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18.06.2024

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Par la journaliste honoraire de Korea.net Alexia Ponsonnet, vidéo Mnet K-POP

I-LAND2 est diffusée depuis le 18 avril 2024. Après le succès de la saison 1, les attentes sont élevées pour cette édition qui vise à former un groupe de K-pop féminin. Entre changement d'ambiance et nouveaux défis, quelles surprises nous attendent ?

I-Land, saison 1

I-LAND est une émission produite par CJ ENM et Hybe, lancée en 2020. Elle se distingue par son concept mêlant compétition, collaboration et un système de vote des spectateurs. La technologie et les décors futuristes inspirés de la science-fiction ont également marqué les esprits lors de la diffusion des douze épisodes.

Le concept de base : trier les participants en plaçant les meilleurs au sein d’I-LAND, devenant ainsi les I-Landers, et les moins bons dans le GROUND, appelés les Grounders. Les I-Landers sont les seuls à pouvoir faire partie du groupe final. Au fil des différentes épreuves, des Grounders ont la possibilité de réintégrer l’équipe de tête tandis que des I-Landers perdent leur position en fonction des votes du jury et du public.

I-LAND2 : les nouveautés

La saison 2 emprunte un chemin totalement différent. L'émission I-LAND est reprise par The Black Label en 2024, en collaboration avec WakeOne, un label de CJ ENM. La promesse : créer un groupe féminin soutenu par le producteur Teddy, connu pour être à l’origine des plus gros succès de 2NE1, Blackpink, BIGBANG ou encore Jeon Somi.

Ce changement d’organisation amène de nouveaux mentors. Cette année, le jury de professionnels est mené par Taeyang, chanteur soliste et membre de BIGBANG. Il est entouré par 24 et VVN, producteurs de musique, et par Lee-jung et Monika, deux chorégraphes et directrices de performance. Ces experts de l’industrie de la K-Pop jouent un rôle crucial dans le développement des participantes, les poussant dans leurs retranchements, avec justesse et précision, pour faire sortir le meilleur de leurs capacités.

Les mentors de I-LAND2. © Mnet

Les mentors de I-LAND2. © Mnet


Dans la saison 1, nous avions pu suivre vingt-trois garçons. Dans la saison 2, ce sont vingt-quatre filles qui sont en compétition. Au sein de cette nouvelle cohorte d’idoles en devenir, chacune arrive avec ses compétences et son histoire personnelle unique. On retrouve d’ailleurs des visages connus comme Bang Jee-min, éliminée de R U Next?, Kim Su-jung, vue dans Street Dance Girls Fighter 2 ou encore Kim Gyu-ri, jeune actrice qui a prêté ses traits à IU enfant dans le drama Hotel del Luna. Les candidates ont entre quatorze et dix-neuf ans et sont majoritairement coréennes. Elles sont également six à venir du Japon. Elles sont toutes stagiaires dans des entreprises de divertissement, mais leur durée d’entraînement varie de quelques mois à plusieurs années.

Des épreuves et défis inédits ont été ajoutés pour pimenter la compétition. Entre autres, chaque prestation, chaque chorégraphie préparée, met en avant trois rôles spécifiques qui impliquent de plus grosses responsabilités : centre, danseuse principale et chanteuse principale.

Ce qui m’a surprise et qui m’a plu, c’est la nouveauté permettant aux I-Landers de participer à l’écriture des paroles des chansons composées pour elles par les mentors. Ajouter cette dimension de production musicale est un vrai plus et agrandit encore la palette de talents des candidates.

Moments clés du début de saison

Les premiers épisodes de la saison 2 ont déjà offert des moments mémorables. Je retiens surtout les prestations sur les chansons produites pour le show : IWALY (I Will Always Love You) et Final Love Song. Cette dernière reprend l’air de The Final Countdown d’Europe et bénéficie de la contribution de Rosé de Blackpink.


Plusieurs participantes se sont démarquées dès le début avec des performances vocales exceptionnelles. Je trouve les chanteuses plus justes et plus à l’aise avec leur voix que leurs homologues masculins de la première édition – qui, pour certains, étaient encore en pleine puberté…

Comme attendu, I-LAND2 n’est pas à court de drames et de rebondissements, avec des groupes qui se forment et se brisent au fil des épisodes. Les éliminations sont toujours des moments chargés d’émotion, tant pour les I-Landers et les Grounders que pour les spectateurs, appelés I-Mates.

Douze candidates ont déjà quitté l’émission entre le 18 avril et le 6 juin. Parmi les douze jeunes filles restantes, six ont été sélectionnées par le jury de professionnels. Quant aux six autres, elles ont été sauvées par le public. Lors de l’annonce des résultats, il a été révélé que les I-Mates avaient voté depuis 202 pays – dont la France, le Brésil, la Jamaïque, le Japon, la Jordanie ou la République dominicaine – et accumulé plus de 6,6 millions de points répartis entre les participantes. Les I-Mates sont engagés et actifs sur les réseaux sociaux, partageant leurs prédictions et soutenant leurs candidates préférées.

La partie 2, intitulée The FiNal Countdown, est donc lancée et déroulera sa première épreuve le 13 juin. Il reste trois tests, quatre semaines de compétition pour aboutir au groupe qui fera ses débuts. Les votes sont d’ailleurs déjà ouverts même si, pour l’heure, on ne sait toujours pas de combien de membres ce groupe sera composé. L’information sera révélée lors du prochain épisode !

Thèmes et messages

Qui dit édition féminine dit aussi changement d’ambiance par rapport à l’édition masculine. Si l’aspect technologique reste la marque de fabrique d’"I-Land”, les décors froids et lisses de la saison 1 ont été remplacés par des matières pelucheuses aux couleurs pastel. Le rose, le violet et le bleu sont partout et adoucissent le concept de l’émission. Des différences qui soulignent l’opposition des attentes entre un groupe masculin et un groupe féminin, quitte à tomber dans les clichés. Je ne m’attendais pas à voir un tel contraste, évident sur les affiches.

La différence entre les affiches des deux saisons. © Mnet

La différence entre les affiches des deux saisons. © Mnet


Par ailleurs, il est rare de trouver le principe de création d’un groupe de musique à la télévision occidentale. Dans le paysage du divertissement français, on assiste surtout à des compétitions en solo ou en groupes déjà formés qui évoluent comme une entité unique. La seule émission qui visait à constituer un groupe et dont j’ai un souvenir assez fort est Popstar, diffusée il y a plus de vingt ans. Une nouvelle saison est prévue en 2024 et il sera sans doute intéressant de la comparer avec I-LAND et d’autres survival shows coréens.

Dans la première partie d'I-LAND2, la collaboration est primordiale, comme en témoigne la première règle énoncée dans l’épisode 1. « Nous partageons le même destin en tant qu’équipe, pas en tant qu’individu. » Les notes personnelles sont additionnées pour former la note du groupe. Ainsi, les performances de chacune déterminent le résultat global. Cette philosophie me rappelle le confucianisme coréen. Cette doctrine, qui continue d’influencer les cultures asiatiques, met l’accent sur les responsabilités individuelles. Chacun doit s’oublier, faire passer ses propres intérêts derrière ceux de la collectivité. Dans I-LAND, c’est notamment le cas lors du choix des rôles des candidates. Certaines doivent mettre leur ego de côté et laisser la place à d’autres, malgré leurs envies. VVN le formule ainsi dans l’épisode 2 : « Pensez objectivement. Si quelqu’un chante mieux sur une partie, pour le bien de l’équipe, son efficacité et la qualité de la performance, vous devez faire des changements. » De plus, les filles doivent contenir leurs émotions, s’exprimer avec mesure et nuance. Parfois et à juste titre, leurs sentiments débordent, avec discrétion et pudeur.

Heureusement, la partie 2 a été annoncée comme étant une compétition plus individuelle et j’ai hâte d’observer les transformations dans l’attitude des candidates qui pourront se sentir plus libres. C’est déjà poignant de constater l’évolution de certaines mentalités. Par exemple, Yoon Ji-yoon, qui a du mal à supporter de passer au second plan sur certaines épreuves, apprend à « distinguer confiance en soi et arrogance » (épisode 7).

Les émissions coréennes sont très singulières et contrastent avec ce qu’on voit en France. Oui, j’ai parfois envie de secouer les candidates et je regrette les clichés féminins relayés par la production. Mais j’apprécie toujours les questionnements soulevés par cette culture différente. J’ai hâte de découvrir la suite et d’être témoin de la création de nouvelles idoles !

Les 24 candidates d'« I-LAND2 » © Compte X officiel du show mnetiland

Les 24 candidates d'I-LAND2. © Compte X officiel du show I-LAND



* Présents partout à travers le monde, les journalistes honoraires de Korea.net ont pour mission de faire connaître et partager leur passion de la Corée et de la culture coréenne au plus grand nombre.

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