Journalistes honoraires

27.06.2025

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Une scène de « Lost in Starlight ». © Netflix

Une scène de « Lost in Starlight ». © Netflix



Par Thida Bauduin

Cela s’annonçait déjà prometteur lorsque j’avais visionné un mois avant sa sortie la bande-annonce. M’étant renseignée sur l’équipe du film en amont, j'ai appris que Han Jiwon avait déjà travaillé sur plusieurs projets d’animation auparavant, longs et courts-métrages (The Summer, 2023) ainsi qu’une série (Amanza, 2020).

Climax Studio est un studio déjà reconnu dans la distribution et la production de films et de séries. Quant à Red Dog Culture House, ils ont déjà travaillé sur de courts films promotionnels pour le jeu League of Legends mais aussi pour d’autres productions à l’international avec par exemple l’épisode Good Hunting de la série Netflix Love Death & Robots, mais également la mini-série animée A Day Before Us en partenariat avec le studio Lico.

Dans Lost in Starlight, nous sommes projetés en 2056. À la suite d'un premier échec, la NASA souhaite renvoyer une équipe de scientifiques-astronautes sur Mars afin d’y trouver des traces de vie. Parmi eux, Nanyoung est une astronaute très prometteuse qui rêve d’aller dans l’espace depuis toute petite, travaille d’arrache pied pour être parmi les candidats sélectionnés. Lorsqu’elle doit retourner à Séoul pour quelques temps, elle va rencontrer Jay, un réparateur d’électronique et un musicien amateur : une histoire d’amour va naître entre les deux personnages qui va devoir résister à l’espace, au temps et à leurs rêves.

Une scène de « Lost in Starlight ». © Netflix

Une scène de « Lost in Starlight ». © Netflix


Une « claque » visuelle et émotionnelle

Ce qui m’a d’abord frappée dans ce film, c’est la qualité de l’animation et la vivacité de la palette de couleurs qui nous est proposée. J’en ai vraiment pris plein les yeux, j’ai senti que beaucoup de minutie et de travail avait été fourni. À mon sens, le film n’a rien à envier aux films d’animation japonais ou étrangers de manière générale !

Ensuite, avec la qualité de l’animation, ce qui m’a impressionné, c’est le souci du détail dans les décors. La majorité du film se passant en Corée, il y a vraiment une attention qui a été portée aux paysages. Les panneaux et divers affichages sont en hangeul, les rues, les magasins, les plats et le style vestimentaire des personnages reflètent cette identité coréenne. Par ailleurs, n’étant jamais allée en Corée encore, je n'ai pas eu trop de mal à reconnaître certains lieux emblématiques de la capitale du pays comme le fleuve Han. Voir ces images m'a presque donné envie de les retrouver en vrai le jour où je visiterai la Corée, et de partir à la recherche de ces endroits qui ont servi d'inspiration pour les décors !

Comme on peut le voir dans la dernière des images ci-dessous : reconnaissez-vous le pont où se trouvent les personnages et le pont que l'on aperçoit au loin ?

Une scène de « Lost in Starlight ». © Netflix

Une scène de « Lost in Starlight ». © Netflix


Il y a aussi tout au long du film des interludes musicaux qui m’ont rappelé plusieurs genres de la musique coréenne, dont celui de la ballade, avec le thème principal intitulé BonVoyage : en voulant réécouter cette chanson après le film j’ai d’ailleurs été agréablement surprise de voir que ce thème principal était interprété par Kim Daniel, le chanteur du groupe de rock alternatif Wave to Earth.

Dans son ensemble sur sa trame, Lost in Starlight est un film apaisant et fantaisiste. La naissance et l’évolution de la relation entre les deux personnages principaux est très touchante et sans enlever de l’émotion aux sentiments et à l’histoire, le ton reste assez léger malgré des thématiques plutôt profondes.

En effet, le long-métrage fait partie de ces films que l’on peut regarder quand on se sent un peu mal dans notre vie. Il amène un côté rassurant, rafraîchissant et peut parler à beaucoup d’entre nous : nous qui parfois sommes coincés dans des “espaces”, des interstices de la vie et qui avons besoin d’un coup de pouce pour avancer. C’est d’ailleurs ce dont parle la chanson principale intitulée BonVoyage et que l’on entend plusieurs fois tout du long. Le film aborde aussi le sujet de la relation à distance, sous le prisme d’une relation amoureuse qui doit résister au temps et surtout à la séparation physique avec l’espace stellaire comme obstacle. Je pense que l’on peut aussi appliquer ce qui est évoqué dans le film, concernant les relations amicales : dans un monde de plus en plus en proie à la technologie, à l’individualisation et à l’entre-soi, il faut essayer de garder et de chérir nos relations les plus précieuses.

Une scène de « Lost in Starlight ». © Netflix

Une scène de « Lost in Starlight ». © Netflix


Un autre thème émotionnellement fort que porte le film, c’est celui de poursuivre et de s’accrocher à ses rêves, de vivre sa/ses passions à fond dans nos vies qui sont si uniques et courtes. J’ai été très touchée par ce que doivent traverser Jay et Nanyoung, individuellement, au-delà de leur relation. Ils doivent chacun surmonter leurs peurs et leurs traumatismes, comme la perte d’un être cher ou le manque de confiance en soi, pour avancer dans leurs projets respectifs. Dans un passage très intense du film, on reçoit tout ces éléments, dans une symphonie d’images, de flashback, de musiques. C’est personnellement le moment qui m’a le plus marqué et m'a fait cet effet d'une « claque » visuelle et émotionnelle.

Pour moi, Lost in Starlight, c’est un film réussi qui parlera à ceux qui souhaitent s’intéresser à l’animation coréenne et d’autre part, c’est un film qui plaira aux plus rêveurs d’entre vous : ceux qui rêvent de vivre de leur passion, ceux qui rêvent d’une belle histoire d’amour et à ceux qui, tout simplement, veulent vivre leur vie sans retenue. C'est une ode à la vie, à l’amour et à l’espace.

Présents partout à travers le monde, les journalistes honoraires de Korea.net ont pour mission de faire connaître et partager leur passion de la Corée et de la culture coréenne au plus grand nombre.

caudouin@korea.kr