Journalistes honoraires

19.09.2025

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Par Alexia Ponsonnet

Et si voyager, c’était aussi créer de ses propres mains ? Pour la Journée mondiale du tourisme (World Tourism Day), j’ai eu envie de parler d’une autre façon de découvrir la Corée : par ses ateliers participatifs. Lors de mon dernier séjour, j’ai peint un éventail à Jeonju et fabriqué un bracelet en argent à Séoul. Deux expériences marquantes qui m’ont permis de plonger au cœur de la culture locale.

La Journée mondiale du tourisme

Créée en 1980 par l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), agence de l’ONU, la Journée mondiale du tourisme est célébrée tous les 27 septembre pour sensibiliser à l’importance du tourisme et le rendre plus durable. Le tourisme durable « tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil », d’après l’OMT.

Pour moi, un bon moyen de faire du tourisme durable, c’est de prendre le temps de participer à des ateliers dans les pays visités. Plutôt que de courir d’un site touristique à l’autre, on ralentit, on s’arrête et on crée. Cela diminue la pression sur les lieux les plus fréquentés et ouvre la porte à des découvertes hors des sentiers battus. Ces ateliers sont aussi des occasions de rencontrer des locaux, souvent des artisans passionnés, qui partagent leur savoir-faire et leur culture. C’est plus profond qu’un passage en boutique ou dans un musée. Il faut mettre la main à la pâte, s’approprier des gestes, pour repartir avec sa propre création, bien loin des breloques trouvées dans les magasins de souvenirs. Bref, intégrer des ateliers créatifs à son séjour, c’est enrichir son voyage tout en soutenant l’économie locale et en vivant une expérience plus authentique.

Les ateliers en Corée

En Corée, c’est une chance, les possibilités sont nombreuses. Le plus dur est de choisir parmi toutes les options : art traditionnel (peinture, sculpture, calligraphie, nœuds coréens, emballages cadeaux…), cuisine (gâteaux de riz, bibimbap, makgeolli…) ou encore décoration de coques de téléphone, élaboration de produits cosmétiques personnalisés, photographie argentique. La liste n'est pas exhaustive.

Ces moments de partage sont prisés des Coréens, fiers de leur culture. Moi qui suis friande de télé-réalité coréenne, je ne compte plus les activités que j’y ai vues et qui m’ont fait envie. Dans Change Days saison 2 (2022), des duos confectionnent par exemple des parfums uniques et dessinent leurs portraits dans un atelier d’art. Dans Better Late Than Single (2025), un couple se rend dans une plantation de mandariniers sur l’île de Jeju pour préparer de la confiture…

Les émissions de variétés avec des idoles de K-pop sont elles aussi riches en découvertes : Wanteez avec ATEEZ, Run BTS avec BTS, ou En-O'Clock avec ENHYPEN regorgent d’idées originales et éclectiques. Dès que j’ai vu le vlog de Jimin de BTS publié sur YouTube le 23 juillet 2022, dans lequel il fabriquait un bracelet en argent, j’ai su que je voulais tenter l’expérience.

Fabriquer un bracelet à Séoul

C’est ainsi que, lors de mon passage à Séoul, j’ai réservé un atelier de 2h30 chez Silver Kit House, dans le district de Yongsan. À mon arrivée, nous sommes quatre participantes : mon amie et moi venues de France, une Anglaise et une Américaine. Nous sommes toutes fan de BTS et arrivées là grâce à Jimin et son vlog, tourné ici. S’il est possible de faire des bijoux avec différents designs, nous décidons toutes de reproduire le bracelet de Jimin. Nous pouvons même travailler avec le tablier et les outils qu'il a utilisés.

Les trois autres participantes à l'atelier et moi. © Silver Kit House sur Instagram

Les trois autres participantes à l'atelier et moi. © Silver Kit House sur Instagram


L’artisan parle coréen mais son assistante se charge de traduire ses consignes en anglais pour nous. Nous partons d’une simple bande d’argent et nous la scions, limons, façonnons et martelons jusqu’à obtenir le bracelet souhaité. Je passe un excellent moment. L’expérience est à la fois studieuse et relaxante, et les deux encadrants se montrent très patients et pédagogues. Ce n’est pas aussi dur que je l’imaginais et je suis fière du résultat. J’ai d’ailleurs porté le bracelet pendant tout le reste de mon voyage.

Une partie du procédé de fabrication du bracelet en argent. © Alexia Ponsonnet

Une partie du procédé de fabrication du bracelet en argent. © Alexia Ponsonnet


Avant de partir, nous échangeons avec l’artisan et son assistante qui nous confient qu’ils n’étaient pas au courant de la venue de Jimin et de son équipe pour un tournage. Ils ont été très surpris mais comme tout s’est bien passé, l’impact a été très positif pour l’atelier qui s’est ouvert à une clientèle plus internationale.

Peindre un éventail à Jeonju

Quelques jours plus tard, j’ai quitté Séoul pour rallier Jeonju et son village historique. Si je n’y reste que deux nuits, un passage à l’office de tourisme me fait vite regretter de ne pas y séjourner plus longtemps. On me donne un plan de la ville assorti d’une longue liste d’ateliers disponibles : chant, danse, cuisine, art… J’ai envie de tester tellement de choses. Mon choix se porte finalement sur le Jeonju Fan Culture Center, le centre culturel des éventails de Jeonju.

D’après le site officiel de la ville, Jeonju fabrique des éventails depuis le Xe siècle. Elle accueille l’agence gouvernementale chargée de leur production sous la dynastie Joseon, grâce à la renommée de son hanji, le papier traditionnel coréen. Le centre culturel des éventails de Jeonju est créé en 2011 et propose de décorer son propre éventail en hanji au beau milieu de la salle d’exposition.

Quand mon amie et moi entrons dans le bâtiment, le calme et le silence règnent. Le centre est presque vide, même si les rues de la ville sont encombrées de touristes et de groupes scolaires. Un Coréen dessine dans un coin mais les tables réservées à la peinture sont libres. Nous choisissons nos éventails parmi plusieurs formes et avons tout le matériel à disposition, pour la modique somme de 15 000 wons, soit moins de dix euros.

Contrairement à l’atelier de Séoul, nous sommes en complète autonomie car la pratique est simple et accessible à tous. Nous passons plus d’une heure à peindre, sans être dérangées. Encore une fois, c’est un moment hors du temps, une pause bienvenue dans notre itinéraire touristique chargé.

Si le résultat m’a semblé plutôt basique au premier abord, j’ai toujours cet éventail chez moi et il me rappelle constamment ces moments que j’ai vécus à Jeonju.

Atelier peinture au centre culturel des éventails de Jeonju. © Alexia Ponsonnet

Atelier peinture au centre culturel des éventails de Jeonju. © Alexia Ponsonnet



Présents partout à travers le monde, les journalistes honoraires de Korea.net ont pour mission de faire connaître et partager leur passion de la Corée et de la culture coréenne au plus grand nombre.

caudouin@korea.kr