en Corée, car elle fait partie de la collection de l’Université Tenri à Nara, au Japon, où elle est exposée dans la bibliothèque centrale. Elle est même considérée comme un joyau du patrimoine culturel nippon. Mais les Coréens sont très attachés à cette oeuvre et quand la toile a été exposée à Séoul, en 2009, elle avait été accueillie par une foule ininterrompue de visiteurs prêts à patienter des heures durant pour ne l’admirer que quelques minutes. 

Mais les amateurs d’art à Séoul peuvent se réjouir, désormais, car ce chef-d’oeuvre qui était si difficile à admirer par le passé dans la capitale coréenne est désormais accessible grâce à la technologie numérique. Une copie numérique de la toile originale effectuée et transmise par l’Université Tenri est désormais exposée dans une galerie d’art à Séoul.

Par ailleurs, des copies numériques de sept chefs-d’oeuvre coréens conservés ou présentés dans des musées à l’étranger, dont le célèbre paysage Joseon, sont désormais exposées au Musée de l’Université de Corée et au Musée Minoo d’Arts des Médias à Seongnam, dans la province de Gyeonggi-do, sous le titre de « Le Patrimoine culturel coréen conservé à l’étranger fait son grand retour » (traduction non officielle).

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Une version numérique de la toile « Branche de pêcher » de Yi Yu-won révèle des flocons de neige scintillant sur la branche d’un arbre.



Les deux expositions ne projettent pas seulement une copie numérique des chefs d’oeuvre du Maître, mais elles ont également ajouté les commentaires transmis par les musées étrangers. Sur la toile numérisée, les objets peints prennent vie et il est même possible de discerner les coups de pinceau. Ainsi, les visiteurs peuvent-ils vivre de manière virtuelle la même expérience que celle vécue en rêve par le Prince Anpyeong lui-même, lorsqu’ils regardent les eaux cristallines s’écouler le long des vallées et des falaises. L’on peut même voir le lettré Joseon Yun Bong-gu cligner des yeux dans son portrait numérique intitulé « Portrait du fonctionnaire érudit Yun Bong-gu ».

Les chefs d’oeuvre coréens conservés à l’étranger sont d’accès difficile y compris dans le pays où ils sont préservés. Si les oeuvres sont numérisées et exposées au public, une plus grand nombre d’amateurs d’art et d’historiens pourraient plus aisément admirer ces toiles. C’est ce qu’a déclaré Nam Sang-min du Dain Media Art Lab. 

Les toiles auxquelles la numérisation a redonné vie sont exposées jusqu’au 28 février au Musée Universitaire de Corée et au Musée d’Art des Médias Minoo.

Rédaction : Chang Iou-chung
Traduction : Alexia Griveaux Carron
Photos: Dain Media Art Lab
icchang@korea.kr