Journalistes honoraires

29.11.2023

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Par le journaliste honoraire de Korea.net Emilio Naud de France, photos Festival du Film Coréen à Paris

On l’attend encore plus qu’Halloween, début novembre, c’est le Festival du Film Coréen à Paris (FFCP pour les intimes). Avec une programmation toujours plus riche, une vingtaine de longs-métrages présentés, des séances de questions-réponses avec les invités et des projections de courts-métrages, l’offre coréenne est à son apogée cette année. Mais quels films ont rythmé la 18e édition du FFCP ? Retour sur le festival en quatre films !

Extrait de « Killing Romance », film de Lee Won Suk.

Extrait de « Killing Romance », film de Lee Won Suk.


La part belle aux comédies

Il est rare que je prenne la défense de comédies romantiques ou comédies musicales, mais il faut bien avouer que cette saison, elles étaient d’un niveau supérieur et ont écrasé les drames et thriller avec j’affectionne pourtant. Notamment Killing Romance et Honeysweet.

Nous sommes face à deux films brillants, ingénieux et véritablement drôles.

Killing Romance apporte en plus tout ce petit côté original, coloré, particulier, qui rappelle le cinéma de Wes Andersen. Les personnages et les situations sont aussi loufoques que cocasses. La mise en scène est chiadée, proposant dans ses décors, ses costumes et ses effets spéciaux une surenchère constante. Les acteurs principaux sont excellents, notamment Lee Sun Kyu dans un rôle aussi fun que détestable. Bien que sa punch line « It’s good » soit moins drôle la 50e fois que la première, son personnage détonne. Et puis, l’héroïne du film : Lee Hanee, pétillante, malicieuse, un peu insupportable mais tellement charmante. Star quasi déchue, elle est prête tout pour retourner sur le devant de la scène. Quitte à utiliser son fan-club, dont le président n’est joué par autre que Myoung Gong, un étudiant candide, le « raté » de sa famille de pointures. Sa passion pour l’idole n’a d’égal que ses idées extraordinaires et bizarroïdes. Tentatives de meurtres entrecoupées de chansons : voilà le programme. Tout est si minutieux, avec des blagues et du comique bien dosé (très rarement lourd) on est conquis du début à la fin. S’il fallait n’en garder qu’un, ce serait bien Killing Romance, un incontournable qu’on espère voir arriver en France en VOD ou au cinéma.

Extrait de « Honeysweet », de Lee Han.

Extrait de « Honeysweet », de Lee Han.


Honeysweet n’a pas autant de panache. Moins originale, la comédie se démarque par un humour omniprésent (légèrement too much) avec des personnages aux mimiques affreusement drôles. Sous fond de dettes et de chips croustillantes, l’histoire reste un prétexte à une douce romance et de bons moments tordants de rire. Par ailleurs, le duo principal est chaleureux et tendre, ils vont vous surprendre et vous faire fondre le cœur. Moments gênants, hilarants ou encore poilants : rien ne nous est épargné, le film va toujours plus loin pour nous faire rire. C’est parfois puéril, mais on embrasse l’humour sous toutes ses formes. Un long-métrage parfait si l’on souhaite passer un moment bienheureux et léger.

Et puis, un drame, tout de même…

Enfin, deux. Les départager serait difficile : Swallow et Hail to Hell (dont nous avons interviewé la réalisatrice).

Le premier navigue entre passé et présent, sous fond de révolution étudiante contre le gouvernement. Si les flashbacks passionnent plus que le développement dans le présent, le propos historique est aussi important que passionnant. Néanmoins la disparation de la mère du héros peine à apporter du suspense. Il faut attendre le twist final pour vraiment apprécier le film, en définitive très sympathique.

Extrait de « Swallow », de Leesong Hee-il

Extrait de « Swallow », de Leesong Hee-il.


Le second, une véritable plongée en enfer, à l’école d’abord en abordant le harcèlement et le suicide de manière crue, à l’église ensuite, en développant les problèmes des sectes en Corée. Les trois maux du pays en une seule grande histoire, pleine d’émotions et de rebondissements avec un duo de héroïnes qui en bavent. Rien ne leur est épargné et les épreuves qu’elles affrontent vont les faire grandir. Casting au point et mise en scène sombre. Une œuvre difficile, mais ô combien importante pour exposer le malaise des adolescents coréens.

Extrait de « Swallow », de Leesong Hee-il

Extrait de « Hail to Hell », de Lim Oh-jeong.



* Cet article a été rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

caudouin@korea.kr