Par la journaliste honoraire de Korea.net Lilas Boulérot-Guillard de France, photos Lilas Boulérot-Guillard
Le musée Cernuschi est un musée d'arts asiatiques situé dans le 8e arrondissement de Paris. Il est dédié à l'art et à la culture de l'Asie, avec une collection de plus de 12 000 objets d'art, dont des peintures, des sculptures, des céramiques, des textiles et des objets d'art décoratif en provenance de Chine, du Japon, de Corée et d'autres pays asiatiques.
Il a été fondé en 1898 par Henri Cernuschi, un banquier français qui avait voyagé en Asie et avait collectionné de nombreux objets d'art asiatiques. Le musée a été construit pour abriter sa collection et est devenu l'un des premiers musées d'art asiatique en Europe.
Le musée Cernuschi présente en ce moment un échantillon des œuvres de l'artiste coréen Kim Tschang-Yeul avec une exposition intitulée La goutte et le trait. Toiles hyperréalistes, ambiguïté visuelle, trompe-l'œil, autant de termes pouvant être utilisés pour décrire le travail exposé à Paris. Mélangeant gouttes d’eau et sinogrammes (écriture chinoise), l’artiste crée de véritables contrastes entre le fond (traits) et l’objet principal (goutte).
Kim Tschang-Yeul (ou Kim Chang-yeol) est né en 1929 à Maengsan, en Corée du Sud, et a étudié l'art à Séoul et à Paris et est connu pour ses peintures abstraites et pour son utilisation de la technique du goutte-à-goutte, dans laquelle il laissait la peinture couler lentement sur la toile.
Kim Tschang-Yeul est surtout connu pour ses séries de peintures Waterdrops (gouttes d'eau) et Mindscapes (paysages mentaux), dans lesquelles il explore la nature changeante de la réalité à travers des motifs répétitifs et des variations subtiles de couleur et de texture. Il a également été influencé par le mouvement artistique de l'art informel et de l'expressionnisme abstrait.
Il est intéressant de noter que l’artiste n'a pas uniquement utilisé des toiles pour produire ses œuvres, mais aussi des objets plus quotidiens comme des journaux. Dans l'exposition présente à Paris on peut d'ailleurs observer une coupure de journal qui fait écho avec l'actualité française actuelle et les grèves qui ont lieu depuis plusieurs mois. Non pas simple objet de beauté, l'art est un témoin de l'histoire.
En utilisant des sinogrammes, l'artiste permet d'ancrer ses œuvres dans le domaine de l'art asiatique. Bien que le coréen possède son propre alphabet (le hangeul) depuis le 15e siècle, la seule écriture utilisée a pendant longtemps été l'écriture chinoise, symbole de l'influence du pays sur l'ensemble du continent.
Kim Tschang-Yeul a souvent utilisé des tons monochromes ou atténués, en se concentrant principalement sur les nuances de bleu, de gris et de blanc. Cette palette de couleurs minimaliste permet aux gouttes d'eau de se démarquer et d'intensifier leur impact sur le spectateur, sans que celui-ci soit distrait par des teintes voyantes.
Les œuvres de Kim Tschang-Yeul ont été exposées dans de nombreuses expositions individuelles et collectives à travers le monde, notamment au musée national d'art contemporain de Corée et à la Biennale de Venise. Il est décédé en 2021 à l'âge de 91 ans.
Vous pouvez découvrir les œuvres de Kim Tschang-Yeul au musée Cernuschi du 14 avril au 30 juillet 2023. L’exposition est gratuite et il n’est pas nécessaire de réserver.
* Cet article a été rédigé par une journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.
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