Journalistes honoraires

09.12.2021

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Par la Journaliste Honoraire de Korea.net CHIRON Millie de France

© CHO Jisook

© CHO Jisook


Madame CHO est enseignante et Directrice de l’Ecole Coréenne de Rouen. J’ai moi-même eu la chance de suivre ses cours de coréen durant trois années lorsque j’étais lycéenne. A travers cette interview, j’ai souhaité revenir sur l’historique de l’Ecole coréenne et sur les cours et ateliers proposés depuis sa création en 2011.

Je remercie vivement Madame CHO d’avoir accepté de participer à cette interview pour Korea.net France.

1. Madame CHO, vous êtes Directrice de l’Ecole Coréenne de Rouen et Professeure de coréen. Pouvez-vous nous présenter en quelques mots votre Ecole coréenne ?

L’école coréenne de Rouen a pour but de promouvoir la langue et la culture coréenne auprès des rouennais. C’est avant tout un lieu où l’on va partager notre amour pour la Corée. La plupart des élèves viennent dans notre école car ils sont tombés amoureux de la Corée, par exemple, via la K-pop ou la gastronomie coréenne.

2. Si vous acceptez, pourriez-vous nous détailler un peu votre parcours professionnel et/ou personnel ?

J’ai tout d’abord étudié la langue française au lycée en Corée. J’avais un très bon professeur de français qui a vraiment suscité mon intérêt pour la France. Il avait lui-même fait un doctorat en France et nous parlait beaucoup de la culture du pays, de la littérature avec des auteurs comme Baudelaire, Maupassant. Il avait une méthodologie différente des autres professeurs. C’est donc la philosophie et le mode de vie à la française qui m’ont attirée.

Lors de ma dernière année de lycée, j’ai hésité à poursuivre soit le coréen, soit le français à l’Université. Ces deux matières me passionnaient. Sur les conseils de l’un de mes professeurs j’ai décidé de poursuivre le français. Je suis allée dans l’Université où mon professeur de français de lycée enseignait : à l’Université de Hannam où j’ai obtenu une Licence en langue et littérature française. Ensuite, je suis partie à l’Université de Chungnam pour faire mon Master en didactique du français langue étrangère.

Pendant mes études de Master, j’ai eu l’opportunité d’enseigner au centre de langues de l’Université de Chungnam. J’ai été la première professeure de français dans ce centre de langues. J’ai donc créé des programmes, choisi les supports d’enseignement.

C’est grâce à cette expérience que j’ai trouvé ma vocation pour, plus tard, créer l’école coréenne de Rouen.

Je suis arrivée en France en 2009, avec mon mari et mon fils. Avec mon mari nous avons étudié à l’Université de Rouen. J’ai obtenu un Master en Diffusion du français et je suivais des cours de français en parallèle avec le centre de langues de l’Université de Rouen. C’est seulement deux ans après, en 2011 que j’ai pu ouvrir l’école coréenne de Rouen.

© Ecole Coréenne de Rouen, logo

© Ecole Coréenne de Rouen, logo



3. Dans quel contexte l’Ecole coréenne a-t-elle été créée à Rouen ? Depuis quand existe-t-elle ?

J’ai créé l’école coréenne en 2011. Je venais d’arriver en France quelques années auparavant, en 2009. A l’époque, je connaissais le phénomène « Hallyu » (la vague coréenne) en Asie mais je ne savais pas que le phénomène était arrivé jusqu’en Europe.

A Rouen, les gens que j’ai pu rencontrer ont montré beaucoup d’intérêt pour la Corée et il y a eu beaucoup de demandes pour apprendre le coréen dans mon entourage. Au début, j’ai commencé à donner des cours particuliers à des élèves de Lycée et à des français d’origine coréenne. Je n’ai pas accepté tout de suite de donner des cours, mais j’ai finalement accepté, puis j’ai décidé de tenter l’aventure et de créer l’Ecole Coréenne. De plus, j’avais déjà de l’expérience et je connaissais la pédagogie grâce à mes études en Corée et en France et cela a été un réel atout.

4. Combien de niveaux de Coréen proposez-vous ?

Il faudrait plutôt parler d’un avant et d’un après Covid-19. Pour la période avant la pandémie, nous proposions trois niveaux pour les cours de coréen. La première année correspondait au niveau débutant, le cours était appelé « coréen général ». La deuxième année et la troisième année étaient consacrées à la préparation du TOPIK 1 (Test of Proficiency in Korean).

J’ai choisi de préparer les élèves à l’examen du TOPIK car environ 80% des élèves sont des lycéens ou des collégiens et 20 % sont des adultes. Il m’a donc semblé logique de leur proposer cette préparation à l’examen. En effet, l’obtention du TOPIK donne la possibilité aux élèves de pouvoir plus facilement faire des stages en Corée du Sud. Le TOPIK peut également leur permettre d’obtenir une équivalence de leur niveau de coréen s’ils souhaitent poursuivre les études coréennes à l’Université, ils n’auront pas à reprendre depuis le début leur apprentissage de la langue.

Avant la pandémie, nous étions à 100 % de réussite à l’examen du TOPIK pour les élèves qui avaient suivi les trois niveaux.

5. Combien d’étudiants accueillez-vous tous les ans ?

Avant la pandémie du Covid-19, nous accueillions une soixantaine d’élèves pour les cours de coréen, tous niveaux confondus.

Pour les cours de danse K-pop, nous avions une cinquantaine d’élèves.

Au total nous avions environ une centaine d’élèves dans l’école tous les ans.

6. Comment envisagez-vous la reprise des cours après la pandémie ? Y-a-t-il des changements prévus dans le programme ?


Oui, je souhaite faire évoluer le programme que nous proposons. La première année de coréen général pour les débutants ne va pas changer. J’aimerais surtout apporter des changements pour les années 2 et 3. Selon moi, la préparation du TOPIK 1 étendue sur les années 2 et 3 prend trop de temps. Je souhaiterais préparer les élèves en un an, en proposant des cours deux fois par semaine au lieu d’un seul cours d’une heure et demie par semaine.

Ensuite j’aimerais, à partir de la deuxième année, proposer des cours de coréen qui alternent entre présentiel et distanciel.

Enfin, je souhaiterais, à partir de la troisième année, proposer des cours 100% en ligne. Pendant le confinement, j’ai eu de nombreuses demandes pour proposer des cours en ligne mais je n’étais pas encore prête. Après le confinement, j’ai commencé à apprendre par moi-même à créer mes propres cours en ligne. Je me suis inspirée de professeurs coréens qui se sont très vite adaptés au contexte sanitaire et qui partageaient leur expérience en ligne.

Proposer des cours en ligne est un nouveau challenge que je me suis lancé. Je voudrais être capable d’enseigner en distanciel aussi efficacement qu’en présentiel. Je suis donc en train d’apprendre en autodidacte des méthodes. Il y a également beaucoup de livres qui ont été publiés sur le sujet en Corée, là-bas on parle beaucoup d’un avant et d’un après Covid-19.

7.  Pouvez-vous nous présenter les cours de danse K-pop proposés dans votre Ecole ?

Tout d’abord, notre professeur de danse K-pop s’appelle Dylan Levasseur. C’est un ancien élève de notre école qui a suivi les cours de danse K-pop lui aussi. Il adore la Corée et danse avec nous depuis le Lycée. Même s’il n’est pas danseur professionnel, je lui ai proposé le poste car j’apprécie le fait qu’il partage notre amour pour la Corée.

Nous avons décidé de proposer les cours de danse K-pop car nous avons eu beaucoup de demandes. Avec mon mari nous avons donc commencé à chercher un intervenant pour répondre à la demande des rouennais.

© Ecole Coréenne de Rouen, cours de danse K-pop 2021-2022

© Ecole Coréenne de Rouen, cours de danse K-pop 2021-2022


8. Pourriez-vous nous parler de votre équipe pédagogique ?

Dans notre équipe, nous sommes cinq : je suis Directrice et enseignante, ensuite il y a Dylan, le professeur de danse K-pop, il y a aussi Nicolas, un ancien élève, avec qui j’aimerais organiser un projet de projection de films coréens. Nicolas a obtenu un Master en histoire, il a fait un mémoire en lien avec la Corée. Ce projet pourrait lui permettre de partager ses connaissances avec nos élèves. Nous avons également Monsieur Kim, un animateur d’atelier culinaire qui intervenait une fois par trimestre avant le Covid. Il y a aussi Lucie à qui je voulais proposer d’animer un cours de coréen pour les enfants avant le Covid.

9. Quels sont les points forts de votre Ecole ?

Les points forts de notre école sont : l’enseignement et la pédagogie de qualité que je peux proposer grâce à mon parcours et mes études en France et en Corée. Un autre point fort : nous essayons toujours de proposer des ateliers qui répondent aux demandes des rouennais, en fonction de leurs intérêts. Nous avons donc une approche personnalisée.

10. L’implantation de cette formation à Rouen est-elle déterminante ?

L’implantation de l’école à Rouen n’était pas prévue au départ. Avec mon mari, nous nous sommes installés en Normandie car mon beau-père habite à Honfleur. Nous avons donc choisi l’Université de Rouen avec mon mari pour faire notre Master. Rouen n’est pas une ville très connue pour les coréens, il y a d’ailleurs très peu de coréens à Rouen, du moins je n’en connais pas beaucoup, peut-être une dizaine. Nous avons donc eu certainement plus de chance de ne pas avoir trop de concurrence pour les cours de coréen. Le fait d’être implantés à Rouen nous a également offert davantage de liberté car nous sommes la seule école coréenne à Rouen et plus largement en Normandie. Cette localisation nous a permis de toucher un plus large public venant de toute la Normandie. Cela nous a également donné de plus grandes responsabilités et une volonté de bien faire.

11. L’engouement pour la culture et la langue coréenne a largement évolué au cours des dernières années, comment avez-vous ressenti ces changements ?

Le phénomène « Hallyu » (la vague coréenne) évolue en France et dans le monde. Je suis ravie en tant que professeure de voir le grand succès de la Corée, de la K-pop, des dramas, des films coréens. A Rouen, j’ai pu sentir une croissance de cet engouement à travers l’augmentation des demandes pour des cours de coréen. Aujourd’hui, j’ai notamment l’opportunité d’enseigner le coréen à Neoma Business School, cela montre que la Corée devient une puissance majeure et que la demande pour apprendre le coréen évolue. Un autre exemple avec le Festival Korea Live qui a eu lieu à Rouen en 2018 et en 2019. De plus en plus de personnes viennent et s’intéressent à ce genre d’événement.



© CHO Jisook, affiche Korea Live 2019, Rouen

© CHO Jisook, affiche Korea Live 2019, Rouen


 © CHO Jisook, Korea Live 2018, Rouen

© CHO Jisook, Korea Live 2018, Rouen


 © CHO Jisook, Korea Live 2018, Rouen

© CHO Jisook, Korea Live 2018, Rouen



12. Quel(s) conseil(s) auriez-vous à donner à nos lecteurs qui souhaiteraient apprendre le coréen ?

Je conseillerais de tomber amoureux de la Corée car si on adore la Corée à travers le taekwondo, la gastronomie, ou la K-pop, la langue sera plus facile à apprendre car l’apprentissage sera directement lié à un intérêt pour le pays.

© CHO Jisook, Korea Live 2019, Rouen

© CHO Jisook, Korea Live 2019, Rouen


© CHO Jisook, Korea Live, Rouen

© CHO Jisook, Korea Live, Rouen


© CHO Jisook, Korea Live, Rouen

© CHO Jisook, Korea Live, Rouen



« Je souhaiterais dire un grand merci à la ville de Rouen qui nous a donné l’opportunité de créer notre Association. Grâce à son soutien nous poursuivons notre activité à Rouen », a déclaré Madame CHO. 

Vous pouvez retrouver toute l’actualité de l’Ecole coréenne de Rouen sur son site internet :
https://ecolecoreenne76.fr




* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

etoilejr@korea.kr