Par Charles Audouin

Ce 22 octobre, sous un ciel bleu éclatant, une soixantaine d’élèves d’une école élémentaire de Suwon avaient rendez-vous au Musée national de l’agriculture pour une matinée pas comme les autres : la récolte du riz qu’ils avaient eux-mêmes planté quelques mois plus tôt.

Bottes aux pieds et faucille à la main, six d’entre eux se sont avancés dans les rizières, encore détrempées par les pluies récentes, accompagnés du directeur du musée, Oh Kyeong-tae. « Je me suis rendu compte que le riz n’était pas aussi facile à couper que je le pensais. En le récoltant moi-même, j’ai compris la difficulté du travail agricole et la nécessité d’éviter le gaspillage alimentaire », raconte Jun-seo, l’un des participants.

L’atmosphère de la matinée était rythmée par la parade musicale du Hongseong Gyeolseong Nongyo, chant agricole traditionnel classé patrimoine immatériel de la province du Chungcheong du Sud. Ces chants accompagnaient autrefois les paysans de la région lors des semailles, du sarclage ou de la moisson. « Chanter tous ensemble donnait plus de force. Sans ça, la récolte aurait été bien plus difficile ! », ajoute le jeune garçon.


Après la coupe, les enfants ont découvert les méthodes de battage du riz utilisées autrefois : battage manuel, vannage et polissage des grains. « À travers ces ateliers, nous voulons permettre à chacun, petits et grands, de mieux comprendre ce qu’est l’agriculture et le travail des champs », explique le directeur du musée.

Inauguré fin 2022 près du lac artificiel Chukmanje, construit à la fin du XVIIIe siècle sous le règne du roi Jeongjo pour promouvoir l’agriculture, le Musée national de l’agriculture joue un rôle clé dans la préservation et la transmission du patrimoine agricole coréen. En plus de ses programmes éducatifs et culturels, il prépare actuellement une exposition conjointe avec le Musée national d’Histoire du Japon.


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