Journalistes honoraires

23.09.2024

Voir cet article dans une autre langue
  • 한국어
  • English
  • 日本語
  • 中文
  • العربية
  • Español
  • Français
  • Deutsch
  • Pусский
  • Tiếng Việt
  • Indonesian
Par Alexia Ponsonnet, journaliste honoraire de Korea.net

C'est une soirée que les fans de B.D.U attendaient avec impatience. Le groupe coréen a fait ses débuts en juin 2024 et ses quatre membres, Bitsaeon, Seunghun, Jay Chang, et Kim Minseo, marquent leur différence avec la K-pop traditionnelle en mettant la voix au centre de leurs prestations. Leur passage à Paris le 8 septembre, dans le cadre de leur tournée mondiale Tour for Wishpool : Flash & Light, a attiré un public éclectique, ravi d’assister à ce concert de taille modeste qui permet une connexion authentique avec les artistes.

B.D.U : une rencontre tant attendue

Le dimanche 8 septembre, me voilà devant les portes de La Cigale à 18:00 pile. J’ai été invitée à un concert en tant que journaliste pour la première fois de ma vie, et je suis aussi stressée qu’excitée. J'entre dans la salle et en attendant le début du spectacle, je piétine d’impatience. Car si je porte la casquette de reporter, je suis également une fan de B.D.U, plus exactement une B.U (B.D.U with U), le nom officiel de leur fanbase.

« Je connais B.D.U grâce à Build Up et mon préféré est Jay Chang », confie Elisabeth, une B.U présente depuis le milieu d'après-midi pour les avantages proposés aux tickets VIP. « J'ai trop hâte que le concert commence ! »

B.D.U (Boys Define Universe) est composé de Bitsaeon, Seunghun, Jay Chang et Kim Minseo. Ils ont été réunis dans l'émission de télé-réalité coréenne Build Up: Vocal Boy Group Survivor, diffusée au premier trimestre 2024. L’objectif du show : créer un boys band centré sur les qualités vocales de ses membres. Les prestations proposées s’écoutent avant de se regarder.

De gauche à droite : Kim Minseo, Bitsaeon, Jay Chang et Seunghun. © Alexia Ponsonnet


Un duo attire particulièrement l'attention du public, celui de Bitsaeon et Jay Chang sur Dangerously de Charlie Puth. Quatre millions de vues sur YouTube, des centaines de milliers sur Instagram et TikTok… C’est à ce moment-là que je découvre Build Up et que je commence sérieusement à suivre la formation du groupe éphémère. À la fin de l'émission, le 30 mars 2024, les quatre vainqueurs signent un contrat de deux ans avec un label et deviennent B.D.U. Chacun d'entre eux a un passé intéressant dans l'industrie musicale, ayant été actif dans d'autres projets avant de rejoindre Build Up. Ainsi, Seunghun fait partie du groupe CIX, Jay Chang de ONE PACT et Bitsaeon de M.O.N.T.

Ils sortent leur premier EP intitulé Wishpool et sa chanson titre My One le 26 juin 2024. Je suis séduite et quand je vois le nom du producteur du morceau, Pdogg, je comprends pourquoi. Connu pour accompagner BTS depuis toujours, il propose une mélodie entraînante et légère. J’ai instantanément envie d'assister à un concert de B.D.U, et m’y voilà. Après un passage en Amérique du Nord et du Sud, Paris est leur premier arrêt européen et sera suivi par sept autres dates sur le vieux continent.

Quand la proximité fait la magie du concert

Les lumières s'éteignent à 19:00 et une vidéo de présentation défile à l'écran. Sous le vacarme des fans surexcités, B.D.U fait son entrée avec Flower, une production originale, et Drowning de Woodz, deux titres qu’ils avaient interprétés dans l’émission Build Up. Si Flower bénéficie d’une chorégraphie et d’une ambiance sulfureuse pour lancer le show, Drowning permet aux chanteurs de briller, debout devant leurs pieds de micro. La voix de Jay Chang est particulièrement mise en valeur et les fans l’accompagnent en l'acclamant.

En tant que journaliste, je me tiens sur le balcon, en hauteur, pour le début du concert et j’en prends plein les yeux et les oreilles. Le public est loin de remplir la salle qui pourrait accueillir trois fois plus de monde, mais la clameur qui monte de la foule est impressionnante. Je sens les membres de B.D.U à l’aise, calmes, heureux d’être là. Ils se présentent en français : « bonjour », « vive la France », « vous êtes chauds », « je t'aime Paris » et « c’est parti ! » Ils sont fiers de leurs quelques mots de français et Seunghun plaisante : « on parle tellement de langues dans cette tournée que je mélange tout ! » Ils poursuivent en coréen et une traductrice se charge de faire passer leurs messages au public.

B.D.U sur la scène de La Cigale, vu depuis le balcon. © Alexia Ponsonnet


À la suite de ce début à quatre, deux duos se détachent le temps de deux autres chansons emblématiques de Build Up. Jay Chang et Bitsaeon reprennent Dangerously, évoquée plus haut, laissant la salle sans voix, captivée par leur aisance déconcertante. Puis Minseo et Seunghun interprètent River de Bishop Briggs. C’est une surprise qui marque la différence avec les concerts américains. Lors de la première moitié de la tournée, Minseo et Seunghun partageaient la scène sur Falling de Harry Styles. Et ce changement n'est pas pour me déplaire. L'ambiance rock de River se marie à merveille avec les timbres des deux garçons. La magie opère et je reste éblouie par les notes qu’ils sont capables de produire en direct, par l’harmonie de leurs voix.

Après ces prestations vocales, le concert prend une tournure inattendue. Les membres de B.D.U se lancent dans une session de jeux et d’interactions avec la salle qui dure près d’une demi-heure. Ils sont chargés de faire deviner des classiques français au public en reproduisant des mélodies entendues dans leurs oreillettes. Les B.U parviennent à trouver toutes les bonnes réponses et chantent à tue-tête. Les yeux des garçons sont grands ouverts, ils remuent en rythme, c'est à se demander qui est au concert de qui.

Je n’ai jamais vu ça. Je suis habituée aux festivals dans lesquels les artistes se succèdent, aux grandes salles où il est impossible de se sentir visible. Ici, avec une scène de taille modeste, nue au-delà d'un simple écran qui diffuse une ambiance graphique, on est loin des superproductions de K-pop, des stades et des arènes. Mais la contrepartie est séduisante, je n’ai jamais été aussi proche d’idoles coréennes.

Puis, les membres du groupe ont la chance de s’exprimer chacun à leur tour sur la chanson de leur choix. Dans tous les cas, les reprises sont des morceaux pop en anglais. Le dernier soliste, Seunghun, interprète 3D de Jung Kook et s’amuse malgré un petit bug de micro au début de sa prestation. Il reproduit quelques mouvements de danse et met le feu sans perdre son charisme, porté par les B.U qui l'encouragent. Dans le public, j’ai l’impression que c’est le son le plus connu et je finis par me lâcher et entonner les paroles à mon tour.

Une fois le groupe de retour au complet, Bitsaeon annonce : « je vous promets de revenir à Paris pour vous voir. » « La prochaine fois qu'on sera là, on sera encore meilleurs », affirme Seunghun. Minseo enchaîne : « on ne chantera que nos musiques ! Vous nous attendrez ? »

Après ces mots pleins d'espoir, ils sont interpellés par un duo dans la salle. « Vous voulez venir danser ? » demande Jay. « On vous a vu répéter tout à l'heure ! » Ni une ni deux, Lilou et Lee, membres du collectif Purple Moon de Strasbourg, sont invités sur scène. Ils accompagnent B.D.U pour le refrain de My One, se fondant dans le groupe comme s'ils avaient toujours été leurs danseurs. J'en serais presque jalouse... « C'était incroyable, je suis arrivé et Jay Chang m'a attiré à lui pour me faire l'accolade ! » raconte Lee après le concert. Filmés par l'équipe de production, Lee et Lilou n'oublieront pas cette expérience de sitôt. Et le public non plus !

Les quatre membres de B.D.U entourant Lee et Lilou sur scène. © Alexia Ponsonnet


Après la reprise de Teeth de 5 Seconds of Summer, B.D.U continue donc avec My One, dans sa version en coréen, sans danseurs cette fois. J'adore cette chanson. Mais voilà la fin du concert qui se profile. Il est déjà l’heure de conclure avec aH-OOh!, issue de leur album Wishpool. Un titre étonnant qui illustre bien l’ambiance de ce final. B.D.U s’amuse, se taquine, évolue librement sur scène et ravit les B.U.

L’heure et demie de spectacle est passée à la vitesse de l’éclair et me laisse un peu sur ma faim malgré l’enthousiasme et le talent de B.D.U. Onze chansons, dont huit reprises, c’est court. Je suis triste qu’ils aient délaissé Everlasting Miracle, mon morceau préféré de leur album, qui aurait ajouté un moment d'émotion. Je comprends surtout que leur concert est calibré pour un public international avec 70 % des paroles en anglais. Et je n'oublie pas leur promesse de revenir avec leurs propres mélodies !

L’après-concert : séance photo entre rêve et réalité

Heureusement, la soirée n’est pas terminée. Une fois les projecteurs éteints, il est possible de rester dans la salle afin de prendre une photo avec le membre de B.D.U de son choix, en payant une quarantaine d’euros pour la catégorie standard. Se prendre en photo avec une idole de K-pop ? Partager quelques minutes avec elle ? Je pense qu’une opportunité comme celle-ci est rare. Immanquable !

En attendant que tout se mette en place, j’échange avec d’autres fans sur leurs ressentis après le concert. Clémence me parle de ses moments préférés : « Quand ils ont fait le jeu où il fallait retrouver les chansons, c'était vraiment unique ! Et quand Lee et Lilou sont allés danser ! Et j'adore tout ce que fait Bitsaeon et, en solo, Seunghun a particulièrement géré sur 3D. Il ne s'est pas laissé démonter par son bug de micro et c'est à souligner ! » Elle me montre ses tickets pour un cliché avec Bitsaeon et Seunghun et je lui demande si elle a déjà approché une idole aussi près. « J'ai fait ça pour le concert de OnlyOneOf oui, et ça passe super vite. Mais c'est chouette que cette boîte de production propose ça avec ses artistes. »

Une fois dans la queue, je ne pense à rien d’autre qu’à Bitsaeon. C’est avec lui que j’ai choisi d’être prise en photo et mon cerveau essaie péniblement de me préparer au mieux. Que vais-je lui dire ? Dans quelle langue ? Comment ne pas avoir l’air ridicule ? Mon sérieux de journaliste disparaît et je deviens une fan excitée de rencontrer un chanteur à peine plus âgé que moi. Très vite, il est à quelques mètres de moi, puis à quelques centimètres. Je pense qu'il est grand, beau, lumineux et que son sourire est doux. Ses yeux sont fixés sur moi alors que je le salue en coréen.

Quand j'agite le petit polaroïd entre mes doigts, j'ai du mal à réaliser ce qui vient de se passer. Bitsaeon m'a posé une question en coréen dont je ne me souviens pas, j'ai bredouillé un « on se voit la prochaine fois… » Sur la photo, son bras entoure mon épaule, je n'ai pas eu le temps de m'en rendre compte. C'est comme si j'avais vécu un rêve. Pourtant, je tiens la preuve de cette réalité dans ma main.

Ma photo avec Bitsaeon, un beau souvenir. © Alexia Ponsonnet


En conclusion, ce concert de B.D.U à Paris a été une expérience unique, mêlant intimité et performance de haut niveau. Malgré un répertoire limité, le groupe a su captiver son public par sa proximité et son talent vocal. Alors, on se revoit la prochaine fois ?


* Présents partout à travers le monde, les journalistes honoraires de Korea.net ont pour mission de faire connaître et partager leur passion de la Corée et de la culture coréenne au plus grand nombre.

caudouin@korea.kr