Les musées sont des lieux où l’histoire et la culture d’un pays prennent vie, et où le passé, le présent et le futur coexistent. Korea.net présente dans cette série d'articles quelques-unes des œuvres incontournables des musées nationaux de Corée. Ce cinquième épisode explore l’histoire des invasions japonaises de la Corée, la guerre d’Imjin, au musée national de Jinju.
Modèles des navires Pangok (à gauche) et Tortue (à droite), dans la salle d’exposition dédiée à la guerre d'Imjin, au musée national de Jinju. © Choi Jin-woo / Korea.net
Par Margareth Theresia et Choi Jin-woo
1. Le mortier Joongwangu
Avec son canon en forme de bol, le Joongwangu (sur la droite) était capable de projeter des obus et des pierres. © Choi Jin-woo / Korea.net
Le musée national de Jinju rend hommage à l’héritage de la guerre d’Imjin (1592-1598), pendant laquelle l’empire japonais, désireux de conquérir la Chine de la dynastie Ming, a envahi la Corée de la dynastie Joseon. Le conflit a eu de profondes conséquences sociales, culturelles et économiques pour les trois pays. Certaines de ses reliques sont exposées à Jinju.
Une des principales pièces de sa collection est le Joongwangu, un mortier utilisé par l’armée de Joseon pour attaquer et se défendre durant la guerre d’Imjin. Il a été découvert près de la forteresse de Jeonggyesanseong, près de Hadong, dans le Gyeongsang du Sud.
L’engin tire son nom du wangu, l’une des principales pièces d’artillerie fabriquées durant la dynastie Joseon. Le Joongwangu se distingue des autres canons cylindriques par son ouverture de 27 centimètres de diamètre en forme de bol qui servait à recharger le mortier en munitions. Coulé en 1590 et long de 64 centimètres, sa portée s’étendait entre 400 et 500 mètres.
« Il n’existe plus que deux véritables Joongwangu », précise Choi Yumi, assistante de conservation au musée national de Jinju. La date de fabrication et le nom de l'artisan sont gravés sur chacun d'entre eux, ajoute-t-elle.
2. La pagode à trois étages du temple Beomhaksa de Sancheong
La pagode à trois étages du temple Beomhaksa de Sancheong est exposée à l’extérieur du musée national de Jinju. © Choi Jin-woo / Korea.net
Les pointes acérées présentes à chaque étage de la pagode à trois étages du temple Beomhaksa de Sancheong, haute de 4,42 mètres, sont parfaitement typiques du style des artisans de la période Silla. S’il ne reste plus rien des décorations de sa partie supérieure et des pierres de son socle, elle se distingue des autres pagodes de Corée par son matériau de fabrication : la syénite, une roche magmatique de teinte claire.
Huit divinités et Bodhisattvas ornent chaque côté du socle et du premier étage de la pagode, lui donnant un aspect décoratif moins solennel que les autres.
Le Bodhisattva du côté ouest de la pagode tient une fleur de lotus dans sa main droite tandis que sa main gauche est placée sur sa poitrine. © Choi Jin-woo / Korea.net
« Si toutes les sculptures représentent une offrande, seules celles de la façade de la pagode sont tournées vers l’avant », explique Choi Yumi. « La combinaison des dieux et des Bodhisattvas sur une même pagode est un indicateur important du style unique et exceptionnel des artisans du Silla unifié », ajoute-t-elle.
3. La poterie décorée de roues de char des rites funéraires du Silla
Cet objet à l’apparence atypique, haut et long d’une vingtaine de centimètres et reposant sur une base ronde en forme de cloche, servait dans les rituels funéraires. © Musée national de Jinju
Fabriquée dans la région d’Ara Gaya, près d’Haman, dans l’actuel Gyeongsang du Sud, cette coupe est représentative des nombreuses poteries de petite taille confectionnées par les artisans de Silla et de Gaya. Provenant principalement de tombes, elles servaient de récipients utilisés dans les processions rituelles dédiées aux défunts.
Les conservateurs estiment que ces coupes contenaient de l’alcool ou d’autres boissons servant à transporter l’âme des morts vers l’au-delà. Celle-ci a une apparence particulièrement inhabituelle du fait de sa forme de corne encadrée de deux roues de charrette juchées sur un socle en cloche.
Les autres activités du musée national de Jinju
- Les visiteurs désirant rentrer dans la peau des commandants de Joseon durant les batailles de Hansando et de Jinju, pendant la guerre d’Imjin, peuvent prendre part à une expérience immersive unique en Corée. Réservations possibles sur le site du musée national de Jinju (en coréen).
- La chaîne YouTube du musée propose une série de vidéos exclusives sur la guerre d’Imjin (en coréen). Les sous-titres en anglais, chinois et japonais seront prochainement disponibles.
margareth@korea.kr