Journalistes honoraires

25.07.2025

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Par Alexia Ponsonnet

Quand on pense à la Corée pour les vacances, on imagine Séoul, ses cafés, ses monuments ou ses temples. Mais ce qu’on oublie parfois, ce sont ses nombreux chemins de randonnée, parfaitement aménagés et souvent surprenants. Entre escaliers en bois, ponts suspendus et points de vue spectaculaires, ces sentiers offrent une autre façon de découvrir le pays. Pas besoin d’être un grand sportif : ici, la marche devient une expérience accessible, visuelle et rafraîchissante. Alors, quand la météo le permet, on enfile une paire de baskets et c’est parti !

Des sentiers bien pensés

On entend souvent que la randonnée, c’est le sport national de la Corée et ce n’est pas très loin de la vérité. Même au cœur de Séoul, on peut partir en excursion en sortant du métro et plonger dans la végétation au bout de quelques mètres. Tous les équipements sont là : location de matériel comme des chaussures ou des bâtons de marche, plans indiquant les distances et les niveaux de difficulté de chaque itinéraire, pavillons et espaces de repos, jets à haute pression pour nettoyer ses baskets avant de retourner en ville… L’organisation est soignée et impressionnante.

Ici, les chemins sont tous différents. Certains sont goudronnés, d’autres recouverts de planches et d’autres encore sont laissés au naturel. J’ai tout de suite trouvé les sentiers en bois très beaux, qu’ils soient étroits ou larges. Selon moi, ils allient parfaitement l’aspect pratique et confortable du parcours avec une esthétique propre mais naturelle.

En haut : vue de la ville de Séoul depuis le chemin le long des remparts, dans le parc Naksan. En bas, de gauche à droite : sentier en bois dans le village historique de Jeonju, chemin plus large menant au pavillon Omokdae à Jeonju, les berges du fleuve Yeongsan à Damyang, large allée pédestre en bois autour de la presqu’île Dongbaekseom à Busan. © Alexia Ponsonnet

En haut : vue de la ville de Séoul depuis le chemin le long des remparts, dans le parc Naksan. En bas, de gauche à droite : sentier en bois dans le village historique de Jeonju, chemin plus large menant au pavillon Omokdae à Jeonju, les berges du fleuve Yeongsan à Damyang, large allée pédestre en bois autour de la presqu’île Dongbaekseom à Busan. © Alexia Ponsonnet


Mais ce qui m’a étonnée, ce sont les allées recouvertes d’un tapis en fibres de coco tressées. Très agréable sous le pied, je n’ai d’abord pas compris leur utilité. D’après quelques témoignages recueillis sur le net, les raisons varient : ce matériau rendrait la marche plus accessible en stabilisant le sol, empêchant les glissades, surtout par temps humide. D’autres soulignent son effet de protection de la nature avec un chemin qui ne se déforme pas et qui évite donc la formation de trous ou de flaques.

Deux exemples de chemins couverts de fibres naturelles. À gauche : à Séoul, au Heunginjimun Park. À droite : à Jeonju, à proximité du village historique. © Alexia Ponsonnet

Deux exemples de chemins couverts de fibres naturelles. À gauche : à Séoul, au Heunginjimun Park. À droite : à Jeonju, à proximité du village historique. © Alexia Ponsonnet


Des passerelles au-dessus de la mer

Au-delà du chemin en lui-même et de sa matière, chaque itinéraire comporte son lot de surprises. Parmi mes préférées : les passerelles et ponts suspendus. Surtout présents le long du littoral, ils sont construits en verre ou en métal et s’avancent sur la mer.

J’ai visité trois de ces sites, le premier face aux îlots Oryukdo à Busan. À côté de la passerelle, deux dames coréennes nous ont expliqué la signification des îles dans un anglais hésitant mais très enthousiaste. Toujours à Busan, le pont suspendu Songdo Yonggung offre un panorama ouvert sur la mer et sur les bateaux entrant au port de Busan. Il est bien plus fréquenté que la passerelle d’Oryukdo mais aussi beaucoup plus long : près de 70 mètres entre le continent et le rocher de Dongseom. L’expérience vaut le coup. Il est ensuite possible de continuer son chemin dans le parc d’Amnam où les sentiers sont clairement balisés et où les flots et les pins apportent un vent de fraîcheur.

Plus loin à l’est, la passerelle Cheongsapo Daritdol culmine à 20 mètres au-dessus du niveau de la mer. À l’entrée, un gardien demande d’enfiler des surchaussures pour protéger le sol et, dès les premiers pas sur les vitres transparentes, l’effet est grisant. Les réactions sont variées, entre enfants surexcités et adultes peu assurés, les émotions sont au rendez-vous ! C’est un arrêt parfait le long de la fameuse Blue Line de Busan avec ses petites cabines colorées qui ont fait le tour des réseaux sociaux. Qu’on chemine en train, dans une cabine ou à pied, ce sentier du littoral est aménagé de bout en bout et et cela en fait une balade très agréable.

En haut à gauche : passerelle suspendue d’Oryukdo à Busan, vue d’en-bas. En haut à droite : pont suspendu Songdo Yonggung à Busan. En bas : vue du littoral depuis la passerelle Cheongsapo Daritdol. © Alexia Ponsonnet

En haut à gauche : passerelle suspendue d’Oryukdo à Busan, vue d’en-bas. En haut à droite : pont suspendu Songdo Yonggung à Busan. En bas : vue du littoral depuis la passerelle Cheongsapo Daritdol. © Alexia Ponsonnet


Des points de vue urbains spectaculaires

En Corée, les mégapoles ont souvent du relief. À Séoul, par exemple, les pentes du parc Naksan offrent un panorama dégagé sur la ville. Plus haut encore, le chemin vers la Namsan Tower mêle escaliers, sentiers ombragés et vues à couper le souffle. Bien sûr, c’est un emblème de la ville de Séoul, celui qu’on aperçoit dans les dramas ou sur les cartes postales, mais je ne m’attendais pas à apprécier ma visite à ce point. Je suis montée grâce au téléphérique et je suis redescendue à pied, à la nuit tombée, avec les lumières urbaines étendues sous mes yeux. Le moment est magique, avec l’impression d’avoir quitté la ville pour un instant mais de bénéficier encore de son aura énergique et vibrante. En marchant, je n’ai pas résisté à l’envie d’appeler mon frère en France pour partager mon émerveillement.

À Busan, c’est le contraste entre mer et montagne qui rend l’expérience unique. Le chemin du parc Hwangnyeongsan permet d’apercevoir à la fois les plages et les quartiers d’affaires. Une fois encore, c’était une visite de nuit pour ma part. L’observatoire est très beau, avec des balancelles en bois prisées par les couples pour une escapade romantique. Encore une fois, on retrouve des installations pensées dans les moindres détails : bancs, plateformes, rambardes sécurisées, télescopes et même, parfois, des panneaux explicatifs. On perçoit l’affection des Coréens pour leur pays et l’admiration qu’ils portent à ses paysages.

Lors de mon passage au sein du parc Sajik à Gwangju, je suis tombée sur sa tour d’observation. Blanche et en spirale, elle s’élève à 35 mètres de hauteur et a remporté un prix d’architecture à Gwangju en 2015. Elle permet un joli panorama sur la ville des Arts.

Trois beaux panoramas. En haut, Séoul vue depuis le Mont Namsan. Au milieu, Busan vue depuis l’observatoire Hwangnyeongsan. En bas, Gwangju vue depuis la tour d’observation du Parc Sajik. © Alexia Ponsonnet

Trois beaux panoramas. En haut, Séoul vue depuis le Mont Namsan. Au milieu, Busan vue depuis l’observatoire Hwangnyeongsan. En bas, Gwangju vue depuis la tour d’observation du Parc Sajik. © Alexia Ponsonnet


Qu’il s’agisse de flâner en forêt, de marcher au-dessus des vagues ou de contempler les lumières d’une ville à la tombée du jour, la Corée offre une multitude de chemins à explorer. L’été est une bonne période pour découvrir ces paysages où nature et urbanisme se rencontrent. Illustration en vidéo.



Présents partout à travers le monde, les journalistes honoraires de Korea.net ont pour mission de faire connaître et partager leur passion de la Corée et de la culture coréenne au plus grand nombre.

caudouin@korea.kr