Par Jeon Misun

20 septembre 1905. La fille du président américain Theodore Roosevelt, Alice, en visite dans le tout jeune empire de Corée, prend place à une table du palais Deoksugung pour un dîner organisé en son honneur. Deux mois plus tard, l’empire, qui se trouve au milieu des tensions diplomatiques entre Russie, Japon et Chine, signera le traité d’Eulsa, officialisant le protectorat du Japon sur la péninsule.


Plus d’un siècle plus tard, alors que la nourriture coréenne se popularise à travers le monde, le festival de la culture royale a proposé de découvrir six des 17 plats préparés par l’empire de Corée lorsqu’il recevait des délégations occidentales, lors d’une reconstitution organisée le 1er mai dernier.


Chaque invité assis autour de la table ornée de vaisselle d’époque a reçu un plateau composé de goldongmyeon (nouilles assaisonnées aux légumes) de jangkimchi (kimchi trempé dans un bouillon froid de chou et de radis), de hwayangjeok (brochette de viande et de légumes), de jeonbokcho (ormeau mijoté à la sauce soja), de jeonyueo (poisson frit à la poêle) et de tranches de pyeonyuk (poitrine de bœuf bouillie).


« L’art de la cuisine traditionnelle servie lors de ces dîners officiels est un héritage culturel précieux que nous devons protéger », estime la cheffe Han Bokryeo, conceptrice des plats servis lors de la reconstitution. « Mon intention était de transmettre la profondeur et la diversité de la cuisine coréenne au-delà des autres plats qui font sa popularité à notre époque », ajoute-t-elle.


De nombreuses reconstitutions de ce genre sont organisées deux fois par an dans les palais royaux de la capitale coréenne à l’occasion du festival de la culture royale, qui fête cette année sa 11e édition.

msjeon22@korea.kr