Park Insun avec ses élèves de l’Institut du Roi Sejong de Budapest, en Hongrie, en 2025. © Park In-seon
Par Kim Seon Ah
Park Insun fait partie de ces professeures de coréen qui innovent. Basée à l’Institut Roi Sejong de Budapest, en Hongrie, elle a proposé à ses élèves de créer du contenu sur les réseaux sociaux en utilisant des expressions typiques du langage en ligne. Ses efforts lui ont valu d’être élue enseignante de l’année 2025 lors de la dernière conférence mondiale des enseignants de coréen, en juillet dernier.
Korea.net : Quels cours avez-vous présentés lors de la dernière conférence mondiale des enseignants de coréen ?
Park Insun : J’en ai présenté deux. Le premier invite les étudiants à s’exercer à la rédaction de contenus pour les réseaux sociaux, en s’appuyant sur les expressions et styles d’écriture couramment utilisés en ligne. L’objectif était de présenter la Hongrie à des Coréens souhaitant s’y rendre. Les productions des élèves sont d’ailleurs disponibles sur le compte Instagram de l’Institut (@brd_sejong). Le second programme est un projet d’échanges culturels entre apprenants de coréen et étudiants coréens, à travers l’organisation d’événements communs.
Qu’est-ce qui vous a convaincue du succès de ce premier cours ?
Les étudiants apprenant le coréen à l’étranger ont peu d’occasions de pratiquer la langue en dehors de la classe. Les réseaux sociaux leur offrent une plateforme idéale pour communiquer et échanger avec d’autres apprenants dans le monde entier.
Quels éléments prenez-vous en compte lorsque vous préparez un cours ?
Je privilégie toujours l’intérêt que l’élève peut éprouver pour la langue. Le niveau d’apprentissage et le contexte culturel jouent aussi un rôle important pour susciter cette motivation.
Quels sont les principaux obstacles rencontrés par vos élèves, et comment les aidez-vous à les surmonter ?
Il existe un grand fossé entre le fait d’apprendre le coréen et celui de le parler. Même après des mois d’études, les occasions de l’utiliser restent rares. De plus, les expressions apprises en classe ne correspondent pas toujours à la langue quotidienne. C’est pourquoi je cherche à leur montrer que ce qu’ils apprennent peut s’appliquer dans la vie de tous les jours, afin qu’ils développent spontanément l’envie de pratiquer.
Qu’est-ce qui vous touche le plus dans la langue coréenne ?
Il existe en coréen une multitude de mots difficiles à traduire dans d’autres langues. Cela tient sans doute au fait que la société coréenne exprime souvent les émotions et les situations de manière très nuancée et concrète. Cette richesse rend la langue à la fois subtile et délicate.
Quel est le plus beau moment dans le métier d’enseignante ?
C’est lorsque les étudiants me disent, à la fin du semestre, qu’ils ont beaucoup appris, ou lorsqu’ils partagent leurs expériences culturelles ou remportent des prix lors de concours d’éloquence. C’est une grande fierté de savoir que je n’ai pas seulement transmis des connaissances, mais aussi contribué à leur épanouissement personnel.
Un conseil pour celles et ceux qui souhaitent apprendre le coréen ?
Apprendre le coréen n’est pas facile, mais c’est une expérience incroyablement enrichissante. Plutôt que de chercher à parler parfaitement, il vaut mieux prendre plaisir à s’exprimer et à découvrir de nouveaux horizons. Les erreurs font partie du chemin. Ce sont elles qui, peu à peu, approfondissent la compréhension et la maîtrise de la langue. Bon courage !
sofiakim218@korea.kr