Le 15 août 1945, le Japon reconnaissait la déclaration de Postdam, mettant ainsi un terme au joug exercé sur le peuple coréen. Cette date représente l’aboutissement de décennies de lutte contre la domination japonaise, notamment à travers un mouvement d'indépendance qui a dépassé les frontières de la péninsule. Elle est commémorée aujourd’hui en tant que « jour de la libération », à la fois au Nord et au Sud. À l’approche de son 80e anniversaire, Korea.net s’est rendu le 8 août dernier au Hall de l'Indépendance de Corée situé à Cheonan, dans la province du Chungcheong du Sud, à 80 kilomètres au sud de Séoul.
Haut de 51 mètres, le monument pour la nation du hall de l’indépendance de Corée représente l’esprit d’une nation éternelle et la volonté constante de poursuivre l’indépendance et l’autonomie. © Ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme
Par Charles Audouin
Inauguré en 1987, le Hall de l’indépendance de Corée a pour mission de préserver et de transmettre l'histoire du mouvement d'indépendance coréen, qui s'est étendu de la fin du XIXe siècle à 1945. Les visiteurs peuvent suivre les traces de ce passé au gré de six salles d’exposition.
Le mouvement d'indépendance ne s'est pas limité à la péninsule coréenne. La mobilisation s'est déroulée dans le monde entier, notamment en Mandchourie, à Shanghai, à Vladivostok ou à Hawaï. Elle s'est manifestée à travers des actions politiques, militaires et diplomatiques ainsi qu'avec des revendications observables dans la littérature, la musique et la presse.
« Le mouvement d'indépendance coréen, une lutte pour la liberté et la justice, possède une valeur humaine universelle », souligne Lee Myung Hwa, directrice de l'Institut de recherche sur l'histoire du mouvement d'indépendance coréen (Institute of Korean Independence Movement Studies). « Le Hall de l'indépendance n’est pas un lieu d'opposition au Japon ni de critique des Japonais », a-t-elle insisté en disant qu’il est du devoir de la génération actuelle et du monde entier de « partager et de réfléchir à l'histoire de cette époque ».
L'Institut de recherche sur l'histoire du mouvement d'indépendance coréen est chargé de gérer et de préserver les documents et les vestiges liés au mouvement d'indépendance disséminés en Corée et dans le monde. Parmi le millier de sites historiques recensés à l’étranger, la majorité se trouve en Chine (483), aux États-Unis (159) et en Russie (123). La localisation précise de chacun d'entre eux est à retrouver sur
le site web du Hall de l'indépendance de Corée.
« Il existe un potentiel important de coopération autour de la recherche et la préservation des sites historiques du mouvement d'indépendance avec la Chine, pays qui, comme la Corée, a subi l'invasion japonaise », souligne Lee Myung Hwa. Le Hall de l'Indépendance de Corée est déjà activement engagé dans des échanges bilatéraux avec la Chine à travers l’organisation continue de conférences et de divers événements culturels.
Pour Han See Jun, directeur du Hall de l’indépendance de Corée entre 2021 et 2024, le mouvement d’indépendance coréen est le « point de départ » du rayonnement de la Corée à l'international. « Les militants indépendantistes ont partagé avec le monde entier l’existence de la Corée par leurs activités en Chine, en Russie, aux Amériques et en Europe, notamment lors de la Conférence de la paix de Paris de 1919 », selon lui. « Ils ont également fait connaître la Corée à travers le cinéma, la musique et l'art, ce qui peut être considéré comme l'origine et le point de départ de la diffusion de la culture coréenne à l’étranger », poursuit-il.
Le Hall de l'Indépendance de Corée accueillera ce vendredi, comme chaque 15 août, une cérémonie et divers événements culturels en commémoration du jour de la libération.
Lee Myung Hwa, directrice de l’Institute of Korean Independence Movement Studies, répond aux questions des journalistes au Hall de l’indépendance de Corée, à Cheonan, le 8 août 2025. © Charles Audouin / Korea.net
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