Par Andra Michaela

Début juillet 2025, l’équipe nationale coréenne de futnet a fait une apparition remarquée en Roumanie, en participant à deux tournois internationaux majeurs : l’Open de Cluj-Napoca et le Championnat du monde U21 organisé à Bistrița. Leur venue a été bien plus qu’une simple expérience sportive : elle s’est transformée en un véritable moment d’échange culturel et d’amitié internationale.

Qu’est-ce que le futnet ?

Contraction de « football tennis », le futnet est un sport dynamique et technique, qui se joue sur un terrain semblable à celui du tennis. Mais ici, pas de raquettes : les joueurs utilisent leurs pieds, leur tête, leur poitrine et leurs cuisses pour envoyer un ballon de la taille d’un ballon de football au-dessus du filet. Les matchs se disputent en simple, en double ou en triple, et exigent non seulement des qualités physiques, mais aussi une excellente coordination, de la stratégie, du contrôle et un vrai esprit d’équipe.

Né en Europe centrale au début du XXe siècle, le futnet s’est progressivement internationalisé. Il est aujourd’hui encadré par un organisme officiel — l’Union Internationale de Futnet (UNIF) — qui organise des championnats continentaux et mondiaux. En Asie, ce sport reste encore émergent, mais des pays comme la Corée y voient un fort potentiel.


La Corée à l’honneur en Roumanie

L’équipe U21 de Corée a participé au Championnat du monde junior organisé à la TeraPlast Arena de Bistrița. Pour une première présence à ce niveau, les résultats ont été très encourageants : 6e place en simple, 6e en double et 7e en triple. Face à 10 autres équipes nationales, la formation coréenne a démontré de solides capacités face à des adversaires souvent plus expérimentés.

Bien que la liste complète des joueurs n’ait pas été rendue publique, la qualité athlétique de l’équipe était évidente. De nombreux joueurs ont une formation en jokgu — sport traditionnel coréen très proche du futnet — ou en football, ce qui leur confère une coordination naturelle et une maturité compétitive. Leurs performances constantes en simple et double soulignent leur polyvalence, tandis que le triple laisse entrevoir un axe d’amélioration pour le jeu collectif.

Sur le terrain, les Coréens ont impressionné par leur rigueur, leur calme et leur précision. En dehors, ils ont fait preuve de respect et de convivialité, suscitant l’admiration du public et des organisateurs.


Un échange sportif et culturel

La participation de la Corée a été rendue possible grâce au projet Sports Exchange Agreement du Conseil coréen des sports, en partenariat avec l’Association coréenne de jokgu, le ministère coréen de la Culture, des Sports et du Tourisme et la Fondation coréenne pour la promotion du sport — Musée olympique de Séoul. Cette initiative vise à promouvoir le jokgu à l’international et à encourager les échanges interculturels par le biais du sport.

Tout au long des deux événements, les athlètes coréens ont été chaleureusement accueillis par les fans, les bénévoles et les autres équipes. Des vidéos de leur arrivée, des entraînements et des matchs ont circulé sur TikTok et Facebook, illustrant l’enthousiasme général et l’esprit de camaraderie internationale.

Entre selfies avec les supporters roumains et échanges amicaux avec les autres joueurs, l’équipe coréenne a prouvé que le futnet est bien plus qu’un simple sport : c’est un langage universel fait de respect, d’ouverture et de passion.


Le futnet, un sport d’avenir en Corée

Bien que le futnet soit encore peu développé en Corée, les signes d’intérêt se multiplient. Le pays possède déjà une base solide avec le jokgu, pratiqué notamment dans l’armée et les universités. Ce sport, très similaire au futnet, utilise le même type de terrain et fait appel aux mêmes gestes techniques. Les compétences nécessaires sont donc déjà bien ancrées dans la culture sportive coréenne.

En 2021, un protocole d’accord (MoU) a été signé entre l’UNIF et les fédérations de jokgu, établissant un lien officiel entre les deux disciplines. Depuis, la Corée adapte ses infrastructures et forme ses athlètes aux standards internationaux du futnet.

La participation récente d’équipes coréennes (seniors et juniors) aux tournois roumains marque une volonté claire de s’inscrire dans le circuit mondial. L’expérience acquise lors de ces événements est cruciale pour atteindre le plus haut niveau et structurer des programmes de développement durables.


En conclusion

La visite de l’équipe coréenne en Roumanie n’était pas qu’une série de matchs : c’était une rencontre authentique entre deux cultures, deux manières de vivre le sport, et une belle démonstration de coopération internationale.

Témoin direct de l’enthousiasme du public roumain et du professionnalisme des athlètes coréens, je suis convaincue que ce type d’échange est précieux. Même à travers un sport encore peu connu comme le futnet, on peut bâtir des ponts, nouer des amitiés et découvrir de nouvelles façons de se connecter les uns aux autres.

Remerciements particuliers à M. Sorin Bogdan, président et fondateur de Futnet Roumanie, pour sa généreuse contribution en fournissant les photographies illustrant cet article.


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