Baekwoon hwasang chorok buljo jikji simche yojeol (백운화상초록불조직지심체요절) ⓒ Musée national de Corée
Cependant, un siècle avant Gutenberg, le recours à l’imprimerie était déjà usité en Corée. En effet, les Jikji furent imprimés en 1377 soit 23 ans avant la naissance de Johannes Gutenberg et 78 ans avant que sa Bible ne voie le jour. Les Jikji sont des ouvrages qui rassemblent les divers enseignements bouddhistes du maître Seon Baegun (1298-1374). En français, le titre signifie Anthologie des enseignements zen des grands prêtres bouddhistes. Le Jikji est un livre de 38 pages en papier fin de mûrier de 24,6 cm x 17 cm et le second volume, seul encore existant, de l'œuvre originale qui contenait deux volumes. Pour autant, le Jikji n’a pas le mérite d’être le tout premier ouvrage imprimé avec des caractères mobiles, une telle chose serait, par ailleurs, extrêmement difficile à établir. Il est en revanche le premier encore conservé, et de fait, le plus vieux du monde.
Texte original du Jikji (photo Capture d'écran du site Web Jikji Global)
Victor Emile Marie Joseph Collin de Plancy (1853-1924)
Le Jikji quant à lui, fut acquis par Victor Collin de Plancy, un diplomate français chargé d’affaires à l’ambassade de France à Séoul en 1887, sous le règne du roi Kojong. Le livre passa ensuite entre les mains d’Henri Véver, collectionneur de classiques, lors d’une vente aux enchères à l’hôtel Drouot en 1911, et lorsqu’il mourut en 1950, il fut offert à la Bibliothèque Nationale de France, où il se trouve depuis. L’on peut d’ailleurs en découvrir la numérisation sur le site Gallica. En 2001, L’UNESCO a reconnu l’existence du Jikji comme la plus ancienne preuve de l’imprimerie à caractères mobiles au monde. Une question se pose alors. Le Jikji en plus d’être un trésor culturel de l'humanité reste avant tout un trésor national coréen. Une restitution de celui-ci de la part de la France permettrait à la Corée de promouvoir et valoriser cet héritage comme bon lui semble.
* Cet article est rédigé par un journaliste honoraire de Korea.net. Notre groupe des journalistes honoraires est partout dans le monde, pour partager sa passion de la Corée du Sud à travers Korea.net.