Journalistes honoraires

26.08.2021

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Par la Journaliste Honoraire de Korea.net Danielle TARTARUGA de France

Soirée au Festival de Cannes en présence de Song Kang-ho, Lee Byun-hun, Yim Si-wan, et le réalisateur Han Jae-rim. ⓒ Jésus Castro-Ortega

Soirée au Festival de Cannes en présence de Song Kang-ho, Lee Byung-hun, Yim Si-wan, et le réalisateur Han Jae-rim. ⓒ Jésus Castro-Ortega


Le Festival de Cannes a eu une saveur très particulière cette année, sonnant comme une sorte de renouveau après de longs mois perturbés par la pandémie. Certes, il n’a pas été aussi festif que d’habitude, mais il a quand même marqué les esprits, car il a proposé une très belle programmation. Globalement, toutes les stars présentes, les journalistes et les professionnels de l’industrie du cinéma, s’accordent à dire qu’il fut ressourçant, malgré l’application des protocoles sanitaires !

Le réalisateur Jésus Castro a vécu le festival « de l’intérieur » et a participé à une soirée mémorable avec les grandes stars coréennes Song Kang-ho, Lee Byung-hun, Yim Si-wan, et le réalisateur Han Jae-rim. J’ai souhaité qu’il présente son parcours à KOREA.NET, qu’il nous parle du festival 2021 et des événements exceptionnels qu’il a vécus en tant que professionnel du cinéma.

Soirée au Festival de Cannes en présence de Song Kang-ho, Lee Byun-hun, Yim Si-wan, et le réalisateur Han Jae-rim. ⓒ Jésus Castro-Ortega

Soirée au Festival de Cannes en présence de Song Kang-ho, Lee Byun-hun, Yim Si-wan, et le réalisateur Han Jae-rim. ⓒ Jésus Castro-Ortega



74ème Festival International du cinéma de Cannes – du 6 au 17 juillet 2021 ⓒ Jésus Castro-Ortega)

74ème Festival International du cinéma de Cannes – du 6 au 17 juillet 2021 ⓒ Jésus Castro-Ortega)


1 / Vous êtes auteur, réalisateur et producteur français, pourriez-vous nous expliquer votre parcours professionnel et nous présenter votre société Grab the Cat ?

Si je devais résumer, je dirais que mon parcours a été pour le moins… sinueux ! Un peu de chance, beaucoup de travail et des rencontres déterminantes ont émaillé mon chemin dans le monde de l’audiovisuel : après quelques années dans le milieu associatif, en tant que médiateur cinéma auprès d’enfants, j’ai fait la rencontre du réalisateur de documentaires Nils Tavernier qui m’a offert la chance de faire mes armes auprès de lui. D’abord en tant que stagiaire, puis assistant, pour finir co-auteur sur deux de ses films. Parallèlement à ces expériences, j’ai commencé à vouloir développer mes propres projets, notamment un documentaire sur l’adaptation du « Transperceneige » par Bong Joon-ho. Après un premier coup d’essai sur le tournage de « Mother », à l’invitation du cinéaste, j’ai pu intégrer l’équipe de « Snowpiercer » en tant que réalisateur du making-of, tout en développant simultanément d’autres projets ! A cette époque, la Corée n’était pas encore totalement dans le viseur des professionnels français et personne ne trouvait d’intérêt pour mon projet sur « Snowpiercer ». J’ai donc décidé de le financer moi-même, et de créer une structure avec trois associés qui eux, croyaient dans le potentiel du film : la société Grab the Cat était née ! En 2014, soit un an à peine après le lancement de notre société, mon documentaire « Transperceneige, de la feuille blanche à l’écran noir » était distribué dans une quarantaine de pays, dont la France, la Corée et les Etats-Unis. Aujourd’hui nous avons quatre courts-métrages à notre actif (dont un court en animation), quatre documentaires, plusieurs films institutionnels, et pas mal de projets... Je tiens d’ailleurs à remercier mes associés sans lesquels ces projets n’existeraient pas : mon « ami de vingt ans » Eddy Fluchon et ma compagne Shanshan Zhu, qui me soutiennent contre vents et marées ! Nombre de ces projets ont d’ailleurs un rapport direct ou indirect avec la Corée, un pays auquel je suis profondément attaché.

Affiche du film « Snowpiercer » ⓒ Wild Side

Affiche du film « Snowpiercer » ⓒ Wild Side


Affiche du documentaire « Transperceneige, de la feuille blanche à l’écran noir ».( Crédits photos Grab the Cat)

Affiche du documentaire « Transperceneige, de la feuille blanche à l’écran noir » ⓒ Grab the Cat




2/ Vous avez travaillé sur des tournages en Corée du Sud, quelles sont les différences dans les méthodes de travail entre un tournage en France et un tournage en Corée ?

Si la méthodologie dans la fabrication des films est sensiblement la même qu’en France, je dirais que la différence réside surtout dans la charge de travail et le dévouement des équipes. Le niveau d’exigence, pour ce que j’ai pu voir, est incroyablement élevé, et j’ai le sentiment que chaque personne sur le plateau se sent investie dans sa tâche. J’ai pu participer à quelques tournages de films de fiction en France, y compris en tant qu’assistant réalisateur, et j’avoue que cela m’a un peu refroidi. A l’inverse, j’ai senti dans les équipes coréennes une émulation et une envie de faire le meilleur travail possible, toujours au service du réalisateur et de sa vision. En même temps, il s’agissait de films tournés par Bong Joon-ho et j’ignore s’il est représentatif de tout le cinéma coréen !

Song Kang-ho et Jésus Castro. ⓒ Jésus Castro-Ortega

Song Kang-ho et Jésus Castro. ⓒ Jésus Castro-Ortega


3/ Qu’appréciez-vous particulièrement lorsque vous intervenez en Corée du Sud ?

Il y aurait tellement de choses à dire… L’efficacité, la gentillesse, l’humilité, l’énergie… A chaque fois que j’ai l’occasion de tourner en Corée (la dernière fois c’était début 2020, pour la vidéo de remerciement de Bong Joon-ho, (pour son César du Meilleur Film Etranger), je suis surpris par la facilité avec laquelle les choses se passent. Sur une note plus personnelle, ce que j’apprécie particulièrement c’est de pouvoir retrouver à chaque fois mes amis coréens et découvrir de nouveaux restaurants ! Un bonheur pour les papilles gustatives.

4 / Vous avez vécu le Festival de Cannes de l’intérieur et une soirée mémorable dans le carré VIP racontez-nous cette soirée aux côtés des « mega-stars » coréennes, Song Kang-ho, Lee Byung-hun, Yim Si-wan ?

Pour être honnête, je n’ai pas d’appétence particulière pour les mondanités. Mais je ne me lasse jamais de me retrouver au milieu de personnalités aussi prestigieuses du cinéma coréen ! A vrai dire, je ne savais pas que la place qu’on m’avait octroyée pour cette projection serait au beau milieu de la délégation coréenne qui venait présenter « Emergency Declaration ». Je dois cela à la gentillesse de Song Kang-ho (que j’avais interviewé quelques jours plus tôt) et de Wonjo Jeong, qui l’accompagnait durant ce festival. Tous deux m’ont fait ce très beau cadeau. Quant à Lee Byung-hun, j’avais eu la chance de le voir une première fois à Séoul en 2010 lors d’une projection en avant-première du film de Kim Ji-woon « I Saw the Devil », à laquelle Bong Joon-ho m’avait invité. Lorsque j’ai rappelé cette anecdote au comédien il a souri en disant être ravi de me revoir pour cette nouvelle avant-première ! Lee Byung-hun est d’une élégance et d’une gentillesse folles, en plus d’être un grand acteur. Quant à Song Kang-ho, qui est désormais mondialement connu (il a été acclamé de longues minutes à son arrivée dans la salle du Palais des Festivals), il n’a de cesse de me surprendre tant il parvient à rester l’homme sympathique, abordable, charismatique et drôle que j’ai connu sur le tournage de « Snowpiercer », puis sur celui de mon documentaire sur « Memories of Murder ». C’est à chaque fois un plaisir de le retrouver ! Le moment le plus surréaliste de la soirée aura été, sans conteste, celui où j’ai été embarqué dans les véhicules de la délégation officielle du film, après la projection, pour aller à la soirée privée en présence des acteurs Song Kang-ho, Lee Byung-hun, Yim Si-wan, et du réalisateur Han Jae-rim… Je mesure la chance et le privilège inouïs que cela représente pour quelqu’un comme moi, qui suis plutôt quelqu’un qui navigue « sous les radars » de la profession, en France en tout cas.

Festival de Cannes 2021 l’acteur Lee Byun-hun et Jésus Castro ⓒ Jésus Castro-Ortega

Festival de Cannes 2021 l’acteur Lee Byung-hun et Jésus Castro ⓒ Jésus Castro-Ortega



Soirée au Festival de Cannes en présence de Song Kang-ho, Lee Byun-hun, Yim Si-wan, et le réalisateur Han Jae-rim. ⓒ Jésus Castro-Ortega

Soirée au Festival de Cannes en présence de Song Kang-ho, Lee Byung-hun, Yim Si-wan, et le réalisateur Han Jae-rim. ⓒ Jésus Castro-Ortega



5/ Avez-vous ressenti cette année une ambiance particulière durant le Festival ?


Oui, évidemment. Même si beaucoup de professionnels du monde entier avaient fait le déplacement pour l’occasion, de nombreux événements n’ont pas pu avoir lieu cette année (dont la « fête coréenne » organisée chaque année à l’occasion du Festival de Cannes). Il régnait une atmosphère assez étrange, moins festive, mais plus cinéphile. En dépit du protocole sanitaire rigoureux mis en place, de manière très efficace d’ailleurs, j’ai tout de même le sentiment d’avoir assisté à une forme de « renaissance » du Festival. Une sorte de « signal de départ » très fort pour le cinéma mondial. Un message disant que non, le cinéma n’était pas mort !

Soirée au Festival de Cannes en présence de Song Kang-ho, Lee Byun-hun, Yim Si-wan, et le réalisateur Han Jae-rim. ⓒ Jésus Castro-Ortega

Soirée au Festival de Cannes en présence de Song Kang-ho, Lee Byung-hun, Yim Si-wan, et le réalisateur Han Jae-rim. ⓒ Jésus Castro-Ortega



5 / Avez-vous des projets pour les mois à venir et particulièrement avec la Corée du Sud ?

Absolument. Je développe, entre autres, un documentaire sur et avec Bong Joon-ho, et je viens d’obtenir une aide de la Commission du Film de Séoul pour un autre projet cher à mon cœur, « Sandera, Ni d’Ici ni d’Ailleurs ». Ce film sera une grande première pour moi, car il comportera certaines scènes de fiction qui seront portées par une comédienne coréenne de renom et dont j’admire le travail. Si les conditions sanitaires le permettent, j’espère aller en Corée à l’automne prochain pour travailler sur ces deux projets… et d’autres !

Merci Jésus Castro d’avoir partagé avec nous ces moments d’exception ! Vous incarnez parfaitement l’amitié franco-coréenne et nous suivrons avec grand plaisir tous vos projets à venir !

Logo de la société de production Grab the Cat. ⓒ Grab the Cat

Logo de la société de production Grab the Cat. ⓒ Grab the Cat


Informations complémentaires :

- Festival de Cannes / Photocall of BI-SANG-SEON-EON / EMERGENCY DECLARATION. En présence du réalisateur HAN Jae-rim Des acteurs SONG Kang-ho, LEE Byung-hun et YIM Si-wan. : https://youtu.be/KkbcuCgd20s

- Société Grab the Cat : www.grabthecat.com

- Page Facebook de la société : https://www.facebook.com/Grab-the-cat-571400032882784

- Page instagram : jesuscastro_france




* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

etoilejr@korea.kr