Par Gaëlle Magnier
Sorti en juin dernier, le film d’animation qui met en valeur la culture coréenne
KPop Demon Hunters s’est hissé en quelques mois à la première place des visionnages à l’échelle internationale. Deux séquelles sont d’ores et déjà prévues par la plateforme de streaming Netflix, ainsi qu’un film « live action ». L’ascension des groupes Huntrx et Saja Boys ne fait que commencer. Pourquoi un tel succès ? Sans doute pour sa volonté d’authenticité. Tout en restant une fiction,
KPop Demon Hunters offre une expérience réelle de la Corée pour celles et ceux qui n’y sont pas encore allés. Mais c’est aussi raviver des souvenirs lorsque l’on a eu la chance de pouvoir visiter Séoul, et c’est mon cas. Regarder
KPop Demon Hunters a fait remonter beaucoup d’émotions que le divertissement coréen ne me laissera pas oublier.
Capture d’écran de « KPop Demon Hunters ». © Netflix
Les gimbap
Partie seule pour visiter Séoul, j’ai organisé mes journées autour de mes visites. Levée tôt le matin, je sautais dans un métro afin de me rendre dans le quartier qui était ma cible pour les prochaines heures. Je ne faisais pas beaucoup de pauses, préférant grignoter mon déjeuner en flânant dans les rues de la ville. Le gimbap est rapidement devenu mon meilleur ami. Ce cylindre de riz fourré d’ingrédients variés était un allié idéal pour reprendre des forces sans perdre une seconde de découverte. Rien de plus facile pour en trouver : il suffit de passer la porte d’une supérette ouverte 24/24h, de se glisser au rayon frais et de choisir son parfum préféré. Bœuf bulgogi, thon épicé ou poulet, il y en a pour tous les goûts ! Attention toutefois à ne pas s’étouffer en voulant le manger en une seule bouchée comme le fait Rumi.
Capture d’écran de « KPop Demon Hunters ». © Netflix
Les hanok
Après avoir reçu un message de la part des messagers tigre et pie à trois yeux, Rumi rejoint les toits des maisons traditionnelles coréennes. C’est au milieu d’un village hanok que se déroule la première discussion entre Rumi et Jinu. Sans surprise, j’ai immédiatement pensé à mes multiples passages par le quartier Bukchon, caché entre deux palais de Séoul. Lieu incontournable lorsque l’on se trouve à Séoul, ce quartier hanok est à la fois l’endroit idéal pour découvrir les maisons traditionnelles coréennes et acheter des souvenirs aux amis et à la famille. Même s’il est surpeuplé par les visiteurs et qu’il est agréable de trouver d’autres quartiers de hanok à visiter comme Namsangol, il reste un lieu à ne pas rater lors de sa visite de la capitale.
Capture d’écran de « KPop Demon Hunters ». © Netflix
Les remparts de Hanyang
Dès mon premier jour à Séoul, je prends la direction du parc Namsan et de sa N Seoul Tower. Il faut attaquer ce séjour avec force et détermination, car la télécabine n’est pas en service lorsque j’arrive. Dommage, j’avais lu que la vue était jolie dans ce sens, mais je ne perds pas au change. Me voilà partie pour une belle ascension le long des anciens remparts de la ville. Une petite pause permet de se retourner pour profiter d’une vue incroyable sur Séoul avant de poursuivre la randonnée. Arrivée presque au sommet, je m’aperçois que la télécabine fonctionne. Je n’avais pas compris ce que les employés m’ont dit. Rien de grave pour autant, je la prendrai au retour. La balade en valait largement la peine, car ces remparts où Jinu et Rami discutent encore une fois sont magnifiques et me laisseront un souvenir vibrant.
Capture d’écran de « KPop Demon Hunters ». © Netflix
Les norigae
Dans le film, les membres de HUNTR/X arborent avec fierté des norigae sur leurs costumes. Ce pendentif est bijou traditionnel composé de nœuds savants et de pierres précieuses. Il était porté à l’époque Joseon pour agrémenter les tenues hanbok. Aujourd’hui, les norigae sont devenus un symbole important de la culture coréenne. Il est facile d’apprendre à le fabriquer durant un atelier ouvert au public sur réservation ou d’en trouver sous la forme de souvenirs peu onéreux dans le quartier de Bukchon. Ces ornements ont ravivé mon aventure en hanbok au cœur du palais Gyeongbokgung. J’avais loué une tenue pour un photoshoot au milieu de ces anciens bâtiments. Les photos terminées, j’ai pu me promener une heure de plus. C’est là que j’ai entendu un couple de Coréens âgés dire « 이 아가씨 귀엽네요. » Comprendre cette phrase m’a beaucoup touchée. Mais voir les norigae dans le film m’a aussi rappelé mon petit regret de ne pas avoir acquis l’un de ces souvenirs. Il ne me reste plus qu’à retourner à Séoul.
Capture d’écran de « KPop Demon Hunters ». © Netflix
La scène Soda Pop des Saja Boys
Cette scène où Rumi, Mira et Zoey découvrent pour la première fois les Saja Boys est devenue virale sur internet et a donné lieu à de nombreux détournements humoristiques. La prestation du groupe des Saja Boys au beau milieu de la rue et de la foule des visiteurs nous donne envie de rouler des épaules, nous aussi. Et ce phénomène ne relève pas entièrement de la fiction animée. À parcourir les quartiers de Séoul, j’ai fini par faire quelques achats dans les boutiques de Hongdae. Inévitablement, je suis tombée sur des artistes qui n’hésitaient pas à offrir leur talent à la foule s’amassant autour d’eux. Manque de bol, l’un des chanteurs que j’ai vus offrait surtout beaucoup de couacs. Heureusement que d’autres étaient plus doués.
Il ne faut pas hésiter à parcourir toute la rue à la tombée du jour pour dénicher un spectacle agréable. Qui sait, les prochains Saja Boys seront peut-être au rendez-vous !
Le succès de
KPop Demon Hunters n’est pas un hasard. Bien sûr qu’il y a une part de chance : le public sera-t-il réceptif ou pas ? L’équipe de réalisation peut difficilement le prévoir. Mais une des raisons pour lesquelles ce film d’animation a fonctionné tient en grande partie à la réalité de ce que le public peut expérimenter de la Corée et de sa culture. Que ce soit les locaux, les expatriés ou les touristes, chacun retrouve facilement des souvenirs du quotidien, présents, passés ou même futurs. Le film nous rappelle que la culture coréenne est riche et qu’elle recèle de beaux souvenirs à se créer et raviver.
Présents partout à travers le monde, les journalistes honoraires de Korea.net ont pour mission de faire connaître et partager leur passion de la Corée et de la culture coréenne au plus grand nombre.
caudouin@korea.kr