Par la journaliste honoraire de Korea.net Laurène Cermal de France
Du 29 juin au 9 juillet s'est déroulé le 27e festival international du film fantastique de Bucheon, dit BIFAN.
Sa devise ? « C'est normal d'être bizarre ».
Son slogan ? « Stay Strange ».
Affiche du BIFAN. © BIFAN
Vous le devinez donc, le BIFAN laisse l'ordinaire au placard pour laisser place à l'extraordinaire.
Plus concrètement, le BIFAN est un festival culturel représentatif qui symbolise Bucheon, la cité de la littérature créative de l'Unesco. Le lancement du festival a eu lieu en 1997. Il a permis à ceux qui font partie des plus grands aujourd'hui comme Peter Jackson, Christopher Nolan ou Guillermo del Toro de présenter leurs œuvres.
Le BIFAN se veut hors des sentiers battus et a soulevé de nombreuses questions concernant les censures à travers des spectacles pouvant être provocateur. Mais l'unicité de BIFAN est soutenue et aimée du public et chaque année se sont des invités nationaux et internationaux qui viennent au festival et de nombreux films y sont présentés.
Cette année, le film d'ouverture était
Beau is afraid de Ari Aster, film sur Beau, célibataire aux démons du passé persistant qui, alors qu'il doit rejoindre sa mère pour un enterrement, va se rendre compte que la vie ne se passe jamais comme on le veut. Le film de clôture fût d'un tout autre genre puisqu'il s'agit du film d'horreur
Sana de Takashi Shimizu traitant d'une malédiction autour d'une musique.
Le BIFAN propose divers programmes tels qu'une section compétition Bucheon Choice et Korean Fantastic, Mad MaxX qui présente de nouvelles créations de réalisateurs acclamés mais aussi un programme spécial, Folk Horror qui se penche sur la tendance importante des films d'horreur folkloriques dans le cinéma mondial.
Mais l'un des programmes vedette du BIFAN est le focus sur un acteur ou une actrice coréen(ne). Cela permet non seulement de mettre en avant une vedette du cinéma coréen mais aussi le cinéma coréen lui-même. Et cette année, le BIFAN a eu l'honneur de recevoir Choi Min-sik, l'acteur vedette de
Old Boy, film de Park Chan-wook ayant reçu le grand prix du festival de Cannes en 2004. Lors de cette rencontre, c'est une rétrospective de dix films choisis par l'acteur qui a été présentée ainsi que
Vapor (1988) et
On The Way To The Winter (1989), les deux premiers films de Choi Min-sik qui, pour la première fois, ont été projetés après avoir été restaurés numériquement. Ceux présents ont eu aussi la chance de participer à une session de discussion avec l'acteur.
Choi Min-sik dans Old Boy. © CJ ENM
BIFAN encourage aussi chaque année des talents du cinéma uniques et poussés à la marge. Cette année, des films LGBTQ+ exceptionnels ont été projetés comme Egoist, film japonais de Matsunaga Daishi autant provocateur qu'émouvant et le film coréen
The Eighth Sense de Werner Du Plessis et Baek Inu, mêlant les sujets souvent tabous découverte de l'amour, plaies du passé et dépression.
Affiche internationale de la série The Eighth Sense. © Playgram
Goedam Campus
Cette année, BIFAN ouvre la quatrième saison de Goedam Campus.
Le Festival international du film fantastique de Bucheon (BIFAN) et la ville de Bucheon se sont associés pour lancer le projet Goedam en 2020 qui permet de découvrir des courts métrages. En 2021, le projet s'est étendu et s'est vu inclure un soutien créatif en créant le campus Goedam.
Le campus de Goedam, c'est le soutien et l'encadrement dans la planification et le développement par Goedam Short Films Production et Goedam Archive. Le projet prévoit aussi un programme de participation citoyenne à l'intention des futurs créateurs et des étudiants. Les projets retenus par le Campus Goedam seront présentés aux investisseurs et producteurs. Les participants exploreront les possibilités de production et seront reliés au projet BIFAN Industry Gathering, qui propose des programmes mondiaux projetés en ligne et qui offre des bourses de soutien post-production et à la distribution.
BIFAN c'est tout simplement la magie coréenne qui ouvre les portes du cinéma à tous en faisant fi des préjugés et en associant ce que certains appelleraient bizarre à l'extraordinaire.
* Cet article a été rédigé par une journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.
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