Par Andra Michaela
Du 20 au 26 août 2025, Therme Bucarest s’est transformé en véritable scène culturelle à l’occasion de Korean Days, une semaine de célébration mêlant culture, bien-être et divertissement dans l’un des cadres les plus uniques d’Europe. Attirant un public nombreux, composé aussi bien de Roumains que de visiteurs internationaux, l’événement a offert des expériences authentiques à travers des performances, de la gastronomie, de la musique, du mouvement et de la beauté, portées par des artistes et professionnels venus spécialement de Corée. J’ai eu le plaisir d’y être invitée par Therme et ce fut une expérience réellement captivante.
Therme Bucarest, le plus grand complexe de bien-être d’Europe, est devenu la scène vibrante des Journées coréennes. © Andra Michaela Pena
Pour ceux qui découvrent encore le concept, Therme est déjà une destination extraordinaire. Reconnu comme le plus grand complexe de bien-être et de relaxation d’Europe, il réunit trois zones distinctes : Galaxy, conçue pour le divertissement familial ; The Palm, une véritable escapade tropicale au cœur d’une végétation luxuriante ; et Elysium, un espace raffiné dédié aux rituels de bien-être haut de gamme. Alimentées par des eaux géothermales maintenues à 33°C tout au long de l’année, les piscines s’abritent sous de vastes dômes de verre entourés de palmiers et de plantes exotiques. C’est dans ce décor spectaculaire que les Korean Days ont pris vie, tel un festival culturel immersif.
Les traits du Hangeul
L’art de Kim Soyoung, présidente de la branche du Gangwon à la Korea Calligraphy Design Center et fondatrice du studio Geulssidang à Séoul, a fasciné le public chaque jour. Récompensée à l’international, avec des expositions de Times Square à New York jusqu’à la Biennale de Dubaï, elle a transformé la calligraphie en une véritable performance artistique. Vêtue de hanbok élégants, elle a créé de grandes toiles inspirées de concepts choisis spécialement pour Therme, chacune accompagnée de musique traditionnelle coréenne.
La maître calligraphe Kim Soyoung a transformé le hangeul en art vivant, créant des toiles inspirées par Therme. © Andra Michaela Pena, Therme Bucarest, Kim Soyoung
À la fin de chaque démonstration, Kim Soyoung offrait aux visiteurs leur prénom écrit en hangeul, dans un geste à la fois généreux et poétique. Souriante et accessible, elle partageait volontiers des photos, convaincue que « la calligraphie est l’essence de la vie, le reflet de ce que je suis et le moyen de transmettre quelque chose de positif au monde ».
Le rythme de la tradition et de la modernité nocturne
La musique a été l’âme des Korean Days. Le prestigieux ensemble Cheongmyeong Samulnori a rempli les espaces de Therme du tonnerre des percussions traditionnelles. Le groupe réunit certains des meilleurs maîtres coréens : Park Boohyun (gong, sogo, beona, daegeum), Moon Sangjoon (kkwaenggwari), Cho Gabdong (janggu), Kim Mingi (buk, beona) et Jeong Yll-Young (buk). Chacun d’eux a apporté des décennies d’expérience, des distinctions internationales et des projets culturels d’envergure.
Cheongmyeong a collaboré avec LK9 (Lee Kyung-gu), multi-instrumentiste et artiste de world music, applaudi sur des scènes prestigieuses comme le Kennedy Center de Washington, l’Edinburgh Fringe ou le Festival d’Ankara. Ensemble, ils ont livré une performance de samulnori exaltante, suscitant l’enthousiasme du public.
Les rythmes traditionnels et les sons modernes se sont rencontrés lorsque le Samulnori, LK9 et DJ Josef ont fait résonner le paysage sonore de la Corée. © Andra Michaela Pena, Therme Bucarest
Le programme a également accueilli Yu Yongseong, chef d’orchestre né en 1986 et figure majeure de la musique classique coréenne contemporaine. Titulaire d’un doctorat et directeur artistique de plusieurs ensembles, il a apporté une dimension subtile et contemplative au voyage musical.
Et parce qu’aucun festival ne saurait se clore sans fête, la plage extérieure de Therme a vibré au rythme du K-DJ Pool Party. Sous les palmiers, DJ Josef, venu de Corée, a recréé l’ambiance nocturne de Séoul, mêlant K-pop, house et EDM. Une énergie urbaine qui contrastait parfaitement avec les sonorités traditionnelles présentées en journée.
Rituels de bien-être et saveurs authentiques
Le bien-être a occupé une place centrale. Dans l’espace Elysium, les visiteurs ont découvert les vertus de l’omija, « la baie aux cinq saveurs ». Antioxydant puissant et trésor de la pharmacopée coréenne, l’omija a été décliné en massages, huiles, boissons et même en Omija Scrub, mélange de sels et d’huiles appliqué avant l’entrée en sauna. Les longues files d’attente témoignaient de son succès.
Des gommages à l’omija aux méditations de taekkyeon et aux séances d’aquathenics, les rituels de bien-être ont dynamisé chaque recoin de Therme. © Andra Michaela Pena, Therme Bucarest
Les séances d’Aquathenics ont, quant à elles, transformé la grande piscine de The Palm en un espace d’énergie et de joie. Tous les âges ont suivi l’instructeur dans des exercices dynamiques semblant ludiques mais aux bienfaits réels pour la santé. Les méditations de taekkyeon dans la sauna Provence ont également suscité un vif intérêt.
Sur la plage Sands of Therme, les chefs coréens ont régalé le public avec une gastronomie de rue authentique : tteokbokki, pancakes au kimchi, mandu, hot-dogs coréens, sweet buns, K-chicken et cocktails inspirés de saveurs coréennes. J’ai goûté les sweet buns et le tteokbokki : absolument délicieux, comme un voyage gustatif au cœur de Séoul. Les cocktails à base d’omija, inventifs et rafraîchissants, ont été une révélation.
La street food coréenne authentique a ravi les invités avec du tteokbokki, du K-chicken, des hot-dogs et des sweet buns. © Therme Bucarest
Force et équilibre : la puissance du calisthenics
Les Korean Days ont aussi présenté au public le calisthenics, discipline qui allie force, contrôle et esthétique. Les athlètes coréens ont impressionné par leurs démonstrations quotidiennes : Kim Jinseok, pionnier de la recherche en calisthenics, Lee Haechan, vainqueur de la FIBO Cup 2025 en Allemagne, et Choi Suin, champion national et lauréat du « Lord of the Bar 2025 ».
Les enfants ont eu leur propre moment, avec des ateliers adaptés et ludiques. Les petits participants repartaient fièrement avec des norigae traditionnels. Mais le point culminant fut le Calisthenics Battle Show (22–24 août), où l’équipe coréenne affrontait les athlètes roumains menés par Alisia Persa, championne du monde Heavyweight Freestyle. Une confrontation spectaculaire, acclamée par le public.
Calisthenics : les champions coréens ont impressionné avec leurs démonstrations quotidiennes, alliant force, contrôle et esthétique. © CAOS, Alisia Persa, Therme Bucarest
Beauté et innovation
Dans l’espace The Palm, la beauté était à l’honneur grâce aux marques coréennes Donginbi et Lab 1899, réputées pour leurs formules à base de ginseng rouge de six ans. Crèmes, sérums et huiles ont séduit les visiteurs par leur efficacité et leur texture raffinée.
J’ai moi-même testé plusieurs produits enrichis en collagène et acide hyaluronique, dont l’huile 1899 Signature Oil, véritable vedette de l’événement. Très appréciés, y compris par des hommes curieux de la K-beauty, ces cosmétiques, encore inédits en Europe, ont confirmé la réputation mondiale de l’innovation coréenne en matière de soins.
Les marques coréennes de soins premium Donginbi et Lab 1899 ont initié les visiteurs au pouvoir du ginseng rouge. © Andra Michaela Pena, Therme Bucarest
Une soirée de gala placée sous le signe de l’amitié
La semaine s’est conclue par un dîner de gala raffiné, où l’omija a sublimé chaque plat : salade de crevettes royales, galbi braisé accompagné d’une mousse de marron, sorbet à l’omija et une savarin revisitée à l’omija caviar.
La soirée a été honorée par la présence de Mme Young A Kwon, ministre-conseillère de l’Ambassade de Corée, qui a rappelé l’importance des échanges culturels dans le renforcement des relations bilatérales, marquant cette année les 35 ans des relations diplomatiques entre la Corée et la Roumanie.
Le festival s’est clôturé par un dîner de gala, un concert crossover et un discours festif de l’Ambassade de Corée en Roumanie. © Therme Bucarest, Ambassade de la République de Corée en Roumanie
Sous la baguette de Yu Yongseong, un concert crossover a réuni Cheongmyeong Samulnori et l’orchestre SoNoRo Strings, créant un dialogue inédit entre percussions coréennes et cordes classiques. Kim Soyoung a également réalisé une nouvelle toile en direct, offrant une clôture artistique et inspirante à la semaine.
Les Korean Days à Therme Bucarest ont offert bien plus qu’un simple festival : une immersion culturelle qui a sollicité tous les sens. Du tonnerre des tambours à la finesse d’un trait de pinceau, des rituels à l’omija à la modernité de la K-beauty, des démonstrations sportives aux dîners de gala, chaque instant portait l’esprit de la Corée. Therme a confirmé son rôle de pont entre cultures, un lieu où tradition et innovation se rencontrent.
Pour moi, cette expérience restera inoubliable. Elle a montré que la culture, lorsqu’elle est partagée avec générosité, inspire et relie les gens. Mes remerciements vont à Therme Bucarest pour cette invitation exceptionnelle.
Vivre les Korean Days à Therme fut un véritable voyage à travers la culture, le bien-être et la découverte. © Andra Michaela
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