Journalistes honoraires

30.09.2024

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Par Alexia Ponsonnet, journaliste honoraire de Korea.net

Pas besoin d’aller à l’autre bout du monde pour se sentir dépaysé ! En tant que provinciale, je profite de chaque expédition à Paris pour faire le plein de culture coréenne. Je constate la recrudescence des établissements mettant en avant cette culture depuis quelques années en France et je trouve toujours de nouvelles activités à faire. Suivez-moi lors d’un week-end à Paris en sept étapes pour savourer au maximum ce que la ville lumière a à nous offrir !

Étape 1 : un festin coréen pour bien commencer

Le matin, après un trajet de deux heures en train, je sors de la gare de Lyon, pleine d’énergie et d’entrain. J’adore mes journées parisiennes remplies de Corée, surtout quand je suis accompagnée par ma meilleure amie, également fan de ce pays asiatique.

Avant de m’engager dans mon programme, une pause déjeuner s’impose. J’ai l’impression que les restaurants coréens ont fleuri partout dans la capitale. Sur les réseaux sociaux, des vidéos d’influenceurs m’attirent vers différents établissements mais je me fie avant tout aux menus. Mes plats préférés : le bulgogi (viande de bœuf marinée), le japchae (nouilles de patate douce), le poulet frit et les hotteoks (petits pancakes fourrés). Ces quatre plats, je les ai savourés lors de mon dernier séjour en Corée. Je me souviendrai toujours de ce poulet mangé en catastrophe juste avant un spectacle de drone sur la plage de Gwangalli à Busan… J’avais passé la soirée à répéter « c’était trop bon ». Et ce hotteok dégusté par hasard dans une rue : le goût sucré de la garniture, la pâte moelleuse… J’avais eu envie de faire demi-tour pour en acheter un autre sur le champ. Revivre cette émotion, c’est ce que je cherche dans les restaurants coréens en France. Pour l’instant, je n’ai pas retrouvé la saveur du hotteok local mais, pour les plats salés, on s’en rapproche.

Les hotteoks du restaurant Sweetea's. © Alexia Ponsonnet

Les hotteoks du restaurant Sweetea's. © Alexia Ponsonnet


J’aime aussi emmener mes proches découvrir le barbecue coréen. Cette institution nationale est toujours une surprise pour les Français. Comment ça, on fait griller sa viande soi-même ? Mais après la crédulité vient le plaisir. Les carnivores se délectent de l’odeur de cuisson et en redemandent. Quand j’ai amené mon père devant l’un de ces barbecues, il voulait goûter toutes les viandes disponibles et avait les yeux brillants une fois servi. Il a mis un peu de temps à s'adapter aux ustensiles coréens — baguettes, ciseaux et pince — mais il s’est régalé.

Bien sûr, comme d’habitude, je suis incapable de me retenir et je commande trop à manger. Le ventre prêt à exploser, je roule jusqu’à mon arrêt de l’après-midi : le centre culturel coréen (CCC).

Étape 2 : voyage entre tradition et innovation

Situé rue La Boétie, dans le huitième arrondissement de Paris, le CCC propose l’exposition « Noli : jeux coréens », accessible jusqu’au 5 octobre. Un grand espace me plonge dans l’eSport et, en particulier, dans League of Legends (LoL). Les prodiges de ces jeux en ligne, menés par Faker, s’entraînent tels des sportifs et leur routine presque militaire rappelle aussi celle des idoles. D’ailleurs, j'apprends que les équipes nationales de LoL possèdent leurs propres lightsticks, comme dans la K-pop !

Le lightstick de l'équipe Gen.G exposée au centre culturel coréen. © Alexia Ponsonnet

Le lightstick de l'équipe Gen.G exposée au centre culturel coréen. © Alexia Ponsonnet


À l’étage, je suis stupéfaite de constater que j'ai déjà entendu parler des passe-temps les plus appréciés au fil du temps, notamment aux 18e, 19e et 20e siècles, grâce à l'émission RunBTS!. En effet, le groupe BTS ne manque jamais une occasion de faire découvrir sa culture riche, y compris au travers de ces jeux traditionnels.

Le reste de l’exposition se concentre sur le futur : intelligence artificielle, métavers, réalité augmentée et art numérique. Tout cela promet de belles évolutions dans le domaine du jeu… mais pas que. La marque Amore Pacific propose aussi une analyse colorimétrique de notre visage afin de déterminer la palette de couleurs qui nous va le mieux. Tout excitée, je fais le test et découvre avec bonheur que les couleurs que la machine me conseille sont celles que je préfère. Ouf ! J’ai toujours été admirative de ce côté « technologico-cosmétique » de la Corée. Étude de la peau, du cuir chevelu, de la morphologie… Les expériences sont multiples pour apprendre à se connaître alors qu’en France, rien de tout cela n’est accessible facilement. J’ai donc beaucoup aimé cette animation proposée par le centre culturel.

Beaucoup moins amusante mais tout aussi intéressante, la prochaine exposition s’appellera « Ordinary World » et touchera le sujet du monde actuel. Face à des catastrophes en tout genre de plus en plus fréquentes, notre ordinaire se teinte de traumatismes. Il faut apprendre à vivre avec ces nouvelles normalités. Cinq artistes prendront possession du CCC autour de ce thème qui promet de belles surprises à partir du 7 novembre 2024.

À Paris, de plus en plus de lieux offrent des expositions sur la Corée du Sud. C'était le cas du Grand Palais Immersif qui proposait l’expérience « Decoding Korea » cet été. La galerie Le Cerisier a présenté les « Échos de l’âme coréenne » pendant quelques jours en septembre. Et je n’oublie pas tous les festivals qui permettent une vue d’ensemble sur les arts plastiques, les arts vivants et la culture coréenne de manière générale. Il est possible d’y passer un week-end entier à chaque fois.

Une partie de la collection « Échos de l’âme coréenne », galerie Le Cerisier. © Alexia Ponsonnet

Une partie de la collection « Échos de l’âme coréenne », galerie Le Cerisier. © Alexia Ponsonnet


Étape 3 : soirée au rythme de la musique

Après cette pause enrichissante au Centre culturel coréen, l’excitation monte à l’idée de mon prochain arrêt : un concert de K-pop, bien sûr !

J’ai déjà pu assister à d’importants festivals musicaux comme le Music Bank et le MIK Festival dans les arenas parisiennes. Les spectacles de ce genre commencent dans l’après-midi et se prolongent pendant des heures, avec des artistes qui se succèdent. Malgré leur longueur, ils passent si vite qu’on oublie de manger ! Je trouve qu’ils sont un bon moyen de voir des gros noms de l’industrie sans se ruiner et l’ambiance est toujours incroyable.

À l’inverse, j’apprécie aussi les concerts dans les petites salles. J’ai vu Eric Nam au Bataclan en début d’année et j’ai adoré l’expérience intimiste d’un public restreint. Récemment, j’ai assisté au passage de B.D.U à La Cigale et le quatuor a volé mon cœur. Oui, qui dit petite salle dit plus de proximité avec les stars, et ça, c’est précieux. Paris est un arrêt presque obligatoire pour tous les artistes faisant une tournée en Europe, pour notre plus grand plaisir. Plusieurs idoles ont prévu de se produire dans la capitale au cours des prochains mois comme B.I le 6 octobre, DPR le 14 novembre et XG le 24 novembre au Zénith de Paris. Woosung, de The Rose, passera par la Salle Pleyel le 2 novembre, NCT Dream sera à l’Adidas Arena les 8 et 9 novembre et Kard sera sur la scène du Cabaret Sauvage le 11 décembre.

Étape 4 : un havre de paix pour se détendre

Le lendemain matin, pour retrouver un peu de calme après une soirée agitée, rien de tel qu’une balade en nature. C’est par hasard que je suis tombée sur Le Jardin de Séoul, un petit paradis de 5 000 m². Je visitais une exposition dans la fondation Louis Vuitton et j’ai découvert que le billet donnait accès au jardin d’acclimatation de Paris. Je n’y étais jamais allée et je ne savais pas à quoi m'attendre. Quelle ne fut pas ma surprise quand, au détour d'un chemin, j’ai reconnu l’architecture particulière des édifices coréens ! En 2002, le Jardin de Séoul a été offert par la mairie de cette ville et reprend les codes d’un parc coréen avec ses pavillons, ses statues et son ambiance relaxante. Au bord de l’eau, l’environnement est magnifique et à l’écart de la foule. Le jardin est parfois le théâtre d’évènements coréens, comme le Festival Coréen, aussi appelé la Fête de la Moisson (Chuseok en coréen) qui s’est déroulé les 14 et 15 septembre 2024.

Un pavillon du Jardin de Séoul. © Alexia Ponsonnet

Un pavillon du Jardin de Séoul. © Alexia Ponsonnet


Étape 5 : l’art du photomaton 2.0

J'ai bien profité de cette pause nature et, l'après-midi, je saute dans un métro en direction du studio photo Memoli. Je l’ai vu passer maintes et maintes fois sur Instagram, il est temps d’aller y faire un tour dans l’espoir de retrouver un autre bout de Corée. Un studio photo à la coréenne comprend plusieurs cabines de quelques mètres carrés avec une machine qui prend des clichés automatiquement. On y trouve aussi des accessoires pour se déguiser, du matériel de coiffure et des grands miroirs pour se pomponner. Lors de mon voyage en Corée, j’avais adoré explorer ces photomatons du futur. Là-bas, tout cela est en libre accès, personne ne tient la boutique, on paye et on obtient deux exemplaires d’une planche de quatre portraits pour la modique somme de cinq euros. Dans la version française, le prix est deux fois plus élevé et tout cela est surveillé mais l’excitation reste intacte ! On peut ajouter des stickers avant l’impression des photos de bonne qualité et les propriétaires sont très accueillants. J’aime beaucoup cette façon de se faire des souvenirs, on rigole toujours en essayant de prendre les meilleures poses alors que le compte à rebours défile… J’y retournerai !

Étape 6 : plongeon dans la littérature asiatique

Avant-dernier arrêt sur ma liste, la librairie Le Phénix, dans le troisième arrondissement. Cette boutique consacrée à l’Asie vend des documentaires, des romans écrits par des auteurs et autrices asiatiques et même des livres français publiés en langue étrangère. De nombreuses animations sont proposées, comme des rencontres, des séances de dédicaces et des tables rondes. Dans la vitrine, les bandes dessinées Astérix ou Tintin m’accueillent avec des titres rédigés dans des alphabets que je ne suis pas capable de reconnaître.

À l’intérieur, je survole le rez-de-chaussée et monte sans tarder au premier étage où se trouvent les rayons sur la Corée. Manuels de langue, explications de légendes et mythes coréens, romans best-sellers au pays du matin calme… Je passe près d’une demi-heure et fais mon choix. Mes bras se remplissent et ma pile à lire s’allonge. Parmi ma sélection : le livre de cours et le cahier d’exercices niveau 6 de Talk To Me In Korean, la méthode que j’utilise pour apprendre le coréen, le roman À un clic de toi d’Eva Kim, une autrice française et Le grand magasin des rêves de Lee Mi-ye. Quand je passe à la caisse, je suis soulagée que mon excursion touche à sa fin car, si mon compte en banque s’est allégé d’un coup, je porte maintenant quelques kilos de culture en plus.

Étape 7 : pause douceur et gourmandise

Mon week-end touche à sa fin et, avant d’aller prendre mon train de retour, il est l’heure de goûter dans un café coréen. J’ai le choix entre deux coups de cœur : le Kick Café (K-pop Is for Cool Kids), non loin de la librairie Le Phénix, ou le Maeum, à seulement vingt minutes à pied de la gare. Dans les deux cas, ces lieux chaleureux offrent une carte de boissons et de desserts colorés.

Ce qui les distingue de leurs homologues français, en plus du menu, c’est l’organisation très régulière d’évènements. Au Maeum, ils fêtent les anniversaires de stars de K-pop, mettent en place des pop-up stores avec des artistes, exposent des bijoux et des vêtements made in Korea. Le Kick Café est plus grand et plus en vogue depuis qu’il a accueilli un évènement sur Squid Game, en partenariat avec Netflix. Là-bas, en plus de proposer des menus spéciaux en fonction des groupes et idoles populaires, ils vendent des produits en collaboration avec des labels de musique coréenne, de la skin care, animent des blind test, des ateliers créatifs ou encore des rencontres avec des personnalités.

Les boissons du café Maeum. © Alexia Ponsonnet

Les boissons du café Maeum. © Alexia Ponsonnet


J’avoue que mon cœur penche pour le Maeum. Le couple qui gère le petit établissement est incroyablement mignon et se rappelle systématiquement de moi et de ce que j’ai déjà commandé. Monsieur Maeum — son surnom donné sur les réseaux — est Coréen et n'hésite pas à parler dans sa langue avec les clients qui peuvent le comprendre. Pédagogue, patient et à l'écoute, il est l’un des premiers à qui j’ai osé mettre en pratique mes cours de coréen et je lui en serai toujours reconnaissante.

Le ventre bien rempli, je ressors du Maeum avec des crampes aux joues à force d’avoir souri. En combinant nourriture, culture et divertissement, ce week-end coréen à Paris m'a encore prouvé à quel point cette culture est en pleine effervescence. Chaque lieu visité me rapproche un peu plus de mes souvenirs de la Corée, tout en offrant une nouvelle perspective grâce à une touche française. Mais il est déjà temps de rentrer chez moi. Jusqu’à la prochaine fois !


* Présents partout à travers le monde, les journalistes honoraires de Korea.net ont pour mission de faire connaître et partager leur passion de la Corée et de la culture coréenne au plus grand nombre.

caudouin@korea.kr