Les acteurs Sul Kyung Gu, Jang Dong Gun, Kim Hee Ae et Claudia Kim dans « A Normal Family ». © Diaspahan Distribution
Par Valentine Cotrelle
Du 16 au 24 juin 2025, le cinéma Orson Welles de la Maison de la culture d’Amiens, ville dynamique des Hauts-de-France, a diffusé le film du réalisateur Hur Jin Ho
A Normal Family.
Adapté du roman néerlandais
Le dîner de Herman Koch, le film a conquis un public international, notamment lors du festival international du film de Toronto de 2023. Alors, lorsque
A Normal Family a été annoncé pour une diffusion dans ma ville, je ne pouvais pas manquer l’occasion de le découvrir sur grand écran !
A Normal Family, c’est l’histoire de deux frères aux antipodes l’un de l’autre, mais qui maintiennent une sorte de lien familial en partageant, de temps à autre, un repas ensemble. Cependant, lorsqu’une affaire criminelle va venir se glisser entre eux, leur relation va changer du tout au tout et va remettre en question la nature même du mot « famille ».
Devant choisir entre le cœur et la raison, les cartes vont être redistribuées afin de jouer eux-mêmes à un jeu dont ils n’avaient été que les observateurs, plus ou moins directement, jusqu’à ce que leur partie commence, aussi soudainement qu’un flash info.
Une scène de « A Normal Family ». © Diaphana Distribution
Au-delà de l’affaire criminelle qui vient chambouler le quotidien de ces familles, le film vient mettre en avant la place qu’a la famille aujourd’hui dans la société. Chaque approche, qui devient un peu indiscrète dans les réels sentiments des personnages, se fait à travers une vitre.
L’usage de ces vitres à différents moments du film et sous différentes formes a réellement marqué mon attention, avec un sentiment de frustration en comprenant que, même si nous pouvons voir à travers celles-ci, il n’est pas possible d’entendre la conversation ou de cerner les intentions des personnages.
Cette parallèle de la vitre est également utilisée à travers différents écrans lors du film, les téléphones, la télévision ou encore les ordinateurs. Une dénonciation indirecte du mal qui se cache derrière un écran, la montée du danger à travers les réseaux sociaux et l’influence que ceux-ci ont sur les personnes qui les utilisent, mais aussi l’impact terrible que cette société de faux-semblant, que l’on dessine à sa guise à travers ces derniers, vient perturber la réalité des plus fragiles.
Même en n’étant pas un utilisateur fréquent des réseaux sociaux, l’importance de l’opinion publique diffusée à travers ceux-ci fait partie du quotidien de tous, et cette crainte du regard extérieur, cette peur d’être exposé pour des faits commis ou à des prises de décision est constante car, il faudrait par la même occasion, être en capacité de se faire face.
Et c’est finalement la confrontation à la vérité qui va venir s’immiscer et détruire, un peu plus, ce qu’il reste de cette famille.
A Normal Family n’est « normal » que d’un point de vue extérieur car, en tant que téléspectateur, nous en savons plus que la majorité des personnes qui côtoient ces familles au quotidien. En fin de compte, nous aussi, nous découvrons et avons accès à l’intimité de ces couples à travers un écran.
La salle de cinéma Orson Welles de la Maison de la culture d'Amiens lors de la diffusion de « A Normal Family » le 24 juin 2025. © Valentine Cotrelle
Ce drame, à la limite du thriller, est un plaisir à découvrir et encore plus un plaisir à analyser après-coup ! Avec un scénario de base finalement plutôt simple, toute la splendeur et la complexité de ce film vient du développement des personnages et de l’évolution, positive ou négative, dans leur façon de voir le monde.
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