Par les journalistes honoraires de Korea.net Emilio Naud, Aude Chenantais et Sabrina Soogrim de France, photos Emilio Naud, vidéo old whale
Notre équipe a pu voir une sélection de courts-métrages coréens le 3 juillet dernier à la cinémathèque de Paris. Ceux-ci viennent tout droit du festival du court métrage de Busan qui vient de souffler ses 40 bougies. Pour l’occasion, le directeur artistique Lee SangHoon et un des programmateurs du festival sont venus présenter la séance. Les trois courts-métrages ont tous été primés l’année dernière à Busan. Un trio de films sombres qui nous a marqués.
Lorsque la police refuse d'enquêter sur le suicide présumé de leur fille, deux parents décident de concevoir une banderole de protestation.
Nowhere Else de Lee Kyeong-won
Une femme disparue depuis six ans réapparaît dans sa ville d'origine avec un nouveau mari.
Cicada de Yoon Dae-woen
Chang-hyeon, une prostituée transgenre, rencontre un client qui lui semble à la fois familier et inconnu.
Une vie pour une vie. Voici, ce qui pourrait résumer ces trois courts-métrages en une seule phrase. Bien que différents de par leurs réalisations et scénarios, nul doute que le programmateur a su voir un fil rouge dans ces trois histoires, aux destins troubles et entremêlés. Entre perte et « nouveau départ », chaque instant de vie dans lesquels nous sommes plongés, nous amène à nous demander ce qu’il resterait de notre identité si nous devions disparaître du jour au lendemain. Et surtout, que resterait-il à ceux laissés derrière, figés dans le passé, tandis que d’autres semblent recommencer à zéro ? Autant de questions laissées en suspens, à l’issue de chaque visionnage…
Happé par chacune de ces histoires, le spectateur ne peut qu’avoir envie d’en savoir plus et verrait bien un format plus long adapté à ces « courts ». Un gage de succès qui semble ne pas être passé inaperçu pour les critiques !
En effet, Georgia a remporté le prix du meilleur court métrage lors du festival international du film de Busan de 2021. Un film aussi déprimant que puissant. Rien n’est épargné aux personnages principaux et le monde est tout sauf tendre envers eux. L’obstination des personnages les rends si humains et attachants. Ce court a fait l’unanimité au sein de notre équipe de journalistes.
Pour ce qui est de Nowhere Else (Nulle part ailleurs), tous s’accordent à dire que l’univers de Lee Chang Dong, le réalisateur de Poetry, semble avoir imprégné celui de Lee Kyeong Won étant donné qu’il a longtemps travaillé dans son équipe de production. Un peu sobre au départ, en comparaison avec les deux autres, il livre un final aussi choquant qu’époustouflant avec un twist inattendu et brillant. Les acteurs tout comme la mise en scène sont d’une justesse. Tandis que les émotions coulent à flot.
Quant à Cicada, il a remporté le second prix de la Cinéfondation de 2021 du festival de Cannes pour les révélations consacrées à la jeunesse de la création cinématographique. Sûrement le moins accessible des trois courts métrages, il laisse le spectateur pantois interpréter les scènes d’horreur qui défilent sous ses yeux. Un poil choquant et provocateur mais pas inintéressant.
Une chose est sûre, aucun de ces films ne vous laissera indifférent(e)…
* Cet article a été rédigé par un groupe de journalistes honoraires de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.