Par le journaliste honoraire de Korea.net Antoine Sabrasès de France
Floating Island au coucher du soleil, le 21 juillet 2023. © Antoine Sabrasès
Un doux parfum de France flotte sur les rives du Han en ce vendredi 21 juillet. Repoussé d’une semaine en raison des fortes pluies qui se sont abattues sur la Corée du Sud, Bastille Day réunit comme chaque année les communautés française et francophile sur Floating Island, un spectaculaire écrin futuriste situé sur le fleuve qui traverse Séoul, pour célébrer la fête nationale française !
Après avoir franchi le pont qui conduit sur le lieu de l’événement, c’est tout l’esprit du 14 juillet qui attend les quelque 700 participants : décorations tricolores, airs de Piaf, tenues « french chic » et sourires sur toutes les lèvres. Une coupe de champagne est proposée aux arrivants ainsi qu’un buffet garni de charcuterie française, de quoi faire naître un brin de nostalgie chez les Français et beaucoup d’enthousiasme chez les Sud-Coréens.
« Je suis venue parce que j’adore la culture française en général. L’ambiance est très sympathique ici, c’est idéal pour pratiquer mon français. Il y des rillettes, du saucisson et du vin. Tout ce qu’il faut pour passer une bonne soirée ! », jubile Sejin, une informaticienne de 28 ans.
Organisé par la Chambre de Commerce et d’Industrie franco-coréenne (FKCCI) en collaboration avec l'ambassade de France en Corée, Bastille Day s’est imposé comme l’un des plus importants rassemblements de la communauté franco-coréenne pour embrasser l'essence de la culture française mais aussi plus d’un siècle d'amitié et de liens économiques entre Paris et Séoul.
Un moment de rencontre « à la française » entre les convives des deux nations, avec le soutien de près de 40 entreprises partenaires de la FKCCI.
France et Corée étaient réunies lors de Bastille Day. © Julien
À partir de 20h, place à la cérémonie d’ouverture ponctuée par les hymnes nationaux français et sud-coréen sous les doigts de l’ensemble Zubin qui propose également au fil de la soirée des interprétations envoûtantes de musique classique et de variété française. Pour Park Hee-seong, violoncelliste au sein du trio, cette soirée vient couronner les « nombreux échanges » tissés entre la Corée du Sud et la France dans les domaines « politique, économique et culturel ».
« C’est très facile d’avoir accès à la culture française en Corée. Même si la culture coréenne a beaucoup de succès dans le monde en ce moment, pour moi la meilleure c’est la culture française », lâche en riant le musicien coréen qui a passé ses jeunes années en France.
Même si les conditions météo n’ont pas permis la tenue de feux d’artifice cette année, les yeux scintillent pendant le grand tirage au sort avec à la clef de superbes lots comme des nuits d’hôtel sur l’île de Jeju, des produits cosmétiques français de luxe, des bouteilles de champagne ou encore des boules de pétanque offertes l’association Pétanque Korea.
Si elle repartira les mains vides ce soir, Bérénice, une française de 25 ans qui effectue un PVT dans la capitale sud-coréenne, espère participer à Bastille Day l’année prochaine pour retenter sa chance. « Ca fait plaisir de voir que les Français s’intéressent à la Corée et réciproquement. La France ne me manque pas trop parce qu’ici on peut facilement trouver des restaurants ou des contenus culturels français », raconte-t-elle après quelques mois passés au pays du Matin clair.
Il est désormais grand temps de se dégourdir les jambes avec derrière les platines deux coqueluches des nuits séouliennes pour une Dance Party endiablée jusqu’à minuit. Surnommée Yellow Magician, Suhèr Chandi est une Coréenne parfaitement francophone qui tire ses influences musicales des quatre coins du monde. Elle mixe de la house parfois rétro, parfois actuelle mais toujours festive. Le DJ français Méchant Chaton privilégie de son côté une playlist mêlant disco, funk, musique latine et techno.
Méchant Chaton aux platines. © FKCCI
De son vrai nom Olivier Mercher, Méchant Chaton se dit « très fier de mixer ce soir ». Après cinq ans passés en Corée du Sud, dont trois en tant que DJ, il estime que la production musicale française se fait plutôt discrète ici, en dehors « des chansons de Piaf et de Brel – francophone - et de Daft Punk ».
« À Séoul, il y a quand même deux DJ français qui sont assez connus, S.O.N.S et Krijka. Ils marchent beaucoup dans la scène underground. Sinon, il n’y en a pas tant que ça mais ça commence à venir », se réjouit-il.
* Cet article a été rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.
caudouin@korea.kr