Journalistes honoraires

30.11.2023

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Par la journaliste honoraire de Korea.net Alexia Ponsonnet de France, photos Alexia Ponsonnet

Les différences entre la Corée et la France sont flagrantes. Qu'elles soient surprenantes ou amusantes, elles font partie de la richesse de nos cultures. Je suis partie en Corée pendant trois semaines au mois d’octobre 2023, avide d’expérimenter moi-même ces différences. Même si je n'avais jamais visité ce pays, je pensais le connaître grâce aux séries et émissions coréennes que j'ai l'habitude de regarder. Pourtant, le pays du Matin clair m’a surprise ! Voici donc un tour d’horizon de ce qui m'a marqué.

Sejong-daero, Séoul.

Sejong-daero, Séoul.


Dès qu’on pose le pied à Séoul, on est plongés au cœur de l’agitation de la capitale. Entre grands boulevards et rues étroites, apprivoiser la circulation n’est pas toujours simple.

En Corée, il est courant de ne pas trouver de trottoirs, sauf sur les grandes avenues où les véhiculent roulent vite. Mais dès que l’on s’éloigne des grands axes, les trottoirs se raréfient. Les piétons et les voitures se partagent la route ou, plutôt, les voitures prêtent un peu d’espace aux piétons. Mais attention à ceux qui ne seraient pas assez rapides à s’écarter, le coup de klaxon n’est jamais loin ! En tant qu’usager à pied, il faut donc être constamment attentif à son environnement et prêt à se coller aux murs. Même sur les trottoirs, il faut rester être vigilant. Il n’est pas rare de se faire dépasser par un scooter ou une moto alors qu’on se pense en sécurité.

Traverser la route en Corée est également différent par rapport à la France. Pas question de traverser lorsque le feu piéton est rouge, même si aucun véhicule n’est en vue. Cela peut être très frustrant quand on est habitué à ne pas attendre, d’autant que les feux sont bien plus longs qu’en France. Cependant, ces feux rouges sont essentiels pour assurer la sécurité des piétons. J'ai été surprise à plusieurs reprises par la distance à parcourir pour traverser un boulevard aussi large qu'une autoroute. Parfois, le feu vert nous semble même trop court.

Quand on attend sur le bord de la chaussée, on a le temps d’observer les voitures qui passent. J’ai tout de suite remarqué que l’on voyait rarement les passagers des véhicules. La grande majorité des voitures sont équipées de vitres teintées, voire complètement opaques, à l’avant comme à l’arrière. Le contraste est flagrant avec la France où, depuis 2016, il est interdit d’avoir un pare-brise et des vitres avant dont la transparence est inférieure à 70 %. C’est donc surprenant et peu habituel de ne pas distinguer les visages dans les voitures !

Une rue d'Ihwa-dong à Séoul.

Une rue d'Ihwa-dong à Séoul.


Pas de doute, à Séoul, les Coréennes qu’on voit le plus sont les membres de NewJeans. Elles sont partout, étant égéries de plusieurs marques. Sur grand écran en haut des immeubles, sur des affiches, dans les haut-parleurs de magasins, à la radio… Impossible de les manquer !

Ce qu’on ne peut pas manquer non plus, ce sont les enfants. Dans les musées, les parcs ou les quartiers historiques, ils sont partout. Et on peut dire que ces enfants débordent d’entrain et de curiosité. Lors de ma visite au musée national de Corée à Séoul, un garçon de sept ou huit ans a couru vers moi, observé par son groupe de copains. Dans un anglais hésitant, il m’a demandé d’où je venais. Quand je lui ai répondu « France », il a ri et s’est dépêché de retrouver ses amis, fier de son courage. Une autre fois, alors que je traversais la biennale de l’architecture et de l’urbanisme, j’ai été interrompue par une bande d’adolescent. Une nouvelle fois, ils m’ont parlé en anglais avec plus ou moins de facilité : « Where are you from ? » À ma réponse, les garçons se sont exclamés : « Baguette ! Mbappé ! Paris ! »

Je ne pensais pas attirer autant l’attention. Au contraire, je pensais qu’il y avait de nombreux touristes caucasiens en Corée, ainsi qu’un nombre croissant d’expatriés. Mais dès que l’on sort des zones très touristiques de la capitale, on se retrouve vite seul au milieu d’une population asiatique, ce qui attire la curiosité des enfants mais aussi la sympathie des adultes. Les femmes, de tous âges, sont très enclines à faire des compliments. Que ce soit dans l’ascenseur, les toilettes publiques ou les restaurants, j’ai entendu des remarques enthousiastes en coréen : « Vous êtes jolie ! Vous avez un joli teint ! »

D’ailleurs, tous les Coréens que j’ai rencontrés n’ont jamais hésité à s’exprimer devant moi, que ce soit en coréen ou en anglais. Ils attendent que je comprenne ce qu’ils disent, répètent plus lentement, m’aident en mimant… Personne n’a jamais perdu patience ni été frustré par la lenteur de nos échanges. Je me suis sentie accueillie malgré mes différences.

La Corée est un pays différent de la France sur beaucoup d’aspects. Mais grâce à la gentillesse et à la générosité de ses habitants, je me suis sentie comme à la maison.


* Cet article a été rédigé par une journaliste honoraire de Korea.net. Présents partout à travers le monde, nos journalistes honoraires partagent leur passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.

caudouin@korea.kr