Culture

15.11.2023

La romancière sud-coréennne Han Kang donne une conférence de presse au Korea Broadcasters Center, à Séoul, le 14 novembre 2023. © Munhakdongne Publishing Co.

La romancière sud-coréenne Han Kang donne une conférence de presse au Korea Broadcasters Center, à Séoul, le 14 novembre 2023. © Munhakdongne Publishing Co.



Par Charles Audouin

L'écrivaine Han Kang a rencontré les journalistes sud-coréens lors d'une conférence de presse au Korea Broadcasters Center de Séoul, ce 14 novembre 2023. La romancière est de retour de Paris, quelques jours après que son roman Impossibles adieux a remporté le prix Médicis du meilleur roman étranger, le 9 novembre.

« J'ai senti que les lecteurs français avaient partagé les émotions que j’essayais de véhiculer dans mon roman sans que j'aie eu besoin d'expliquer les faits historiques qui servent de cadre à la fiction. Je crois que c'est parce que le fait de parler d'histoire et de faits historiques questionne notre condition d'êtres humains », a-t-elle déclaré.

Impossibles adieux retrace l’histoire de trois femmes durant la tragédie du soulèvement de Jeju, le 3 avril 1948. Sorti en Corée du Sud en septembre 2021, le roman a été traduit en français par Kyung-Ran Choi et Pierre Bisiou et publié chez Grasset en août dernier.

« L’expérience du génocide ou de la violence sont des choses que nous partageons tous, bien au-delà des différences linguistiques, culturelles et historiques. Ce sont ces expériences et les émotions qui en découlent que j'ai pu ressentir chez le lectorat français », a-t-elle ajouté.

Han Kang est la première romancière sud-coréenne à recevoir le prix Médicis du roman étranger. « J’ai mis sept ans à écrire Impossibles adieux. Je suis d’autant plus heureuse qu’il ait remporté un prix parce que c’est un roman dont je me sens proche », a-t-elle confié.

La romancière a apprécié la simplicité de la cérémonie de remise du prix, l'un des plus prestigieux du monde littéraire français, le 9 novembre dernier. « Il n’y a rien eu de spécial, ni cérémonie, ni discours. Nous sommes juste allés au restaurant où nous avons pris une photo et bu une coupe de champagne. L’ambiance était libre, détendue. C’était vraiment agréable ! », s'est-elle exclamée.

L’écrivaine a également abordé la question de la traduction du titre de son roman. « Le titre coréen du roman implique une ambiguïté sur le sujet des adieux, qui peut être tout aussi bien moi, toi, lui ou elle, que nous ou eux », a-t-elle expliqué. « J’ai été ravie de voir la façon dont le titre français conserve subtilement cette ambiguïté », a-t-elle ajouté.

« La version anglaise du roman est en cours de traduction, et je pense que le titre français servira de base pour le titre anglais », a-t-elle précisé. Impossibles adieux n’est pour l’instant disponible qu’en Corée du Sud, en France et à Taïwan.

Pour ses prochaines œuvres, Han Kang compte « laisser l'hiver et passer au printemps ». « Je pense parler de choses plus joyeuses mais aussi plus personnelles. De vie, entre autres », a-t-elle déclaré.

Cinq autres œuvres de Han Kang ont été traduites en français : Pars, le vent se lève (2014), La Végétarienne (2015), Celui qui revient (2016), Leçons de grec (2017) et Blanc (2019).

La romancière sud-coréennne Han Kang durant sa conférence de presse au Korea Broadcasters Center, à Séoul, le 14 novembre 2023. © Charles Audouin / Korea.net

La romancière sud-coréenne Han Kang durant sa conférence de presse au Korea Broadcasters Center, à Séoul, le 14 novembre 2023. © Charles Audouin / Korea.net


caudouin@korea.kr