Par Xu Aiying et Jung Joo-ri, Vidéo Kim Sunjoo et Choi Taesoon

Le test de compétence en histoire coréenne est considéré comme difficile même pour les Coréens, car il évalue la pensée critique sur l'histoire et exige beaucoup d'études.

Cette année, un jeune Français a réussi le niveau le plus élevé (1) de ce test en obtenant 96 points sur 100, ce que même les Coréens ont du mal à obtenir. Il s'agit de Fabien Yoon, très connu en Corée pour sa carrière sur la scène médiatique sud-coréenne.

La relation de Yoon avec la Corée a commencé à l'âge de 5 ans, lorsqu'il a commencé à apprendre le taekwondo sur la recommandation de sa mère.

Aujourd'hui, dans sa douzième année de résidence en Corée, il est devenu la personnalité TV préférée des Coréens après avoir joué dans des séries télé coréennes comme « Jejungwon (2010) » et « Mr. Sunshine (2018) ».

Dans une interview accordée le 2 novembre à Korea.net à Séoul, Yoon a déclaré : « réussir le niveau le plus élevé du test de compétence en histoire coréenne était l'un de mes objectifs pour cette année, j'ai donc ressenti un grand sentiment d'accomplissement. J'ai l'intention de continuer à étudier l'histoire coréenne ».



- En juillet dernier, vous avez obtenu le certificat de niveau supérieur de compétence en histoire, attribué par l'Institut national d'histoire coréenne. Comment vous êtes-vous préparé à l'examen ?

J'ai étudié pendant deux mois. L'examen étant en coréen, il est extrêmement difficile, même pour les expatriés qui parlent couramment le coréen. Les étrangers représentent moins de 1 % des candidats à l'examen. Je me suis trompé sur deux des 50 questions à choix multiples.

- Pourquoi avez-vous passé le niveau le plus élevé de l'examen ?

J'aime l'histoire coréenne. Un jour, mon ami m'a conseillé de passer le test, j'ai donc regardé des livres sur le sujet dans une librairie et j'ai été très choqué. Le niveau 6 est le plus facile, mais je n'ai pu répondre à aucune question pour ce niveau. J'ai donc pensé que je devais passer l'examen. J'aime non seulement les examens, mais aussi les défis de la vie. Mon grand intérêt pour l'histoire de la Corée m'a fait penser qu'il serait amusant de l'étudier. J'ai donc fixé comme objectif le niveau 1.

- Des conseils pour les autres ressortissants étrangers qui veulent passer l'examen ?

La plupart des personnes qui passent le test veulent trouver un emploi ou entrer dans une bonne université. Ils ont tendance à mémoriser des choses en peu de temps. Dans mon cas, je n'essayais pas de trouver un emploi ou d'aller à l'école, alors j'ai étudié tranquillement et j'ai eu plus de plaisir à le faire.

La méthode d'étude que j'ai utilisée le plus souvent était de relier l'histoire et la réalité. Je me suis rendu sur les sites où des incidents historiques se sont produits. Je vis à Séoul, plus précisément dans le district de Jongno, riche en histoire. Je suis donc allé aux palais et parc Tapgol et je me suis rappelé leur histoire. Je recommande à ceux qui étudient pour l'examen de visiter des musées ou des sites historiques.

Il est également conseillé de mémoriser l'histoire en la reliant à vos chansons, chanteurs ou acteurs préférés. Par exemple, j'ai fait le lien entre le roi Jinheung de la dynastie Silla et Jin de BTS. J'ai imaginé le roi en tant que Jin tout en mémorisant les réalisations du premier. Cela peut sembler bizarre mais j'ai trouvé cela extrêmement efficace.



- Comment êtes-vous devenu guide-conférencier du Musée national d'histoire contemporaine de la Corée ?

J'ai vu une annonce d'emploi pour des guides-conférenciers dans un musée. Je visite souvent le musée, alors j'ai postulé. J'ai été heureusement accepté et j'ai suivi une formation avant de commencer à travailler l'année dernière. Je commente la visite du musée en anglais et en français.

- Qu'avez-vous ressenti en partageant vos connaissances avec le public ?

L'histoire moderne de la Corée a connu divers événements et d'énormes changements. Tout en travaillant, j'ai reçu des réponses très diverses de la part de visiteurs étrangers. Je me sens le plus fier quand ils disent qu'ils ne connaissaient pas d'histoire douloureuse de la Corée et qu'ils ont été émus par celle-ci après avoir écouté mes explications. J'éprouve un sentiment de récompense lorsque mes explications amènent les gens à repenser leur perception de l'histoire coréenne.

- Qu'est-ce qui vous intéresse le plus dans votre travail au musée ?

Il est difficile de faire un choix, mais la plupart des visiteurs s'intéressent à la Hallyu en tant que partie intégrante de l'histoire moderne de la Corée. Ils veulent en savoir plus sur l'histoire et le déroulement des séries télé coréennes et sur la K-pop. À part cela, je suis très intéressé par la période coloniale, la lutte pour l'indépendance et la décolonisation, comme le mouvement d'indépendance de 1919 et la guerre de Corée (1950-1953).

- L'étude de l'histoire coréenne a-t-elle changé votre perception de la Corée et des Coréens ?

En étudiant l'histoire, je me rends compte que je ne connaissais pas bien la Corée du Sud. Si vous avez vécu dans un pays pendant plus de dix ans et que vous connaissez sa nourriture et sa culture mais pas son histoire, vous ne connaissez pas ce pays. L'étude de l'histoire m'a permis de comprendre pourquoi les Coréens agissent et vivent de certaines manières. Par exemple, je n'ai pas compris au départ, en tant que Français, pourquoi les Coréens demandaient « Avez-vous mangé ? » en saluant les gens et étaient toujours pressés. Mais je comprends maintenant, après avoir étudié l'histoire de la Corée.

- Vous avez lu de nombreux livres sur l'histoire de la Corée.

J'aime toujours lire et étudier l'histoire. J'ai lu de nombreux livres sur la Corée et, après avoir appris à parler couramment le coréen dans une certaine mesure, j'ai lu des livres en Hangeul, en particulier beaucoup sur l'histoire. Récemment, j'en ai lu un sur Kim Won-bong, qui a formé un groupe des combattants indépendantistes durant l’occupation japonaise de la Corée.

xuaiy@korea.kr