Ils s'appellent Sihyeon, Noah, Jade, François, Hwijae ou encore Armand-Cyrille, ils ont partagé ou découvert la culture coréenne pendant les JO de Paris
Par Lantou Onirina, journaliste honoraire de Korea.net
Témoignages
Ils s'appellent Sihyeon, Noah, Daeyoung, Lydia, Yann, Jason ou encore Doha. Qu'ils vivent en région parisienne, en Corée ou ailleurs, ils partagent tous un point commun : leur passage à la Korea House pendant les Jeux olympiques de Paris 2024. Certains y travaillaient, d'autres sont venus par passion, en tant que membres de la délégation coréenne, pour accompagner un proche ou simplement par curiosité.
Une fanzone, ce n'est pas seulement un espace pour soutenir les athlètes, c'est aussi un lieu de rencontres. Des personnes de tous horizons, origines et métiers se croisent dans les files d’attente, devant les matchs, en participant aux activités ou en partageant un bout de table. Chaque instant devient une occasion de discuter avec des inconnus et de tisser des liens.
C’est ainsi que j’ai eu l’idée de recueillir les témoignages de ceux avec qui j’ai partagé ces cinq jours que j'ai passés à la Korea House. Qu'ils soient visiteurs de tous âges, membres du staff, partenaires, artistes ou même athlètes, chacun m'a confié ses meilleurs souvenirs de la Korea House.
Ils m’ont aussi raconté ce qu'ils ont préféré, non seulement à la Korea House, mais aussi durant les Jeux olympiques en général. J’étais également curieuse de savoir ce qui a le plus marqué les membres de la délégation coréenne dans la culture française. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que nos réactions sont aussi variées que nos expériences !
Plus que passer du temps à la Korea House, recueillir les avis de toutes ces personnes a été pour moi une façon de clore cet heureux chapitre JO sur une note encore meilleure.
Et mon avis à moi ?
Mes amis ont été très surpris par ma soudaine passion pour les Jeux olympiques, surtout venant de quelqu'un qui n'a jamais suivi de championnat, ni même aucun sport. Qui ne regarde même pas la télévision.
Cela a donc été pour moi une suite de premières fois :
La première fois que je m’intéresse à un tournoi sportif, que je me passionne pour la flamme olympique, que je regarde la cérémonie d’ouverture à la télévision. La première fois que je soutiens des athlètes, que je regarde des matchs en direct, que je me plonge dans les règles de certains sports et que j’organise mon planning pour aller rencontrer d’autres supporters dans une fanzone.
Bref, vous l’aurez compris, la première fois que je m’intéresse vraiment à un événement sportif. Heureusement, ce n’est pas encore terminé avec les Jeux paralympiques qui débutent bientôt.
Et tout cela, c’est la Corée qui me l’inspire, notamment grâce à Jin de BTS.
Jin de BTS : l'héritage coréen à travers la flamme olympique
L'annonce de l'arrivée de Jin de BTS en France pour porter la flamme olympique a créé une véritable onde de choc parmi l'ARMY française. Avec mes a(r)mies, il était impensable de manquer un tel événement, qui allait bien au-delà des concerts ou festivals habituels.
Voir Jin dans ce rôle a été une occasion unique, transcendant la simple K-Pop. Son choix pour porter la flamme olympique n'est pas seulement un honneur personnel, mais aussi un symbole puissant qui reflète l'évolution de la Corée moderne, alliant résilience, humilité, et un profond héritage culturel. Ce geste résonne avec les valeurs de cohésion et de solidarité enracinées dans la société coréenne.
Ce moment avait une signification plus profonde pour nous, l'ARMY, au-delà de l'admiration pour notre idol. C'était un engagement envers les valeurs incarnées par Jin et qui résonnent dans la culture coréenne. En soutenant Jin, nous avons montré que cet événement dépassait le cadre médiatique pour devenir un acte de transmission des valeurs de solidarité et d'espoir, piliers de l'identité coréenne.
J'ai raconté cette expérience qui restera un moment phare de cette année riche en événements et en émotions.
L'ouverture de la Korea House durant ces Jeux olympiques s'inscrit dans cette même dynamique, offrant un espace où la culture coréenne, riche et diversifiée, a pu être partagée avec le monde. Notre rassemblement autour de Jin témoigne de cette volonté d'ouverture et de partage, prouvant que cette culture, profondément ancrée dans ses traditions, continue d'inspirer et de rassembler autour d'idéaux universels.
La Korea House a ouvert ses portes à la Maison de la Chimie pendant les Jeux olympiques de Paris, attirant plus de 50 000 visiteurs du 25 juillet au 11 août. Cet espace, sous le thème « Play The K », a renforcé les échanges culturels entre la Corée et la France, tout en soutenant les athlètes coréens. Organisée par le ministère coréen de la Culture et le Comité sportif coréen (KSOC), la Korea House a servi de lieu de rencontre. J'ai assisté à l'inauguration en tant que journaliste, où des personnalités ont souligné l'importance de cet événement pour promouvoir la culture coréenne et l'amitié franco-coréenne.
Mon article à ce sujet a été publié sur le site officiel de news coréen, Naver et Daum. C'est une première pour moi et, j'espère, le début d'une longue lignée.
La cérémonie s’est terminée par un Hansik banquet, un festin de cuisine coréenne réinterprété par les jeunes chefs de Cuisine.K, mettant en lumière les plats signatures de cinq restaurants coréens reconnus comme « meilleurs restaurants coréens à l'étranger » par le ministère de l’Agriculture, de l'Alimentation et des Affaires rurales coréen et le KFPI, l’institut de promotion de l’alimentation coréenne : Soon Grill Marais, Yido, Jongno Samgyetang, Ma-shi-ta et Sambuja.
La Korea House, créée pour les Jeux olympiques de 2004 à Athènes, a toujours été un lieu de rencontre entre les athlètes coréens et le public, leur offrant un soutien indéfectible. À Paris, cette mission a été brillamment remplie. Dès l'entrée, les visiteurs pouvaient découvrir les succès du KSOC et suivre en direct les performances des athlètes. Chaque jour, des moments de soutien et de rencontre, ponctués de rallyes d'encouragement, ont animé la Korea House.
Hybe a innové en distribuant des lightsticks adaptés aux Jeux, symboles de solidarité. En tant que fan de K-Pop, cela m’a fait tout drôle de brandir mon lightstick ailleurs que lors d’un concert. Dans la K-Pop, les lightsticks renforcent les liens entre fans et idols. Aux JO, ils sont devenus des symboles de solidarité et de fierté nationale, créant une connexion entre les supporters et les athlètes. J’ai eu l’opportunité de contribuer à un article sur cette initiative, qui a souligné l'importance de la Korea House comme lieu de rassemblement pour la culture coréenne.
L'exposition « C’est la Corée : la Forme du Temps » à la Korea House m'a profondément marquée. À travers trois chapitres, elle illustrait l'évolution de la culture coréenne, harmonisant tradition et modernité. Les moon jars, les fleurs de soie et le hanbok, symboles de l'élégance coréenne, étaient magnifiquement exposés. Mais l'exposition montrait aussi comment la culture coréenne se réinvente, comme avec la modernisation du soban et l'installation d'art cinétique du SILO Lab, fusionnant art ancestral et technologie contemporaine.
Ce voyage m'a permis de mieux comprendre la richesse et l'importance de cet héritage et m'a inspiré un article complet.
Le plein de culture
Le KTO, l'Office du Tourisme coréen, a captivé les visiteurs avec des photographies et vidéos de stars de la K-Pop explorant des sites touristiques emblématiques de Corée, en partenariat avec Hybe, maison de groupes comme BTS, NewJeans, BoyNextDoor et Seventeen. En plus de ces contenus visuels, le KTO offrait aux visiteurs la possibilité d'essayer le hanbok, le costume traditionnel coréen, expérience que j'ai moi-même vécue, renforçant ainsi mon lien avec la culture coréenne.
D’autres activités ludiques étaient proposées, comme la très amusante « Quelle sera votre prochaine destination ? » Une application suggérait des destinations en Corée selon son signe du zodiaque. Voir le Boryeong Mud Festival mentionné à l'écran m'a semblé un signe : un voyage en Corée en juillet 2025 devient indispensable ! La machine m'a aussi suggéré le Seoul Music Festival en septembre et le Cheorwon Hantan river Ice Trekking Festival en janvier. Il me faudra peut-être envisager de m'installer en Corée pour une bonne partie de 2025 !
Le conglomérat CJ, reconnu pour ses succès dans l'alimentation et le divertissement, présentait une exposition interactive K-Culture Unleashed, plongeant les visiteurs dans cinq zones thématiques : K-Food, K-Pop, K-Movie, K-Drama et K-Beauty.
Dans le jardin, les stands de street-food de Bibigo recréaient l'ambiance d’un marché coréen, offrant des spécialités comme les dumplings et les tteokbokki, accompagnés de la bière Cass Fresh. Un Wooteo grandeur nature, personnage créé par Jin de BTS, se promenait parmi les visiteurs, ce qui a particulièrement ému l’ARMY que je suis.
Enfin, des cabines Photoism permettaient aux visiteurs de poser auprès d'athlètes de l’équipe nationale, d’artistes de K-Pop ou dans des sites touristiques coréens, créant des souvenirs amusants et inoubliables.
J’ai également assisté à deux événements littéraires organisés par la KPIPA, l’agence coréenne de promotion des publications. Lors du Live Painting Show, l'artiste coréen Lee Gihun a captivé le public en peignant en direct des scènes de son œuvre Mascarade, inspirée du mythe de l’Arche de Noé, accompagné par le DJ Jaeho Hwang. Leur collaboration a créé une atmosphère immersive, fusionnant art visuel et musique pour explorer des thèmes universels comme l'identité et la nature, offrant ainsi une expérience sensorielle unique.
Ensuite, j’ai assisté à une table ronde réunissant les romancières coréennes Yun Koeun et Baek Sou Linne, ainsi que l'écrivain français Bernard Minier, sur le thème du mystère de l'être humain. Modérée par le critique littéraire Heo Hee, cette discussion riche et intense m’a permis de découvrir deux autrices talentueuses dont j’ai depuis lu certaines œuvres.
Yun Koeun est une romancière coréenne, auteur de cinq romans et plusieurs recueils de nouvelles, largement acclamés en Corée. Son roman Les Touristes du Désastre, traduit en France, a remporté le prix CWA Dagger du meilleur roman policier international en 2021.
Baek Sou Linne est une écrivaine coréenne reconnue pour son exploration des relations humaines. Elle a été récompensée pour Affabulation en 2011 et Falling in Paul en 2015. Ses romans sont salués pour leur sensibilité et leur finesse dans la description des émotions et des conflits humains.
Après les JO, j’ai lu Les Touristes du Désastre de Yun Koeun et Chère Mamie, Chère Maman de Baek Sou Linne, deux œuvres qui m’ont profondément touchée et méritent une recension prochaine.
Harmonie culturelle : une exposition symbolique pour les Jeux paralympiques
La déprime post JO me prend par moment, mais les Jeux paralympiques approchent, promettant des moments forts. La Corée y enverra 177 athlètes et entraîneurs dans 17 disciplines.
Le 13 août, j'ai assisté au vernissage de l'exposition Blanc à la galerie Sabine Bayasli à Paris, un événement marquant pour l'ouverture des Jeux paralympiques. L'exposition rassemble 50 œuvres de 40 artistes, dont certains issus de la Korea AI Artists Association et de l'association Dowaji, dédiée aux artistes en situation de handicap. Cette exposition se distingue par l'intégration de technologies telles que l'IA et l'AR, offrant une expérience innovante. Une œuvre collaborative sur les JO Paralympiques, réalisée par des artistes coréens et français, y est également présentée. La vidéo promotionnelle souligne l'importance du contact humain.
Le titre Blanc symbolise un espace vierge, prêt à accueillir la créativité. Kim Liz, initiatrice du projet, aspire à promouvoir l'art coréen sur la scène internationale, tout en soutenant les artistes handicapés. Elle conclut sur l'harmonie entre les drapeaux français et coréen, symbole d'unité artistique.
La Korea House et l'exposition Blanc illustrent parfaitement la vitalité de la coopération culturelle entre la Corée et la France. Ces initiatives ne sont pas seulement des événements isolés, mais le début d'une nouvelle ère où l'art et la culture deviennent des ponts entre les nations, permettant un échange riche et continu. L'harmonie des couleurs des drapeaux français et coréen, évoquée par Kim Liz, résonne comme un symbole puissant de cette unité et de cette collaboration artistique.
En prolongeant ce dialogue à travers les arts, les deux pays ont posé les bases d'un avenir où les échanges culturels continueront de prospérer, enrichissant mutuellement les traditions et ouvrant de nouvelles perspectives. Pour moi, ces Jeux olympiques et paralympiques ne sont pas seulement un moment dans le temps, mais un héritage vivant qui inspire une exploration continue des cultures et des valeurs partagées.
Pendant les Jeux olympiques de Paris 2024, la Korea House a été un lieu de rencontres et de partages intenses pour ceux qui ont eu la chance de s'y rendre. Des visiteurs de tous horizons, qu'ils soient fans, athlètes ou simplement curieux, ont échangé leurs expériences et souvenirs. Ces témoignages reflètent la diversité des rencontres et la richesse des échanges, soulignant l'importance de la Korea House en tant que véritable carrefour culturel et humain.
* Présents partout à travers le monde, les journalistes honoraires de Korea.net ont pour mission de faire connaître et partager leur passion de la Corée et de la culture coréenne au plus grand nombre.