Journalistes honoraires

27.06.2025

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Par Emmanuelle Fourneyron

2025 est une année forte pour la Corée en matière internationale : en novembre prochain, elle accueillera le sommet de la Coopération Économique Asie-Pacifique (APEC). Celui-ci sera précédé tout au long de l’année par des réunions préparatoires entre les responsables de ce qui constitue un espace économique considérable, fort de 21 économies membres. Alors que de premières rencontres se sont tenues au mois de mai, d’autres sont déjà en préparation pour le mois de juillet sur les thèmes de l’intelligence artificielle, de l’égalité femmes-hommes ou encore de la sécurité alimentaire. Vingt ans après avoir accueilli son premier sommet de l’APEC à Busan en 2005, la Corée se prépare donc à accueillir son deuxième sommet, qui se tiendra cette fois-ci à Gyeongju - l’occasion pour cette ville du sud-est de se trouver au cœur des enjeux d’avenir d’une zone économique en pleine mutation.

Pour ma part, si j’avais bien sûr entendu parler de l’APEC dans le cadre de mes études d’économie, c’est surtout en voyageant récemment à Busan que j’ai re-découvert l’importance de cette coopération. Les visiteurs qui voyagent à Busan auront sans doute en effet aperçu le nurimaru, cette rotonde à l’architecture moderne, à la toute pointe du sentier côtier qui prolonge la célèbre plage de Haeundae. Je suis tombée dessus un peu par hasard, lors d’une balade en bord de mer. Comme le lieu était ouvert à la visite, j’y suis entrée avec curiosité : il s’agissait en fait de la Maison de l’APEC, site ayant accueilli le sommet de l'APEC en 2005. À l’intérieur, une intéressante exposition retrace les grandes lignes de cette coopération. Et on peut même visiter la salle de conseil principale, où se sont réunis les dirigeants pour le sommet final ! C’est une visite instructive, qui permet d’en savoir plus sur l’APEC et les liens économiques qui se tissent dans cette vaste zone Asie-Pacifique.

Le nurimaru, site qui a accueilli le sommet de l'APEC de Busan en 2005. © Emmanuelle Fourneyron

Le nurimaru, site qui a accueilli le sommet de l'APEC de Busan en 2005. © Emmanuelle Fourneyron


L’APEC est un forum intergouvernemental qui vise la coopération économique entre les pays riverains de l'océan Pacifique. Il compte 21 économies membres, qui représentent au total un poids considérable : plus de 2,9 milliards de personnes et plus de 60% du PIB mondial ! Les membres de l'APEC sont le Canada, les États-Unis, le Chili, le Mexique, le Pérou, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Thaïlande, Singapour, le Brunei Darussalam, la Malaisie, l'Indonésie, les Philippines, le Vietnam, la Corée, le Japon, la Chine, Hong Kong, Taïwan et la Russie. L'APEC a été créée en 1989, tout d'abord sous la forme d'une réunion ministérielle entre 12 économies, puis a été élevée au rang de réunion des dirigeants économiques de l'APEC en 1993.

L’APEC prenant la forme d’un forum intergouvernemental, chaque année, à tour de rôle, un pays en assume la présidence. C'est un rôle important. Cela signifie que le pays hôte a la charge d’accueillir et d’organiser les réunions préparatoires et le sommet final entre dirigeants économiques. Cela permet évidemment au pays de valoriser ses atouts économiques, sa culture, son savoir-faire et son patrimoine auprès des délégations étrangères en visite, mais c’est bien plus que cela : c’est aussi l’occasion pour la présidence de l’APEC de mettre à l’agenda des discussions les priorités économiques qui lui sont chères.

Depuis le départ, la Corée est au cœur de l’APEC. C’est lors d’un discours prononcé à Séoul en 1989 par l'ancien Premier ministre australien Bob Hawke que l’idée de l’APEC a été évoquée pour la première fois en public. Puis en 1991, la Corée a accueilli la troisième réunion ministérielle de l'APEC, où les membres ont adopté la déclaration de Séoul, qui a contribué à l'établissement de la base institutionnelle de la coopération. En 2002, la Corée a créé l'Institut de l'éducation collaborative de l'APEC pour mener l'innovation en matière d'éducation dans la région Asie-Pacifique, œuvrant par exemple au développement de l'apprentissage en ligne. Quelques années plus tard, en 2005, elle crée le Centre climatique de l'APEC afin d'améliorer la croissance durable de la région et de partager l'expérience et les connaissances en matière de prévision climatique avec les économies membres. La même année, elle fonde aussi le Centre d'innovation des micro, petites et moyennes entreprises. Et surtout, elle accueille le sommet des dirigeants économiques à Busan sur le thème « Vers une communauté dynamique et harmonieuse de l’Asie-Pacifique ». Il s’agissait de mettre l’accent sur l’intégration économique régionale et la réduction des écarts de développement et de favoriser la sécurité et la prospérité partagée. En 2018, la Corée poursuit son engagement en faveur de cette coopération en lançant le sous-fonds pour l'innovation numérique, permettant de financer des projets dans des domaines tels que la protection des consommateurs dans l'économie numérique, l'identification biométrique et la normalisation mondiale des données.

La salle principale du Nurimaru, qui a accueilli le sommet de l'APEC de Busan en 2005. © Emmanuelle Fourneyron

La salle principale du nurimaru, qui a accueilli le sommet de l'APEC de Busan en 2005. © Emmanuelle Fourneyron


Pour ce nouveau sommet APEC de 2025, la Corée inscrit sa présidence sous l’engagement de renforcer la coopération économique et promouvoir une croissance durable dans la région Asie-Pacifique. En phase avec la vision baptisée Putrajaya 2040, adoptée lors du sommet de 2020 dans cette ville de Malaisie et qui avait mis l’accent sur trois moteurs économiques prioritaires (le commerce et l'investissement, l'innovation et la numérisation, et le développement durable et inclusif), la Corée a choisi pour thème en 2025 : « Construire un avenir durable - se connecter, innover, prospérer ». Trois grands temps de discussion préparatoires, appelés SOM (senior officials’ meetings ou réunions des hauts responsables) permettent aux participantes et participants d’échanger sur des sujets aussi primordiaux que la coopération dans l'intelligence artificielle ou encore les réponses au changement démographique. Environ 3 000 délégués gouvernementaux et représentants du secteur privé des 21 économies-membres sont ainsi attendus.

Un logo a été élaboré pour incarner ce thème, tout en promouvant la beauté traditionnelle de la Corée. Comme l’a indiqué le Comité d’organisation, le logo choisi représente un motif du papillon, mêlant le symbole de la prospérité et de l’innovation de l’APEC à un clin d’œil aux tuiles des toits des bâtiments traditionnels coréens, véhiculant un message de bienvenue aux visiteurs des pays membres de l’APEC.

Côté festivités, les réunions préparatoires se tiennent successivement dans diverses villes de Corée, Jeju, Incheon, Busan et Seoul - occasion pour les délégations de découvrir la richesse des paysages et des patrimoines. Mais c’est surtout la ville de Gyeongju qui sera à l’honneur en 2025. Cette ville du sud-est, capitale de l’ancienne royaume de Silla, a en effet été choisie pour accueillir le sommet final qui aura lieu de fin octobre à début novembre.

Pour celles et ceux qui veulent suivre l’actualité du sommet 2025 de l’APEC, un site internet dédié a été créé, de même qu’un compte Instagram.


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caudouin@korea.kr