Journalistes honoraires

09.06.2023

Voir cet article dans une autre langue
  • 한국어
  • English
  • 日本語
  • 中文
  • العربية
  • Español
  • Français
  • Deutsch
  • Pусский
  • Tiếng Việt
  • Indonesian
Par la journaliste honoraire de Korea.net Danielle Tartaruga de France, photos Danielle Tartaruga

Le cœur de la Corée bat en Bourgogne, plus précisément au château de Montagny, une belle demeure du XIXe siècle, qui appartient à une famille coréenne depuis six ans ; celle-ci a accueilli les participants à un stage de Maedup pendant quatre jours.

Le château de Montagny © Danielle Tartaruga

Le château de Montagny. © Danielle Tartaruga


Le Parc du château de Montagny © Danielle Tartaruga

Le parc du château de Montagny. © Danielle Tartaruga


La maison coréenne. © Danielle Tartaruga

La maison coréenne. © Danielle Tartaruga


La salle de stage à l'intérieur de la maison coréenne. © Danielle Tartaruga

La salle de stage à l'intérieur de la maison coréenne. © Danielle Tartaruga


Le Maedeup 매듭 ou plus souvent traduit Maedup en Europe, c’est l’art de savoir réaliser les nœuds coréens avec un fil unique. Cette tradition de la parure coréenne est très ancienne, on en trouve des traces sur des peintures bouddhiques dès l’époque de Goryeo (918-1392), mais cela remonterait même au premier siècle de notre ère. Selon l'Administration du patrimoine culturel (CHA), « les nœuds coréens ont été influencés à l’origine par la Chine du fait de leurs fréquents échanges, puis s’étant appropriée les techniques, la Corée a créé ses propres nœuds et on estime que les nœuds coréens ont ensuite influencé le Japon. Mais le Japon a mis l'accent sur la fonction des cordes plutôt que sur le nœud décoratif lui-même ».

En Corée, il est à la fois l’expression d’un art de vivre, mais également d’une grande habileté manuelle, car il s’agit de réaliser des nœuds complexes, grâce au seul travail des mains, en deux ou trois dimensions, à l’aide d’une seule cordelette, fil de soie, de lin, de bambou, le fil de chanvre encore de laine.

Objet élégant, il était très prisé par la noblesse, pour orner le hanbok (le norigae - 노리개, nœud porte-bonheur, s’accrochait sur le vêtement traditionnel coréen) ou encore pour orner le Hopae (plaquette en bois qui permettait aux hommes de plus de 16 ans de prouver leur identité, durant la dynastie Joseon), mais aussi les instruments de musique, ou les objets décoratifs d’intérieur (y compris devant les portes ou les fenêtres).


Il s’est démocratisé bien sûr au fil du temps et on pensait qu’il pouvait apporter chance et bonheur.

Il existe de nombreuses formes et les noms sont inspirés par les fleurs et les insectes, tels le nœud chrysanthème, le nœud gingembre, le nœud libellule ou papillon, etc.

De nos jours on en voit encore beaucoup dans les maisons et même de façon assez inattendue ! Comme par exemple, cousus sur l’arrière du col des toges des magistrats en Corée.

Exemples de Maedup réalisés par Madame Kim Sang Lan © Danielle Tartaruga

Exemples de Maedup réalisés par Mme Kim Sang Lan. © Danielle Tartaruga


Le Centre Culturel Coréen de Paris avait organisé des cours en ligne pendant la pandémie de Covid, ce qui avait permis à des personnes de toute la France de s’initier à l’art du Maedup. Bien que ces cours aient été abandonnés lorsque la situation sanitaire s’est améliorée, certaines participantes ont gardé contact. Ce stage fut organisé par l’une d’elles, avec l’accord de la spécialiste de cet art en France, Mme Kim Sang Lan. C’est d’ailleurs elle qui enseigna par vidéo-conférence durant l’année 2020.

Mme Kim Sang Lan est coréenne, ancienne professeure d'université diplômée d'arts plastiques et d'arts appliqués, elle pratique également depuis plus de trente ans le Maedup, qui lui a été transmis par un maître coréen. Cette artiste renommée vit en France, elle enseigne l’art des nœuds au Centre Culturel Coréen de Paris, au musée Guimet et dans d’autres endroits de la capitale. Elle a déjà exposé ses œuvres résolument modernes et design un peu partout dans le monde (Tokyo, Manchester, Bruxelles, Séoul, etc.) et à Paris bien sûr.

Madame Kim Sang Lan devant le château. © Danielle Tartaruga

Mme Kim Sang Lan devant le château. © Danielle Tartaruga


Le stage c’est ainsi déroulé sur quatre jours avec un regroupement des huit participantes en Bourgogne. Les matinées furent consacrées à l’activité Maedup.

Les stagiaires concentrées sur la réalisation des nœuds coréens. © Danielle Tartaruga

Les stagiaires concentrées sur la réalisation des nœuds coréens. © Danielle Tartaruga


Hospices de Beaune © Danielle Tartaruga

Hospices de Beaune. © Danielle Tartaruga


Hospices de Beaune © Danielle Tartaruga

Hospices de Beaune. © Danielle Tartaruga


Les après-midis, il y en a eu pour tous les goûts, une visite touristique aux Hospices de Beaune, des activités nature (promenades en forêt, cueillette d’ail des ours) ou encore des ateliers de cuisine coréenne. Atelier kimchi de pissenlits (민들레 김치 ) et pickles d’ail des ours (명이 장아찌 ).

Atelier kimchi de pissenlits, animé par Madame Hong Lim YU © Danielle Tartaruga

Atelier kimchi de pissenlits, animé par Mme Hong Lim Yu. © Danielle Tartaruga


Préparation des repas coréens par Madame Hong Lim YU © Danielle Tartaruga

Préparation des repas coréens par Mme Hong Lim Yu. © Danielle Tartaruga


L’ensemble des repas, tous coréens, furent pris en commun ; préparés avec beaucoup de soin et de générosité, par Mme Hong Lim Yu, la propriétaire du château, spécialiste de la cuisine royale coréenne, de la cuisine des temples, de macrobiotique, et de la cuisine et pâtisserie traditionnelles coréennes. C’est d’ailleurs, elle qui anima le stage de cuisine coréenne.

Son livre sortira cet automne, j’aurai le plaisir de présenter son travail et cet ouvrage dans quelques mois.

Repas coréen partagé par les stagiaires et debout Madame Hong Lim YU et sa belle-sœur. © Danielle Tartaruga

Repas coréen partagé par les stagiaires et debout Mme Hong Lim Yu et sa belle-sœur. © Danielle Tartaruga


Un des repas coréens, ici des mandu (raviolis coréens). © Danielle Tartaruga

Un des repas coréens, ici des mandu (raviolis coréens). © Danielle Tartaruga


Le jardin coréen avec les jarres traditionnelles coréennes Onggi (옹기). © Danielle Tartaruga

Le jardin coréen avec les jarres traditionnelles coréennes Onggi (옹기). © Danielle Tartaruga


Après le petit déjeuner du quatrième jour, tout le monde a repris le chemin du retour, la tête pleine de très bons souvenirs et chacune satisfaite de ses réalisations et de l’apprentissage de nouveaux nœuds coréens, assez complexes d’ailleurs !

Apprentissage de nœuds compliqués. © Danielle Tartaruga

Apprentissage de nœuds compliqués. © Danielle Tartaruga


Démonstration pour la réalisation d’un nœud par Madame Kim Sang Lan. © Danielle Tartaruga

Démonstration pour la réalisation d’un nœud par Mme Kim Sang Lan. © Danielle Tartaruga



Cette immersion en Corée fut comme une bouffée d’oxygène pour les stagiaires parisiennes et de très bons moments de partages entre cultures coréenne et française ! Mais pas uniquement française, puisqu’il y avait dans le groupe une Japonaise, une Vietnamienne, une Danoise et une autre personne d’origine chinoise ! Preuve que la culture coréenne rassemble !

Informations complémentaires :
Produits culinaires coréens fabriqués en France, Société de Mme Hong Lim Yu : https://www.maisonyuga.com/
Découvrir le travail artistique de Mme Kim Sang Lan : https://pointcontemporain.com/sanglan-kim-portrait-dartiste/
http://www.kimsanglan.art/



* Cet article a été rédigé par une journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

etoilejr@korea.kr