Journalistes honoraires

05.03.2020

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1. 2012 Korea Traditional Performing Arts Festival - Source: flickr/Koreanet

2012 Korea Traditional Performing Arts Festival ⓒ Korea.net



Par la Journaliste Honoraire de Korea.net Leyla BAH de France

C’est grâce au concours d’expression orale en coréen 2017 que je fis mon premier voyage en Corée. En remportant le premier prix, je gagnai bien plus qu’un simple billet d’avion aller-retour pour Séoul. De fait, ce fut pour moi l’opportunité de vivre une expérience culturelle unique, sponsorisée par la Fondation Institut Sejong. Parmi les nombreux ateliers d’initiation à la culture coréenne proposés à cette occasion, mon choix se porta sur la danse traditionnelle.

Ma connaissance de cette danse se limitait à quelques scènes de banquets vues distraitement dans des sageuk (dramas historiques coréens). J’avais en tête l’image de ces femmes en costumes d’époque et belles comme des poupées, se balançant avec légèreté, tournoyant et lançant leurs bras dans les airs avec grâce et fluidité. Et je me réjouissais d’avance à l’idée de pouvoir, moi aussi, exécuter l’une de ces danses, vêtue d’un hanbok (vêtement traditionnel coréen), pour le spectacle qui clôturerait la semaine de stage. Quelle ne fut pas ma surprise une fois l’atelier commencé ! Ce n’est qu’après maintes et maintes tentatives que je parvins enfin à réaliser à peu près correctement les mouvements de base, pourtant si simples à première vue. Je ne m’imaginais pas que cette danse serait si difficile. Cependant la complexité inattendue de cette discipline, loin de me décourager, ne fit que renforcer ma motivation. Fascinée, je n’avais plus qu’une idée en tête : prendre des cours de danse coréenne au plus vite. Je me suis donc inscrite au cours proposé par le Centre Culturel Coréen à Paris.



Initiation à la danse des éventails (Buchaechum) lors de l’atelier de danse traditionnelle coréenne organisée par la Fondation Institut Sejong, Septembre 2017 - Source : photo par Leyla BAH

Initiation à la danse des éventails (Buchaechum) lors de l’atelier de danse traditionnelle coréenne organisé par la Fondation Institut Sejong, Septembre 2017. ⓒ Leyla BAH



S’il est vrai que la danse traditionnelle coréenne est physiquement bien moins contraignante que le ballet, elle n’en demeure pas moins subtile, complexe et surtout très technique. Il s’agit d’une harmonieuse combinaison de mouvements où les bras, les mains et les jambes sont coordonnés de façon extrêmement précise. Le visage et le regard doivent eux aussi être portés dans la bonne direction. Rien n’est laissé au hasard, pas même la respiration, qui constitue la base de cette discipline, et qui soutient le danseur dans chacun de ses mouvements.

Contrôle de la respiration, précision du geste, direction du regard, respect du rythme et élégance sont autant d’éléments qui confèrent à la danse traditionnelle coréenne sa gracieuse harmonie tout en donnant au spectateur ce sentiment d’aisance naturelle. Tout un art !

Dans mon imaginaire, il s’agissait surtout d’un art du spectacle pratiqué lors de banquets et visant à distraire la noblesse. En réalité, la danse est présente dans toutes les couches de la société coréenne depuis fort longtemps. Elle accompagne les grands événements de la vie, des rites religieux et funéraires jusqu’aux fêtes populaires telles que la célébration des récoltes. Elle prend diverses formes suivant les circonstances, tout comme les accessoires qui l’agrémentent, parmi lesquels on compte entre autres des tambours, des fleurs, des éventails ou encore des mouchoirs.

Danse au tambour (Janguchum) pendant le Korea China Japan Arts Concert, Août 2016 Source : flickr/Koreanet

Danse au tambour (Janguchum) pendant le Korea China Japan Arts Concert, Août 2016. ⓒ Korea.net



Mon regard a complètement changé. Désormais, qu’il s’agisse d’une scène de drama ou tout simplement d’un spectacle, j’apprécie les performances de façon beaucoup plus sensible, décelant la beauté cachée dans le moindre petit geste. Et bien que je n’ambitionne pas d’atteindre un niveau professionnel, je m’entraîne consciencieusement, préparant avec enthousiasme le spectacle de fin d’année avec ma classe. J’espère que notre représentation, quoiqu’amateur, éveillera la curiosité du public non initié et suscitera un plus grand intérêt pour la danse traditionnelle coréenne, cet art encore méconnu et pourtant si riche.

etoilejr@korea.kr

* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.