Par Jung Joo-ri, photos Hub Music

Youn Sun Nah, réputée sur la scène internationale du jazz, est une diva coréenne. Après avoir étudié le jazz à l'Ecole de Jazz et Musiques Actuelles à Paris (CIM), elle a présenté son premier album « Reflet » en 2001. Aujourd’hui, elle monte sur scène au moins 100 fois par an. Deux grands moments ont marqué sa carrière musicale : son concert au théâtre du Châtelet en 2013 et sa représentation avec Herbie Hancock lors du concert célébrant la Journée internationale du jazz 2017 à La Havane.

Son nouvel album « Immersion » est sorti le 8 mars en Europe et le 10 avril en Corée. Sa sortie est prévue dans d’autres pays, dont les Etats-Unis d’ici la fin de l’année. S’annonce également une tournée mondiale en 2019/2020.

« Immersion », se plonger dans le son

La chanteuse coréenne, en pleine promotion en Corée pour son nouvel album, a accordé une interview à Korea.net le 10 avril. « J’ai hâte de voir la réaction de mes fans. Cet album est totalement différent. » Contrairement aux précédents disques dont chaque titre a été fait en un seul enregistrement, elle a passé trois semaines en studio à créer ce nouvel album. « J'ai toujours eu envie de créer des sons originaux avec une approche profonde pour l’enregistrement. »



Son 10ème album studio se compose de 13 titres, dont sept de sa plume. « J’ai écrit des morceaux los de mon séjour en Bretagne, une région que j’aime beaucoup. J’y ai composé au total 15 titres. Même si le producteur m’a recommandé de tous les mettre dans le nouvel album, je n'ai pu renoncer à revisiter de grandes chansons. »

Hallelujah de Leonard Cohen, Mercy Mercy Me de Marvin Gaye, Isn’t It a Pity de George Harrison… Son album traverse les genres musicaux. « Je ne pense jamais au concept du disque avant de le faire. Je sélectionne des chansons quand j’ai l’impression qu’il est temps de créer un album. De la radio à l’inspiration, les sources sont variées. »



Un jazz qui renferme l’esprit coréen

Pour la chanteuse qui a déjà cumulé 18 ans de carrière, l’esprit coréen est l’essence de sa musique. « Franchement, si je chiffre ma musique, l’esprit coréen en représente au moins 60 %. J’ai grandi avec des chansons folkloriques des musiciens coréens, comme "San Ul Lim (산울림 en coréen)" ou "Siin Gwa Chonjang (시인과 촌장 en coréen)". »

Elle s’inspire également des villes et des gens pendant sa tournée dans le monde. « Quand je visite une ville pour un concert, tous les éléments de la ville me donnent de l’inspiration : les gens, le paysage, la musique dans la rue, etc. Dans la musique jazz, le début et la fin sont fixés. Mais au milieu, ce n'est qu’improvisation. C’est pourquoi un titre de deux minutes dans le disque peut se transformer en une musique de quinze minutes sur scène. L’effervescence du public bouleverse la musique. »

Elle désire avec force rencontrer des amateurs de jazz. A la fin de l'interview, elle a adressé quelques mots à ses fans dans le monde : « Je vais partout où l'on m’appelle. J’ai envie de vous rencontrer sur place au-delà de l’album. J’espère qu’on se verra un jour. »

etoilejr@korea.kr