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Par la Journaliste Honoraire de Korea.net Pauline Maria de France
Le Nouvel an coréen, appelé Seollal arrive à grands pas. Cette année, il sera fêté le 12 février et s’accompagnera de quatre jours de congé, week-end compris. Mais un an après, la crise du covid est encore bien présente dans le monde et la Corée du sud vient tout juste de sortir d’une nouvelle vague bien plus puissante que les précédentes. Ce Nouvel an se déroulera donc sous haute surveillance. La France a elle aussi dû trouver un équilibre entre les fêtes de fin d’année et le virus du covid à la fin de l’année 2020. Quelles mesures ont été choisies par nos pays pour passer des fêtes en toute sérénité ?
France VS Corée
La Corée du Sud reste très prudente malgré un quasi retour à la normal visible depuis mi-janvier. Le couvre-feu de 21 heures pour les lieux à haut risque de contagion reste en place, y compris dans les magasins d'alimentation. Les rassemblements de cinq personnes ou plus resteront interdits jusqu'à la fin des vacances de Seollal, le 14 février. Ce ne sont pas les seules mesures qui ont été prises : les repas sur les aires d’autoroute sont interdits et les péages vont rester payant contrairement aux autres années. Dans les transports en commun, un siège sur deux pourra être occupé pour éviter les contacts. Le gouvernement s’attend à une diminution de 33% des mobilités comparé à 2020, mais ce n’est pas pour autant que cela va provoquer une diminution des bouchons : beaucoup de personnes vont choisir un moyen de locomotion individuel pour éviter les contaminations.
Les fêtes vont se passer en petit comité mais surtout à distance comme le conseille le gouvernement. La population est appelée à ne pas rendre visite à sa famille et préférer les rendez-vous à distance. Toutes les mesures ne sont pas encore connues et vont évoluer jusqu’au dernier moment en fonction de la situation sanitaire. À ce jour, la situation est encore trop imprévisible pour pouvoir fixer la totalité des mesures.
En France, des mesures pas si éloignées avaient été prises. Le couvre-feu en vigueur depuis le 15 décembre avait été mis entre parenthèse le soir du 24 décembre. Des centres de tests ont été déployés un peu partout dans le pays et certaines régions comme la région l'Auvergne-Rhône-Alpes qui avait lancé des campagnes de test massives pour que toute la population puisse être testée avant les fêtes (sur volontariat). Ces tests sont gratuits pour tous et plus besoin de passer devant un médecin traitant pour se faire rembourser. Un isolement avant les fêtes avait été grandement conseillé ainsi que renoncer à voir sa famille si l’on a le moindre symptôme. On demande à ne pas être plus de 6 adultes à table et on recommande le port du masque en dehors des repas.
Les mesures de nos deux pays ne sont pas si différentes : on autorise la célébration de nos fêtes sous plusieurs conditions. Des petits groupes, recommandation de ne pas bouger de région, … Beaucoup de ces mesures sont du bon sens et demandent à ce que chacun les respecte pour que la situation sanitaire ne s’aggrave pas. Peut-être beaucoup de recommandations du côté du gouvernement français et peu d’acte fort pour lutter face à la crise.
Le gouvernement Sud-coréen craint une nouvelle vague de covid en mars-avril, et les autorités préfèrent se préparer à une telle éventualité. La baisse des mesures de distanciation ainsi que les retrouvailles familiales peuvent mener à une augmentation des cas. Mais le gouvernement se prépare à affronter cette montée des cas au cas où elle deviendrait une réalité.
Un recul sur les conséquences de Noël en France
La situation à la veille de Noël restait préoccupante et a inquiété de nombreux spécialistes ainsi que le gouvernement qui craignait un reconfinement début janvier. Après plus d’une semaine, le nombre de cas restait stable mais sur la même période, il y a eu beaucoup moins de tests réalisés. En moyenne 500 000 tests étaient réalisés par jour avant Noël contre seulement 350 000 tests entre Noël et le Nouvel an. Le taux de positivité était de 5,2 % la journée du 31 décembre, un taux très proche de celui que l’on pouvait observer mi-décembre. Au niveau des hospitalisations, Noël n’a pas eu un énorme effet visible. La situation n’a pas eu un effet si désastreux que ce qu’on pouvait imaginer. Il ne faut cependant pas croire qu’il n’y a eu aucun impact, les cas sont depuis en constante augmentation comme partout dans le reste de l’Europe.
Malgré la crise sanitaire, il est important de pouvoir continuer à avoir des semblants de vie normale tout en s’adaptant à la situation. Tout notre quotidien a été chamboulé et cela pèse de plus en plus sur le moral des populations à travers le monde. La hausse de la détresse psychologique est alarmante pour beaucoup de médecins. Mais nous avons de nombreux outils à notre disposition pour que cette pandémie se passe sans risque. Noël avait été un moment de pause pour de nombreux Français, notamment pour les étudiants qui ont pu rentrer dans leur famille après un long moment d’absence. Ce Nouvel an va lui aussi rester en mémoire mais si tout le monde respecte les mesures sanitaires qui seront en vigueur, il pourra se dérouler sans crainte et redonner un coup de boost à tout le monde après les mesures plus restrictives de ces derniers mois.
En attendant que le vaccin montre ses premiers effets, il va encore falloir être patient et vigilant.
* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.
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