Journalistes honoraires

17.04.2023

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© Marla Josephine Arbach

© Marla Josephine Arbach




Par la journaliste honoraire de Korea.net Marla Josephine Arbach du Canada


Dans la première partie de cet article sur la musique traditionnelle coréenne, je vous avais présenté trois groupes musicaux mis en vedette dans le projet de vidéos « Gugak in (人) » qui recréent des cérémonies traditionnelles coréennes dans l’espoir de voir la pandémie Covid-19 prendre fin. Dans cette deuxième partie article, j’aimerais vous présenter quatre autres œuvres de cet projet qui abordent les difficultés de la crise sanitaire. J’apprécie que les artistes utilisent leur art pour connecter les spectateurs du monde entier. Malgré le fait que nous sommes tous issus de régions et de cultures différentes, nous ressentons tous les mêmes émotions : la solitude, la tristesse, l’épuisement, l’enthousiasme, la bienveillance, la détermination et l’espoir.

WALZA Tightrope Walk (왈자 줄타기), par Ajae (예인집단 아재), octobre 2021


Cette chanson est une session emballante de funambulisme dans laquelle les artistes chantent et plaisantent dans le style traditionnel, mais en adaptant leurs répliques au thème de la pandémie de Covid-19. Les artistes sont aussi accompagnés par des musiciens qui jouent des instruments traditionnels de percussion, à vent et à cordes. Je n’avais jamais vu cette forme d’art traditionnelle coréenne, mais les artistes ont très bien réussi à engager les spectateurs, même si on ne comprenait pas tous les dialogues. Ils maîtrisent vraiment leur discipline, et j’ai trouvé que l’idée d’une session de funambulisme convenait parfaitement à la pandémie, où j’ai souvent l’impression qu’on est en équilibre et qu’on risque de perdre l’équilibre et de tomber à tout moment. La vidéo a été tournée à la forteresse Jukjusanseong à Anseong.

2020, Frozen in Time (어느 쓸쓸한 노래), par Park In-hye et Yu Chan-mi, septembre 2021


Ce titre est une composition pour piano et voix interprétée par deux chanteuses de théâtre et de pansori. Elle décrit la réalité triste et sombre de l'arrêt des activités humaines au début de la pandémie. La composition est moderne et les images représentent une ville contemporaine figée dans le temps, mais la technique vocale donne à l’œuvre une texture traditionnelle. Les paroles expriment le désir de retourner aux vies dynamiques que nous menions avant 2020, un sentiment auquel les spectateurs s’identifieront sans aucun doute. Cette vidéo a été tournée au Sewoon Shopping Center Observatory, à Séoul.

Nanbong, par AkDang, octobre 2021


S'inspirant de la chanson folklorique « Nanbongga » de Seodo, un genre de chanson transmis dans les provinces du nord-ouest et désigné patrimoine culturel immatériel, cette œuvre « exploite des variations dynamiques du rythme jangdan afin d’exprimer notre désir de reprendre le mode de vie qui nous a été arraché par la pandémie ». Je n’ai aucune formation en gugak, mais j’ai noté les variations de rythme, et j’ai trouvé que l’arrangement avec le janggu (tambour), le piano, le bipa (un instrument à cordes semblable au luth) et la voix a très bien communiqué le sentiment de désir ardent évoqué dans la description de l’œuvre. La vidéo a été tournée à la couche sédimentaire de la mine Daebu à Ansan, qui offre une vue panoramique sur des couches mésozoïques et des masses de pierre volcanique.

The Beast King (백수지왕), par Choori Art Company, décembre 2022


Ce dernier titre est une performance de yeonhee (연희, le théâtre traditionnel coréen) dans laquelle des lions coréens se rassemblent afin de surmonter les difficultés qu’affronte la nation à cause de la pandémie. Chaque bête représente une région et effectue une danse traditionnelle exprimant le désir de chasser les forces maléfiques en souhaitant le bonheur. J’ai adoré toutes les danses, en particulier celle qui représentait la région de Namsan (dont la bête était un tigre, pas un lion), où la chorégraphie incorporait des sauts, des coups de pieds et des culbutes, et la danse finale où toutes les bêtes ont dansé ensemble. Je n’ai jamais vu une performance de yeonhee, mais j’ai trouvé la combinaison de danse, de musique, et de dialogue interpellant les artistes et les spectateurs très amusante et intéressante. J’espère pouvoir assister à un tel spectacle en personne un jour. La vidéo a été tournée à la pagode de pierre du temple Mireuksa, à Iksan, qui fut construite en 639 durant la période du royaume de Baekje. C’est la pagode en pierre la plus ancienne encore debout en Corée, désignée trésor national. Le cadre historique enrichissait la performance, parce qu'il nous permet d'imaginer les générations de gens qui auraient visité ce lieu sacré au fil des siècles pour des pratiques de « byeoksajingyeong » (벽사진경 [辟邪進慶], qui éloignent les forces maléfiques et souhaitent la bonne fortune).


Ces vidéos et toute la série « Gugak in (人) project » sont disponibles sur la chaîne Youtube du National Gugak Center (https://www.youtube.com/user/gugak1951).



* Cet article a été rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

caudouin@korea.kr