Par la journaliste honoraire Ariane Mas de France, photos Ariane Mas

« Le monde est un livre, et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page. »

Saint Augustin, philosophe et théologien chrétien de l’Antiquité.

On y vient en curieux pour la découverte ;
on y vient pour préparer son voyage ;
on y vient pour y trouver des manuels d’apprentissage ;
on y vient pour découvrir ou approfondir ses connaissances sur la culture, la littérature, la poésie, l’histoire, la spiritualité, les romans, les BD, la cuisine…

Dans cette jolie boutique à la façade d’un rouge élégant, une équipe de libraires chaleureuses et passionnées nous accueille. Le succès est tel que tous les admirateurs de l’Asie s’y précipitent. C’est une véritable bulle enchantée où l’on peut tranquillement feuilleter, demander des conseils de lecture, commander des livres. Les clients pour la plupart sont des amateurs éclairés ou en devenir.

En quoi la librairie Le Phénix est-elle un lieu incontournable à Paris pour les amoureux de la Corée du Sud ?

La librairie a été fondée en 1965 par Régis Bergeron (1923-2007) fondateur de la première heure, journaliste, et homme engagé. En 1975, Claire Jullien (décédée en 2008), une humaniste et sinologue extraordinaire, le rejoint. La librairie se situe au 72 boulevard de Sébastopol, dans le 3e arrondissement de Paris, au cœur du quartier des Arts-et-Métiers, lieu historique de l’une des migrations chinoises au XXème siècle. À ses débuts, la librairie est spécialiste de la Chine, avec une posture très politique. Depuis, elle s’ouvre à une grande partie des pays d’Asie. Ce qui m’amène à parler tout particulièrement de la Corée du Sud.

Au pays du matin calme, le choix des livres proposés est à la mesure du syndrome de Stendhal ! Au rez-de-chaussée vous trouverez entre autre les rayons cuisine, spiritualité ou médecine, puis un petit escalier vous invite à l’étage où se trouve le fond coréen qui comprend des livres édités en Corée de langues coréenne et française. Il y a également le rayon coréen dans sa globalité dont les livres sont importés de Corée.

L’aventure débute en 2010 grâce à Anthony, un libraire qui bataille pour introduire les manuels d’apprentissage de la langue coréenne. Puis la collection s’enrichit de manuels universitaires et d’apprentissage en autodidacte du TOPIK (Test of Proficiency in Korean), d'albums jeunesse, de bandes dessinées, de manhwa (만화) et de webtoons en langues coréenne et française, généralement gratuits sur téléphone. Néanmoins, ceux-ci existent également en format papier, souvent utilisés par les apprenants. Mais ceux-ci ne sont pas adaptés à la lecture et leur prix paraît onéreux. Il y a également des romans, de la poésie, de la littérature contemporaine, des traductions d’ouvrages en français vers le coréen, de la littérature coréenne en anglais et de la politique. Sur des tables, des livres accueillent le petit mot manuscrit du libraire, véritable marque d’authenticité de la relation entre les professionnels et leurs visiteurs. Mais la récompense ultime, ce sont les rencontres et dédicaces avec des auteurs et les conférences régulièrement organisées tout au long de l’année.

À la surprise générale, cet engouement pour la Corée du Sud que l’on appelle Hallyu (한류) ou la vague coréenne, née dans les années 90, perdure jusqu’à gagner de nouveaux publics aujourd’hui. Les livres participent considérablement à ce phénomène planétaire. Malgré les spécificités culturelles coréennes dans le décor, la langue, les costumes et les arts traditionnels, nous partageons tous ce sentiment d’universalité qu’est le vivre ensemble.

Je remercie infiniment Clémence, libraire à la librairie le Phénix, pour son enthousiasme et sa disponibilité pour toute l’aide apportée afin d’enrichir l’article.

* Cet article a été rédigé par une journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

etoilejr@korea.kr