Par Park Hye Ri

« Je ne souhaite pas être sous les projecteurs, mais plutôt me concentrer sur l'écriture », a déclaré l’autrice Han Kang, lauréate du prix Nobel de littérature 2024, lors de sa première interview avec la chaîne publique suédoise SVT. « J’ai besoin de temps pour réfléchir à ce que signifie ce prix », a-t-elle ajouté.

« Au début, j’ai pensé que c’était une blague, mais j’ai vite réalisé que c’était bien réel », dit-elle en se souvenant du moment où elle a reçu l’appel de l’Académie suédoise, peu après l’annonce du prix. « J’ai partagé ce moment avec mon fils, autour d’une tasse de thé à la camomille », a-t-elle confié.

« Votre père a pourtant dit que vous ne souhaitiez pas célébrer cet événement à cause de la situation mondiale, comme la guerre en Ukraine », a rappelé le journaliste. « Je pense qu’il y a eu une certaine confusion. Quand j’ai appelé mon père ce matin-là, il prévoyait d’organiser une grande fête avec ses voisins, mais cela ne me plaisait pas. Je lui ai donc demandé de ne pas organiser une telle célébration », a répondu la romancière.

« Je voudrais rester silencieuse. Il y a tant de souffrances dans le monde et nous devrions apprendre à être plus discrets », a-t-elle poursuivi. « Nous avons appris de l’histoire, mais les événements tragiques semblent se répéter. J’espère qu’un jour nous pourrons tirer les leçons du passé. Il faudrait mettre un terme aux massacres », a souligné l’autrice.

« Je ne peux pas écrire un roman par an. Il m’a fallu sept ans pour écrire Impossibles adieux. Je continuerai d’écrire, mais rien ne changera dans ma vie. »

L’autrice coréenne participera toutefois à la cérémonie de remise du prix, prévue en décembre. « Je veux d’abord terminer une nouvelle ce mois-ci ou au début du mois prochain avant de me lancer dans un essai. »

hrhr@korea.kr