Sciences

16.03.2016

Une équipe de chercheurs a mis au point un détecteur qui diagnostique des maladies telles que le cancer du poumon et le diabète à partir de l'air expiré. Ainsi, les patients peuvent éviter d'effectuer des analyses de sang ou de passer une IRM.

Au KAIST (Korea Advanced Institute of Science and Technology, institut coréen avancé de science et technologie), l'équipe de recherche du département des sciences des matériaux et de l'ingénierie a d'abord développé un catalyseur très efficace, encapsulé dans une enveloppe de protéine, qui peut détecter dans l'air expiré des gaz liés à certaines maladies. L'équipe a ensuite appliqué ce catalyseur à des détecteurs de biomarqueurs à base de nanofibres pour créer un capteur de diagnostic hypersensible, suffisamment petit pour être connecté à un smartphone.

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Le nouveau capteur (à gauche), connecté à un smartphone, peut effectuer des diagnostics basés sur l'air expiré par un patient. Selon l'état de santé de celui-ci, le diagnostic (à droite) exécute une analyse des taux de différents gaz présents dans son haleine.


L'haleine d'une personne contient des traces de gaz, des composés organiques volatils. Certains de ces gaz, tels que l'acétone, le toluène et le sulfure d'hydrogène, sont connus pour leur forte corrélation avec le diabète, le cancer du poumon et l'halitose. Par conséquent, si les médecins sont en mesure de détecter avec précision la concentration de ces gaz dans l'haleine d'un patient, le diagnostic de certaines maladies peut être plus précoce.

Selon les chercheurs, une fois que ce nouveau capteur sera commercialisé, le diagnostic de maladies comme le cancer du poumon ou le diabète pourra être effectué sans que les patients soient obligés de payer des examens coûteux, analyses de sang, biopsies ou IRM. Les diagnostics seront possibles 24 h sur 24 via des applications installées sur smartphone ou des dispositifs corporels comme des bracelets de montre ou des patchs.

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Les maladies d'un patient peuvent être diagnostiquées en analysant son haleine à l'aide d'un capteur sur smartphone (à gauche), sur patch (au centre) ou sur bracelet de montre.


Au cours de l'année prochaine, l'équipe espère appliquer cette nouvelle technologie au développement d'un produit qui analyse la qualité de l'air intérieur et surveille le niveau de gaz nocifs dans l'environnement. Dans les deux à cinq ans à venir, les chercheurs prévoient également d'appliquer un processus d'évaluation de la stabilité du détecteur de biomarqueurs avant la sortie du produit fini : un détecteur d'acétone mobile qui peut être utilisé pour diagnostiquer le diabète.

Rédaction : Lee Hana (hlee10@korea.kr) pour Korea.net
Photos : KAIST, Département des sciences et génie des matériaux
Version française : Bruno Ange

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L'article de l'équipe de recherche du KAIST sur les détecteurs de biomarqueurs à base de nanofibres a fait la couverture de l'édition du 17 février de la revue scientifique Small.